Politique et Ville

et international

165 réponses à “Politique et Ville”

  1. f4 dit :

    Derniers textes à propos de notre quotidien et des relations internationales dans la cité.

    Politique des échanges et philosophie critique.

  2. auddie dit :

    nos arrières sont protégés
    disent les trusts
    ils étudient nos critiques, nos analyses,
    se prémunissent de nos armes conscientes
    tranchent dans le vif
    suppriment tout espoir de bonheur.

    les masses s’endorment sur un paquet de feuilles
    l’arbre grandit sans cesse.

  3. franckie dit :

    Démocratie et autorité ?

  4. auddie dit :

    Comment faire plier les trusts ? Comment avoir une image d’activiste non dément?

    l’homme et le réel

    démocratie et autorité

  5. Marie-Agnes dit :

    l’homme et le réel

    démocratie et autorité

    antinomies?

  6. f4 dit :

    les pourcentages que font les différents partis aux élections reflètent-ils ce que le quidam moyen pense au quotidien lors de son parcours en société ?

  7. f4 dit :

    Peut-on identifier une nation, un pays, une société, en tant que personne?

  8. f4 dit :

    De quoi serait alors faite la psychanalyse des peuples?

  9. auddie dit :

    En Allemagne, les gens ordinaires sont très mal payés. Pas de smic, des salaires de misère, parfois 4, 5, ou 7 euros de l’heure… Les femmes sont vraiment moins bien payées que les hommes. Elles sont virées quand elles tombent enceinte. On se demande bien pourquoi c’est une des plus fortes économie d’Europe, et pourquoi la natalité y est en déclin.

    Les assureurs y sont également les champions de l’arnaque.

  10. auddie dit :

    * L’Europe?

    et :

    On se fout des économistes. *

    * * *

    Je trouve bien que les peuples d’Europe fassent du business ensemble au lieu de se tirer dessus. Car il ne faudrait pas oublier à quoi sert l’Europe, et surtout, à quoi sert l’euro. Non pas: être plus fort contre d’autres continents (pantomime convaincante pour faire avancer les choses que de vouloir guérir le mal par le mal, en 1950 comme en 2011), mais bien de s’élever vers des idées plus estimables et surtout, de verrouiller au maximum la marche de manœuvre des dictatures, des xénophobies, des ignorances.

    L’argent, qu’il soit euro, franc, dollar, ou d’absurdes et incessantes conversions de chiffres, est toujours une monnaie. La monnaie, c’est l’échange. Ça devrait suffire ?

    Toute conversion est un mensonge, une complication. Comme pour la traduction d’un texte, on y amène son interprétation, son identité. La monnaie unique, c’est déjà presque la langue unique (pas étonnant que ça énerve le front national).

    Imaginez que des régions, des villes, adoptent leur propre monnaie. Et pourquoi pas des particuliers. Tiens d’ailleurs je vais frapper ma propre monnaie. Et puis je ferai ce que je veux, l’évaluerai, la dévaluerai. Des mensonges, donc.

    Ces « économistes » confondent -il me semble- l’abstraction des chiffres, ce monde clos paradoxalement inexact, à l’instar des mathématiques, et la stupeur des citoyens face à l’abstraction que représentent toutes ces gesticulations. « J’échange ce découvert contre ta boîte de petits pois; ce découvert sera soldé dans 10 jours car je travaille, tu en sortira gagnant, tandis que moi, je mange déjà tes petits pois ».

    J’ai un ami trader. Il s’amuse. Personne ne gère rien, me dit-il. Les comptes sont flous. Les opérations hasardeuses. Tout se fait au jugé. On convainc sur des intentions, des garanties, une expérience, jamais sur des chiffres. Les entreprises de la haute finance pour leurs appels à projets, leurs mouvements, manœuvrent à vue. Les mecs ne croient pas aux maths. Ils croient en leur c …

    Cet article, qui comme à l’accoutumée dans ce genre de thématique, ne rappelle pas les faits, englué qu’il est dans une hype médiatico-financière, sa télé-réalité).

    Les politiques d’après guerre jugeaient préférable de cibler des priorités: la réconciliation, le pardon; on avance, ensemble. C’est une belle logique humaine. On ne trompera plus les peuples. Et encore aujourd’hui, il faut qu’ils continuent. C’était la politique pour la paix (et le business). Maintenant c’est la politique contre la finance. Et à côté, ce serait les nationalistes avec les économistes? Qu’est-ce qu’ils sont cons ces économistes, qui ne relisent pas l’histoire. Ils répondent à des questions qu’on ne leur a pas posé. Nous on veut la paix. La liberté! On veut pouvoir circuler librement.

    Cet article ne fait que suivre une « tendance » (la tendance : »selon une étude américaine blabla »). Il me semble frappé d’apathie, d’inertie, et surtout, de manque de coeur. Ce coeur lucide dont on a tant besoin aujourd’hui. Parce qu’au lieu de se tirer dessus, aujourd’hui on tire les autres vers le haut. On les aide. On normalise les politiques internes, on tente de ne garder que ce qui fonctionne, même si ça a l’air absurde parfois, car la logique bassement libérale, on ne connait que ça. Il faut l’améliorer. Tout le monde sait bien que c’est bon pour le business. Même se faire peur avec des crises, des dettes, des sauvetages, des plans de rigueur, est bon pour le business. Les jeunes voyagent, se sentent européens. Les vieux voyagent, se sentent plus légers. Grâce à l’Euro, et dans le bénéfice du doute, on rencontre du monde, on échange, on se rapproche, à défaut de parler la même langue.

    S’il y avait à dire quelque chose sur l’Europe, ce serait plutôt que les gens s’ignorent encore énormément, sauf exotisme, ne se mélangent pas assez, ne sont pas assez mobiles. Ce n’est pas une question d’âge. Ce n’est pas une question de classe, plutôt de curiosité, et probablement, d’envie de changement.

    Personne ne sait vraiment ce qu’est l’Europe. Il y a un fossé immense, terrible, inquiétant, entre la lucidité des politiques qui s’occupent de l’Europe, qui en mesurent la nécessité, et leurs peuples, pour qui tout est opaque, indigeste, complexe. Les voisins sont devenus encore plus lointains. On ne va pas vers eux. C’est ça qui est grave. C’est là qu’il faut se poser des questions.

    Les nationalismes intimistes opèrent des soubresauts? C »est pas dans la culture beauf de s’ouvrir au monde? J’espère que le débat s’élèvera bientôt à des sujets plus grands. Quand dans trente ans les jeunes se diront européens avant tout, et non français, italiens, allemand, tchèques, que leurs enfants seront tous métis et issus d’une culture plurielle qui sera leur identité, qu’ils parleront tous trois ou quatre langues, ils auront probablement des frissons dans le dos en lisant ce genre d’article réactionnaire et anti européen.

    J’espère simplement qu’ils auront moins cette envie de pouvoir qui nous caractérise encore, nous aliène ou nous déprime si elle n’est pas satisfaite.

    Cette gloire factice… ces désirs pourris.

    En pratique il y a toujours du chemin à faire. Question de génération.

    On se fout des économistes. Ce qu’on veut c’est des décisions politiques fermes pour réguler le libéralisme, réguler les banques, les marchés, mais aussi et surtout la manière de voir et de concevoir l’entreprise. Simplifier, responsabiliser tous les maillons de la chaîne, égaliser en somme, mieux répartir les richesses… ça passe par une monnaie unique et par une volonté politique qui a l’air opaque comme ça, mais qui fait son chemin, qui est désormais acquise.

  11. Marie-Agnes dit :

    Ça ira, ça va aller, vous allez voir.
    Ça ira.
    C’est à cause du temps, les gens sont maussades, ils voient tout en noir quand le paysage se couvre de blanc ! Rien que ça, tiens, c’est pas un défaut de perspective? un problème de vision, une manipulation de l’esprit.
    Mais qui?
    Qui oriente mon esprit?
    Personne si j’en crois le Libé des philosophes de jeudi. Le complot de quelques puissants contre la masse des faibles est une dangereuse illusion et wikitruc une bulle de savon soufflée par un irresponsable (possiblement violeur).

    D’accord avec eux moi je sais que ça ira, à bas les manipulateurs qui disent « Halte! après on ne sait pas ce que ça donnera mais ce ne sera pas beau à voir ». Vive la philosophie.
    Il fait froid l’hiver, chaud l’été. Amis de la sagesse prenez-en de la graine: il pleut en automne et au printemps. Les riches sont riches et les pauvres pauvres. La guerre sous toutes ses formes occupe le globe. Où est le problème ? le monde va comme il va. Philosophons.
    Ce serait le contraire qui serait inquiétant, non?
    Rien que d’y penser, à un monde différent, le pékin moyen en a des frissons d’angoisse. N’importe quoi pourvu que rien ne change. Que la neige continue de tomber l’hiver et les pauvres à crever de froid, au nom de quoi on chamboulerait tout? Parce que c’est vrai qu’« On n’a rien sans rien » et que « Les choses doivent être ce qu’elles sont ». Point.

    Rien que de penser à un monde différent le pékin moyen se sent devenir tueur.
    D’abord pourquoi ça devrait changer puisque ça ira?
    Le chômage gagne comme un feu de paille qui deviendra feu de forêt, qui deviendra feu de cité et détruira Rome comme Londres, il gagne comme un enfoiré qui se la joue innocent des dégâts qu’il s’apprête à causer. Qu’il a déjà causé, mais sur la propriété des voisins, il n’a pas encore gagné la nôtre, enfin un peu quoi, une contagion de suicides ici ou là, une poignée de pères/mères fous qui trucident leur famille, des grèves, des manifestations, rien d’insurmontable ou d’anormal, on gère, on envoie les canadairs et on gère.

    Le pékin moyen est un philosophe, il tue aussi bien que n’importe quel tueur. Sa cible favorite en temps de crise ce sont ceux qui lui disent : « C’est la cata ». Là il voit rouge. Moins que lorsque ses yeux seront irrités par le feu qui aura gagné partout mais comme il ne le sait pas encore s’il voit rouge c’est contre les prophètes de malheur.
    Cet ami de la sagesse n’aime pas gaspiller sa salive inutilement. Il ne parle jamais pour ne rien dire et quand le bateau coule ne voit pas l’utilité de le crier dans les coursives. Il préfère alors, plutôt que des cris écorchant les oreilles, entendre les notes lénifiantes d’un orchestre en costume d’orchestre. Pas de tenue débraillée, quand le bateau coule, et certes pas pour les employés: le pékin moyen tient avant tout à sauver les apparences personnelles. Les femmes et les enfants on verra après.
    Mais ça ira.

    Le feu gagne, le bateau coule, ce ne sont que des mots.
    Supers contents de jouer aux journalistes, les philosophes.
    J’ai été voir leur nom à chaque fin d’article et lu attentivement toutes leurs activités ci-notées. Leurs titres, leurs postes, leurs ouvrages, leurs plus si affinités renvoyant à d’autres travaux d’autres philosophes morts ou vivants.
    La philosophie est une passerelle entre les morts et les vivants, dixit Bibi, et le Libé des philosophes un pont entre deux Temps, celui de l’immédiat et celui de la réflexion posée, dixit un philosophe (à peu près).

    La mort… la vie… et le journalisme
    à quand le jour où les journalistes auront le droit de se lâcher dans un numéro. Vas-y coco, crache ta soupe Perso aujourd’hui.
    On lit toute l’année ce qu’ils Doivent nous dire, ce serait quand même drôle d’avoir accès une fois par an à ce qu’ils ont Dans Leur Crâne.
    Qu’ils prennent exemple sur les philosophes.

    L’avantage de savoir que ça ira c’est que ça donne de la distance par rapport aux événements. Du coup, au lieu de gaspiller sa salive inutilement à émettre des sons discordants on peut produire du discours. Et c’est réellement passionnant le contenu d’un crâne de philosophe, pour commencer on y rencontre foultitude de gens intéressants, on se trouve entre gens de bonne compagnie et on le sait.

    Même si à quoi je m’attendais? j’ai les boules.
    Je m’attendais à un feu pare-feu attaquant de front lui, et non s’aplatissant devant l’autre sournois, celui qui n’est qu’une névrose généralisée. Puisque ça ira.
    Un feu de l’esprit contre les esprits mauvais et merde à la réflexion posée.
    Plus le temps, par ce temps, de continuer à faire joujou avec les beaux jouets du passé; où sont les hérauts du présent ? Philosophes de la baston des mots prêts à envisager sans frissons d’angoisse que les choses puissent changer pour le meilleur et non toujours plus pire.

    On croit avoir atteint le fond? Attends, ça ira, ce sera tellement pire que ça ne pourra qu’aller mieux pour ceux qui seront encore là pour le dire.
    Où sont les philosophes ? sur quel front universitaire classent-ils leurs papiers?
    Franchement, s’il y en avait un/e, un/e seul/e capable de faire battre le sang de ses troupes d’intellos on le saurait, non? ils feraient du bruit, non? s’ils empoignaient les mots au lieu de les réciter (voire susurrer). De véritables disciples de la raison, ô amis de la sagesse, seraient actuellement en train d’éructer, s’ils existaient. Brandiraient leurs mots en poings sans pointillés à la face hideuse des esprits mauvais de ce temps.

    Hideuse. Nous sommes les enfants d’un vingtième siècle hideux qui a engendré l’innommable, mais aucune importance, remontons avant, avançons après, nions Notre Présent. L’Hier dans l’Aujourd’hui. Les chiffres insensés auxquels nous nous sommes habitués comme à notre pain (ou riz ou pâtes) quotidiens. Ou hebdomadaires.
    Continuons à nier qu’il y a comme un défaut dans la machine et philosophons; ça ira.
    Un défaut si énorme, trou noir béant, que c’est même à se demander si le défaut lui-même n’est pas la machine. Qui broie et broie et continuera à broyer.
    De la chair, des humains, des chiffres…

    chiffres qui donneraient comme une envie de philosopher.
    Drôle de boulot, soit dit en passant. Bien payé? Je n’ose pas demander à quoi ça sert? parce qu’à quoi ça sert je m’en doute, même si ce n’est pas dans le numéro de jeudi que j’en trouverai la preuve.

    Un feu pare-feu pour brûler les déraisons d’un siècle qui n’a pas fini avec celui-ci. Un feu purificateur auquel les médecins de l’âme que devraient être, aussi, les philosophes – la bataille fait rage, toutes les volontés sont sollicitées et les réservistes rappelés au front – pourraient passer le scalpel de leurs mots.
    Mais ouille, des mots-scalpels? et pourquoi pas des coupe-coupe tant qu’on y est ?
    Oui, pourquoi pas tailler un chemin à la machette dans les broussailles de l’incompréhensible.
    Pourquoi pas attaquer l’hydre à la lance s’il faut. À la kalach, au char d’assaut. Si on lui balançait des rafales de mots à têtes chercheuses, des bombes pas à retardement, à l’hydre, plutôt que de lui tresser des guirlandes, qui sait si elle ne mettrait pas genou à terre?
    Au lieu de broyer et broyer et broiera encore.

    Mais je m’égare, ça rira, ça rira demain. Quand on sera tous pendus à la lanterne, rira bien qui rira le dernier ? Pas sûr, certains pourraient trouver ardu d’assister à l’agonie des autres. Au combientième ils craqueront et demanderont à passer le suivant, au combientième ils iront tout seuls se pendre sans attendre leur tour dans la file?
    Ouh là, je suis en train de me laisser déborder par le fatalisme ambiant moi, vite, force jaune, force bleue, force philosophie.

  12. Manuel dit :

    le jour où l’on décide

    de ne plus rien payer

    le jour où le mot de passe soit

    ne payez pas

    nous serons tellement de maquisards

    que le choix de la force réactionnaire

    sera inutile et leurs épouvantails

    seront si loin que ma chaise d’eau

    quand je prie dans le WC

  13. Manuel dit :

    il faut que tu sois bête
    pour me tenir pour poète
    mon vers est une phrase qui pète

    je sais pas depuis quand
    suis-je un type dur
    sans le savoir ? sauve-toi, petite
    il me reste un zeste de chrétien

    je suis le chien qui crie : tirez
    on a le choix du gaz
    ou la matraque ou des choses
    qu’on ne voit que dans les films

  14. Manuel dit :

    NE PAYEZ PAS

  15. Manuel dit :

    le Pôle Nord, mon capitaine
    est sous nos pieds
    et ça brûle et c’est noir

  16. Manuel dit :

    *

    J’ai connu des êtres
    qui vivaient la vie selon les lois naturelles
    qui n’avaient pas peur, ni honte de la vérité

    et je les ai vu soumis au traitement
    graduel des coups de la violence
    et parfois du poison où de l’euphémisme
    cachés par un rideau de mensonge
    et disparus pour toujours

    ces êtres étaient peut-être
    les premiers
    les ancêtres
    les seuls qui savaient
    qui l’on était

    *

  17. auddie dit :

    Les grèves et la révolte du peuple grec, et avec eux la Grèce toute entière, réduit une partie de la politique européenne à un problème de personne: l’Europe veut imposer un train de vie et des efforts qui ne ressemblent pas à la personnalité de ce pays, à son timing, des pressions se font sur les gouvernants (Papandreou pète les plombs, prit en étau entre sarkozy et merkel), sans que les peuples aux-mêmes ne communiquent (les peuples ensemble, les autres peuples), sans partager la même vie, le même quotidien , la même réalité. Sans infos sur l’autre, autre que… les infos… On assiste à un théâtre télévisuel, avec des supers ministres ,des supers traders devant des supers logiciels… mais rien de tout cela ne nous donne à comprendre la réalité intime de celui censé être notre partenaire.

  18. auddie dit :

    Je voterai Eva Joly.

  19. auddie dit :

    Le spectacle de la politique, sa mise en scène comme une soirée à thème, la chasse aux électeurs, à défaut d’être assez fins pour la cueillette, n’est ni un loisir fascinant, ni une partie de plaisir. On peut se demander si la démocratisation de l’art et de la publicité ne réduit pas encore l’écart entre l’art poubelle et la politique déchue, la représentation du déchet et le mensonge institutionnalisé (tous liés par la presse, ce médium commun, cette vaste anarchie, la seule qui soit).
    Quand Sarkozy vient chercher les électeurs du front national en parlant de Jeanne d’Arc, qui est la schizophrène la plus célèbre de l’histoire de France, il semble que tout le monde sache que ce n’est qu’une pièce de théâtre, une farce à laquelle personne ne croit, sauf dans ses travers les plus insidieux, car ce à quoi tout le monde CROIT, ce que tout le monde apprécie, c’est la valeur théâtrale, le jeu d’acteur, la mise en forme humoristique, le clin d’œil aux chroniqueurs plus ou moins professionnels, au public en somme, et non bien-sûr au fait qu’il attache une quelconque et sérieuse attention à l’histoire de la folie et de l’illumination.

    Mais Jeanne d’arc n’a t-elle pas fait de même, des centaines d’années auparavant? Était-elle vraiment schizophrène? Ne faisait-elle pas déjà de la politique spectacle? Et…, qu’est-que la religion? qu’est-ce que la « conviction » au fond? puisque pour être crédible, il faut être « convaincu », et donc …

    Voici ce que j’estime être les questions qui se posent. Puissent leurs réponses être intégrées aux images qu’elles produisent alors :

    -Pourquoi aujourd’hui encore les politiques, la presse, le public, ont-ils besoin de se comporter comme de cyniques amateurs de comédie (…et de manipulation des masses… Dupes pas dupes; quelles sont ces données partagées entre l’électeur populaire et l’élite politique, deux ennemis/alliés), au lieu de s’en tenir au premier degré?
    – Combien d’électeurs, incapables de se situer dans cette farce, prennent-ils ce débat et ces prises de positions artificielles comme argent comptant, dans la droite ligne des séries et émissions dont ils sont abreuvés tous les jours par le biais de la télévision ou des journaux?
    – Quelle modification du degré de gravité s’instaure chez les observateurs conscients et attentifs? Quelle part active représente la minimisation du mensonge de la politique spectacle, quand à l’inverse des observateurs archaïques prennent le second degré comme un premier?
    – Pourquoi autorise t-on ce genre de prise de position politique pré-électorale? Pourquoi les discours de campagne ne sont-ils pas soumis à un strict devoir d’intégrité, surveillé par un pouvoir indépendant, un QUATRIÈME pouvoir, qui s’occuperait à la fois de la parole politique, et de celle de la presse (ce serait sensé être le pouvoir de l’artiste, mais… !!?)
    – Pourquoi la politique utilise t-elle les ressorts artistiques et publicitaires dont on sait qu’ils sont antidémocratiques (l’art n’est pas démocratique, c’est même tout le contraire), puisque partiaux et appelant à une lecture libre, à un effort d’appréciation et d’interprétation, alors qu’ils se doivent d’être honnêtes, clairs, fluides, presque robotiques?
    – Pourquoi la politique doit-elle être « interprétée », en amont et en aval, au risque d’en faire un métier aux contours flous, aux objectifs incalculables, aux intentions irréelles, à la consistance trompeuse?
    – Que veut dire le mot: mensonge?
    – La comédie est-elle inscrite dans la constitution, la déclaration des droits de l’homme, le serment d’Hippocrate?
    – Pourquoi les relations de cause à effet de ces jeux médiatiques sont-ils laissés au hasard?
    – Pourquoi les politiques ne sont-ils pas soumis à un contrôle strict après leur mandat, et soumis ensuite à l’inéligibilité ou des peines de prison si leur discours, leur parole, n’est pas suivie d’actes directs et concrets?
    – Pourquoi le mensonge et l’irresponsabilité artistique en tant qu’outils politiques ne sont-ils pas légiférés? Interdits en somme.
    Pourquoi l’historien n’est-il qu’un scribe?
    – Les modes de reproductions des plantes et des animaux sont-ils des données politiques sérieuses? (L’homme est-il un animal comme les autres?)
    – Le corps humain a t-il un système financier en son sein, et des agents spéculateurs? une armée? une presse? des récepteurs sensitifs qui intègrent la notion de mensonge?
    – Une synapse, un virus, une cellule… sont -ils conscients?
    – Quelle est la marche de manœuvre d’un politique honnête? Est-ce « cool » ?
    – Pourquoi les gens font-ils confiance à des escrocs? Pourquoi le public estime t-il qu’une personne malhonnête aura plus de pouvoir et de possibilité de manœuvrer qu’une personne honnête?
    – L’activisme et les scènes alternatives (par exemples les indignés), quand ils dénoncent les faits et gestes des comédiens politiques et de la finance internationale, n’usent-ils pas des mêmes ressorts artistiques, en tant qu’ils publient le making-off, l’envers du décor, érigés eux-aussi au rang de fables ambivalentes?
    – comment être un activiste non dément?
    – Pourquoi l’art et la comédie ne sont-elle pas inscrites dans la constitution?
    – Qu’est-ce que l’art et la comédie?
    – L’intégrité est-elle un suicide collectif intime?

    Ces questions, je me contenterai de les poser, car je n’ai pas que ça à faire de passer plus de trente minutes sur le fait que l’art politique ou la politique mensonge semble plus appréciés que la vérité, plus « regardés ». Oui, ces ressorts médiatiques, ces sujets, ces fables, ont plus de succès que l’éventualité d’être soit-même un acteur dont l’objectif douloureux sera de mener à bien une révolution culturelle et financière, et mettre fin au jeu de dupe, détruire une partie du spectacle, détruire le théâtre en somme, son plaisir, sa foi. Sera t-on assez courageux?).
    C’est une guerre des cyniques contre les naïfs, des violents contre les citoyens intègres, et je n’ai pas de réponses, pas de réponses hors des paradoxes de l’intime et de la société.

    La révolution française est elle achevée? Ce serait peut-être la seule des questions possibles, et son achèvement par la force le seul des remèdes. Ainsi donc je m’en tiens, moi aussi, à la provocation du dimanche et à la gaudriole, bien que je sois de plus en plus scandalisé et horrifié, et donc prêt à en découdre par un engagement plus profond, plus concret, dans ou autour de la sphère politique. Si je suis artiste, je suis donc dedans, non? quelle est ma parole? Si elle est vraie, aujourd’hui, je ne suis plus artiste, et je ne suis pas un politique non plus, puisque je dis la vérité, tandis que politiques et artistes, conscient des ressorts non démocratiques de leurs modes opératoires en tant qu’ils usent de non vérité pour flatter le sens commun, semblent être issus de la même catégorie.

    Observateur attentif des scènes alternatives, des médias indépendants, des activismes sous toutes leurs formes, je m’interroge encore du meilleur moyen d’un électrochoc radical qui vienne, pour un temps seulement, ne rêvons pas, permettre de soulever tous les leviers en même temps et réguler le nouvel ordre mondial. D’ailleurs la question est toujours: cet ordre est-il « nouveau »?

    Je ne veux pas être paranoïaque. Je ne veux pas.
    Je ne veux pas être schizophrène. Je ne veux pas.

    artiste, que suis-je?

    *dois-je me remettre au rap?

    * * *

    Cet article a été rédigé « à chaud », après visionnage du zapping du 7/01/2012 ici :
    http://www.canalplus.fr/c-infos-documentaires/pid1830-c-zapping.html

  20. auddie dit :

    ….. voir l’annonce de la mise en place de la taxe Tobin, un peu à l’envers, une mesure de gauche, populaire dans l’opinion, argument symbolique, encore, pour le futur candidat.
    Quand tout est bon pour garder le pouvoir.
    c’est si simple, si… humain, qu’on ne fait même plus grand cas de ces annonces de marché de village; ils sont frais mes poissons, et même sans arretes, et même venus du ciel; des poissons volants.

    Qu’il est rassurant cet escroc; on ferait pareil au fond.

    Il devrait être contrôlé cet écart entre acte et « intention », promesse et non acte (mais il faut bie nle vendre son programme, et se faire élire, et des équipes s’activent. Oui mais…). Le système est corrompu par le spectacle, un spectacle qui a probablement toujours été présent dans nos sociétés, et ce au travers de formes diverses.

    J’évoque ce sujet, pauvre, ce pauvre sujet, en pleine période de réflexion sur ce qu’est la liberté de la presse, et ce qu’est celle des auteurs, de plus en plus confronté à la censure, aux procès, à la surveillance.

    Mais.. ce n’est tout de même pas pareil. tout devrait opposer liberté de l’artiste et singulière prison du politique, dont l’égo ne devrait même pas exister.

    On nage en pleine comédie. Ce n’est pas normal. Je ne m’indigne pas, je propose. Cela n’a rien d’artistique; rien d’élevé, rien de grandiose.

    C’est froid.

  21. auddie dit :

    …spectacle electoral qui peut produire d’heureux résultats, puisque l’application de la taxe tobin est effectivement évidente… aujourd’hui. Demain, ce sera probablement l’interdiction de la spéculation qui sera de mise.

    je m’apercçois de la tangabilité de ce vaisseau critique politique

    tout et son contraire s’activent à quelques jours près, en politique, comme en mon discours.

    ainsi l’on pourrait aprécier le fait que sarkozy vienne séduire les électeurs de front national. Si c’est unjeu de dupe pour certain, c’est argent comptant pour d’autres, et c’est plutôt mois grave que le front national au pouvoir.

    Doit-on s’en contenter. non.

    alors pourquoi critiquer le spectacle de la politique et son jeu de dupe?

    pourquoi ne pas retourner à la poésie tout simplement?

    puis-je tenir le rythme d’une construction de critique, et donc de propositions?

    oui, et non.

    je retourne artiste

    je retourne à la politique

    au dupe de je

    un jour un raver a énnoncé quelque apréciation de mauvais goût à propos d’un concert, on discutait de musique, de sens, de sensation, et puis après quelques minutes, il a trouvé bon d’appuyer son propos, pour quitter la discussion. je lui ai tout de même dit que je la composais et la jouai depuis quinze ans. Et il m’a répondu: moi je la danse d’autant.

    il en savait autant que moi

  22. auddie dit :

    La foi et …. le communisme.
    .
    .
    .

    Je pense que le communisme, c’est comme la foi. c’est l’inverse exact de la religion, mais ça donne les mêmes résultats. Dieu est en tout, même dans les cimetières, les prisons. C’est la santé, le travail. Il est dans les assiettes, dans le corps politique. Il est dans des livres dont le nombre est à un chiffre. Comme toute chose méthodiquement retournée, inversée, planifiée, il ne perd pas ses valeurs annihilantes et réductrices, et potentiellement, sa violence, sa tromperie institutionnalisée. Ainsi un militant Ump catho, c’est un peu comme un militant PS qui regarde plus à gauche, donnant du crédit à quelque-chose d' »autre ». Il est toutefois appréciable, ce contre pouvoir au capitalisme d’aujourd’hui, assumé par des acteurs conscients des désastres de l’histoire. En ce qui concerne la vie dans l’entreprise et le partage des part et des richesses, comme il se pratique de plus en plus, et avec bonheur, ces idées là me semblent justes et saines (pour peu que l’on puisse encore employer ces mots toujours remis à zéro).

  23. auddie dit :

    Quelles alternatives?
    .
    .
    .

    J’en ai cité une plus haut, le partage des parts dans l’entreprise, ces petites nationalisations (le terme est inexact, mais vous comprenez bien de quoi il retourne). La régulation méthodique et pragmatique des systèmes boursiers également, qui sont les autres règnes du Mensonge. Le non paiement des dettes sont des notions intéressantes, passionnantes même je dirai. La protection de l’environnement fait figure de réorganisation, ça c’est tangible. Des moratoires sur les médiums aux ordres, bras armés de ces flux anarchiques, télé, pub, diffusion de contenus dans les lieux publics, communication, vont, dans les trente prochaines années, mettre un frein à bon nombre d’arnaques séculaires, de manipulation des masses. Le non pillage systématique des richesses du sol de certains pays à l’avantage d’autres plus riches est à méditer. Voyez-vous, c’est ce « marché » à cheval sur le dix-neuvième et le vingtième siècle, qui se posait déjà en « alternative viable » aux productions régionales auto-suffisantes. Il suffit d’y revenir. Il y a tant de choses dont nous n’avons pas besoin.

  24. jerome dit :

    Disons que si l’homme n’était qu’un animal dont l’essence impliqua qu’il n’advint en ce monde qu’arrosé par l’argent, alors il faudrait dire que le libéralisme serait le mode d’être le plus adéquat a l’essence de cet être. mais si on observe le fonctionnement du libéralisme, l’effort et la compétition de chacun contre chacun pour amasser le plus de richesse, on s’aperçoit qu’il implique , secrètement, un impensé; la négation de l’autre , ou la reconnaissance très limite de son existence a n’être que le témoin passif vaincu, au bord de l’éradication, de la réussite d’un tout petit nombre d’autre. le nihilisme, la non-reconnaissance de l’autre est dans le libéralisme une pensée active contre laquelle lutte la reconnaissance prolétarienne du marxisme. Mais le marxisme reconnait quand a lui une réalité au groupe au moins aussi à priorique que le libéral la redime. Aucun des deux systèmes n’est la vérité en soi, ou ne peut prendre en compte l’essence de chaque homme, cependant il est bon que le coeur de l’histoire se balance entre ces deux extrêmes. La religion quand a elle, n’a rien a voir avec le politique. Il n’y a absolument aucune philosophie politique dans l’existentialisme kierkegaardien, et pour cause, la Foi est une nouvelle qualité de l’Individu comme tel , qui a la fois s’élève au dessus du genre (contrairement a l’animal qui n’est jamais qu’un exemplaire de son espèce) et qui donne a l’existence un caractère accentué qui ressemble a ce que le libéralisme prétend défendre contre sa dissolution dans l’esprit de groupe, mais qui n’est absolument pas une production de la politique libérale (d’où son mensonge) puisqu’on vient de le voir, ce libéralisme implique par essence le négation ou la reconnaissance relative et conditionné de l’autre par l’idée que l’on se fait se son mérite ou de la mesure (et ici il est difficile de se retenir de rire) de son porte feuille. La marxisme dit clairement qu’il est contre le religieux parce qu’il privilégie l’histoire comme un conflit de classes qui se résorbera dans la révolution prolétarienne ou adviendra une société sans classe, libre, ou le travail n’étant plus fordisé redonnera aux hommes l’idée de leur puissance créatrice et donc une véritable impression d’eux même. Sauf que cette impression vraie de chacun dans le monde marxisme sans religion, sans transcendance, nie ce qui fait la possibilité du langage, et donc génère inévitablement une parole bureaucratique, figé dans le marbre de son non-sens ou elle ne s’adresse plus a personne a force de s’adresser a tous. Quand au libéralisme, il passe essentiellement son temps a se construire une histoire ou , il voudrait bien que le christianisme soit son fondement pour ainsi légitimer son propre nihilisme en rendant semblable son cynisme a l’abnégation de soi et au sacrifice qui dans l’ordre de la religion (a politique) sont forcement la voie de l’élévation de soi, du dépassement de soi en direction de la nouvelle qualité, la Foi, qui ne s’atteint pas en groupe mais recèle une force qui ressemble a celle du libéralisme sans pouvoir au grand jamais s’y confondre.

  25. jerome dit :

    Le bilan du Sarkozysme est une faillite intellectuelle sans borne et sans précédent dans l’histoire de France qui a rédimé une réalité héritée de la fin des monarchies : la république française. Nous avons hérité de la Grece l’idée du concept; la manifestation intelligible d’une réalité sensée ; nous avons hérité de Rome l’idée d’une république de citoyens vivant par l’égalité de tous devant la loi le partage d’un monde commun ; et du christianisme une anthropologie du moi éternel devenant lui-même dans la mesure ou il se reprend dans l’intention amoureuse du Père, en tant que fils. Ces trois éléments essentiels de notre héritage ont fondé l’intelligibilité de notre présence à nous-même, au monde et aux autres, exigeant cependant de chacun qu’il soit essentiellement une source de liberté, d’égalité et de fraternité pour lui-même comme pour tous les autres. Le legs révolutionnaire fut de définir cette identité de la France dans le souci national qui fonde l’attachement patriotique en condensant tout l’esprit dans la formule trinitaire : liberté, égalité, fraternité. La grandeur perdue ne peut en aucun cas être rattrapée par une quelconque performance économique, ou symbolique, car il y a une metabasis ei alo genos entre la nature de la perte intellectuelle, spirituelle, et la nature de ce que Sarkozy propose comme solution à ce qu’il a lui-même fait perdre tout en y restant absolument insensible et aveugle ( un roi qui perd son royaume sans s’en rendre compte parce qu’il n’a de cesse d’avoir à la bouche sa prétendue bonne gestion économique d’un patrimoine essentiellement spirituel, c’est du Scribe ou de l’Aristophane… pas même, puisque Socrate a son Aristophane comme Sarkozy a son JM. Bigard). Sarkozy n’a pas un problème avec le symbolique, il est la manifestation de l’effondrement du concept de république telle qu’il a définit la France pendant les trois derniers siècles, depuis la révolution, et que définissaient ces trois concepts pleins de toute la transparence de la liberté intelligible à elle-même dont elle se voulait le fondement, la mère et la garante : liberté, égalité, fraternité. Dès son élection j’ai ressenti comme une âme platonicienne certainement, le vertige de la chute dans l’éclipse de la lumière du concept et un vent froid de soudards incultes au dernier degré ayant reçu permission de noyer la France dans la bêtise, me transit d’effroi; ténèbres d’un monde désespérant et insensé, opaque, plus communautariste que le plus fervent marxiste, capable malgré son aveuglement sur la transcendance, de reconnaître au moins à tout homme une vocation particulière et différente et non, comme dans le sarkozysme de faire de la vocation à faire de l’argent, la vocation supputée de tous, parce qu’elle avait été l’unique ambition sur laquelle l’affairiste avait bâti sa carrière et où en son orgueil sublimé de bêtise il n’entendait n’être égalé de personne mais imité par tous. Quelle chute! il existait trois mille sortes de lentille, avant que l’Oncle Bens par le monopole du marché ne le réduise à deux pour de simples raisons de logistique; lentille ou veaux c’est du pareil au même! Le christianisme quant a lui reconnaissait à tout homme sa vocation particulière, et le devoir absolu de l’exercer; le progrès sarkozyste fut de n’en reconnaître qu’une seule, celle où il était lui-même le meilleur représentant de sa propre catégorie… absurde sans borne… Le temps du nihilisme était venu, et le travail de sape a de suite commencé. Et si il repasse, comme le Calligula de Camus, il lui faudra éliminer tous les témoins de sa bêtise, et supprimer carrément l’état, c’est a dire le fruit le plus noble de l’histoire de France. Sarkozy jouant tous les rôles à la fois irait rendre la comédie fort ennuyeuse et fort longue; le régime parlementaire deviendrait une pitrerie de ventriloque, la perversion du représentant devenant personne privée peopolisé serait perçu comme une subversion nécessaire a la mue de l’histoire, alors qu’elle n’était qu’une intrusion fasciste et réactionnaire de la bêtise contre l’esprit républicain de de l’humanisme. A la moindre contestation…, ça sortirai les flingues comme des charognards affamés grognant sur leur cadavre d’os. Aussi, lorsque je mourrai et qu’un ange invisible m’interrogera sur mes origines je répondrai hardiment, parce que je serai certain de me faire comprendre de cet être de lumière, que j’ai vécu en France, ce pays où la réalité devait être sensée et intelligible pour le bonheur de tous, et non que j’appartenais à quelque bande de brigands de grand chemin dont il ignorera éternellement l’existence.

  26. Bateman dit :

    Les avez-vous lues, ou jetées en même temps que la pub Conforama et le prospectus Franprix? Si la « profession de foi » de deuxième tour de l’un ne transcende pas les limites du genre (c’est un euphémisme), celle de l’autre, de façon frappante, non seulement esquive tout bilan (et pour cause) voire promet au dernier moment des changements dont on se demande alors pourquoi ils n’ont pas été engagés depuis 5 ans déjà, mais surtout utilise exclusivement des concepts généraux au sens incertain mais populiste (« faire le choix du travail ») et un champ lexical qui est celui de la peur de l’autre, de la méfiance envers son voisin tricheur, du rejet, et de la nécessaire mise au pas de tous, « dès la maternelle », en bonne et due forme…

  27. bissecta dit :

    Du sucre immaculé à l’héritage des baies de lauriers méritocrates
    – Idéaliser ces simplicités au marketing direct.
    – Acquisition d’un désherbant sur cité à la pureté soudé au chlore.
    – 99 pour sans âge des camps de civilisations.
    – L’uniforme de la masse mixe alors les deux tiers du premier au tiers du troisième.
    – Liste auto-référentielle en troupeau facile.
    – Volume de poudre que tube le métal cloitré aux deux bouts alités.
    – Une tresse, un tissu, un fil médium y pénètre dès que le choix à le dos tourné.
    – Enflammer cette cascade du réel à la cachette électorale.

  28. Manuel dit :

    *

    Le 67 est une posture faciale

  29. Manuel dit :

    *

    Conseillée par Erich Von Stroheim

  30. auddie dit :

    monsieur michian vous représentez le peuple ? eh bien moi je représente le peuple qui regarde le mec qui représente le peuple.

  31. jerome dit :

    « Elpeup ! Elpeup ! »

  32. Anonyme dit :

    non monsieur, je dis de la poésie, je ne fais pas de politique, puisqu’il est impossible d’être sérieux avec vous.

  33. wikipédia dit :

    L’ « énergie » (du grec ancien ἐνέργεια) est, de manière générale, la capacité de faire un travail[1], c’est-à-dire d’agir.

  34. jerome dit :

    voix: nom féminin, invariant en nombre.

  35. jerome dit :

    L’enterrement de l’esprit
    sa stèle dense
    et haute comme une foret de grattes-ciels
    pincés de vagues grattes-cul
    gratte papier de masse
    ponctuant l’espace
    d’apparences nobles et stables
    dans l’uniforme trois pièces standard
    de l’éternelle tromperie.

    Tous lèche cul de métier.
    Émeute l’ensorcellement des cités.
    Le livre des transformation leur glisse entre les doigts.
    Il n’attentent plus le retour,
    mais craignent tous les détours.

    Une tour de verre
    vaut bien une colonnade grecque
    ou coince le ciel
    l’embrigade
    c’est l’architecture
    emprisonnant le temps
    dans son espace technique.

    Du symbolique ville nature.

    Nicole, secrétaire médicale , se pâmant : « travaillez dans un gratte ciel……… »

    La langue qui y a court
    n’est qu’a l’état d’ébauche
    tout juste peut elle formuler
    très imparfaitement
    qu’elle attend pour demain
    les croassements du bénitier des louanges
    alors qu’une goutte
    de sueur absurde,
    coule de son front
    emprunt d’angoisse
    dissimulée.

    Le saint crapeaux bureaucratique
    démocratiques,
    cosmétiques domestique
    inesthétique animal fantasmé
    que l’on approche sans craindre,
    ni pour sa vie ni pour son sang
    comme on approche de ce qui n’est plus rien
    pour lui-même
    si tant est qu’on ignore
    sa place et son rôle dans le tout humain.
    Ce Salomon de bazar
    ce sac d’épice renversé
    sur l’épeautre de sa pensée
    prisonnière des lieux
    ou il fantasme la maîtrise
    en tirant sur tous les abandonnés.

    Et pourtant
    dans sa langue imparfaite
    il comprend tout de suite le devoir de massacrer,
    devoir de carnage
    comme assurance pour la vie,
    comme médiation,
    instinct,
    intuition croit il parfaite,
    du désir, et de l’intelligence
    formant l’accord en son être
    par la voie cognitive
    dialectiquement coadujudicative
    du se comprendre éternel,
    de l’être par la voie du néant.

    Des que
    L’apprentissage de la langue
    ne fut plus
    le plus crucial événement de notre vie
    la culture qui était la vie
    se réduisit a un domaine seulement de celle-ci.
    Le reste,
    en suçant des barres HLM
    tira sur la lesse trois fois avant de la lécher
    d’un langoureux barbarisme
    périclitant le malentendu
    des saintes bouches aux bredouillant oreilles
    sortant les fondus de la forge,
    comme la rumeur
    fond l’alliage du coeur
    dans le secret empoisonné
    des frelatés grattes ciels.

  36. jerome dit :

    Pas de lieu commun
    mais l’intervention narrative
    du sujet,
    concentré d’eternité
    dans l’instant,
    par l’écroulement de sa langue,
    sous son désir d’absolu
    la vague deferlante
    dans son aube d’éternité encore indéterminée,
    son reflet angoissé
    son premier moment
    toujours vrillé dans l’instant,
    hors langage
    inter-dit
    mais aussi,
    toujours disponible,
    au renouvellement
    qui fait le « je »
    parlant,
    innocent de son attrait a être.
    C’est a dire rend le « je » capable de parler,
    de dire son innocence Jobienne.

    Et
    ce culte
    fondamental
    de l’effroi,
    chez tous les peuples
    ou la langue se renouvelle traditionnellement dans les eaux de l’angoisse,
    et, logiquement
    l’ignorance de l’indicible
    condamné
    qui ne sert pas de point d’appui
    au nihilisme, et a la violence
    contre toutes les manifestations
    ou ce désir d’absolu prend forme,
    mais ou l’espérance réalise
    que seule une volonté infinie
    peut être dite être en vérité
    par un langage,
    lorsqu’y résonne l’accord premier
    la langue maternelle
    du désir
    conscient que la validité de la langue
    lorsqu’elle raconte
    l’écroulement de l’instant
    dans la victoire de l’être
    voit le chemin
    mais de l’intérieur
    depuis l’eternité
    que nos morales de voleur
    assassinent et renverse
    en produisant des générations
    de: « bof »
    ad libitum
    qui ne desirent pas parler.

  37. auddie dit :

    Pourquoi ai-je l’impression qu’en ce moment, et peut-être depuis quelque temps, l’art n’a plus la portée qu’il avait auparavant?

    Soit que les gens s’y intéressent moins ou ne peuvent plus saisir l’écart vertigineux qui se creuse entre des scènes artistiques exclusives (et leurs productions) et l’existence en résistance, la vie, la vie moderne quoi, qui, portée par des schémas de plus en plus durs, solides, et renforcée par des principes de réalité sans plus d’alternative possible, ne permet plus d’y faire figurer en son sein des œuvres ou des discours qui ne suivraient pas ce désenchantement à la lettre.

    Soit que les artistes, conscients de la marche de manœuvre plus étroite que nous avons dans le corps social (alors que les représentations et projections vont en explosant), se sentant aux-aussi prisonniers par cette fenêtre (de tir) réduite, n’ont plus le courage de produire des œuvres qui risqueraient d’etre incomprises, ou au contraire en produisent de plus fades, qui n’ont que le sens que la vie d’aujourd’hui peut produire, un sens assez bas et néanmoins codé, car tout est vitrifié, désolé, relativisé, compris, car tout est optimisé jusqu’à des formes minimales, il n’y a plus de rêve, il n’y a plus d’illusion (ils rendent comptent de la torpeur qui nous prend devant la vérité).

    Sans doute l’existence, avec l’âge, donne aux choses un aspect plus asséché, aux œuvres un caractère plus serein. Cela semble alors les séparer encore plus de la vie. Cela rompt le fil d’Ariane qui reliait les cœurs avec les faits, les têtes avec les idées, et rendait compte d’un monde encore entier qu’on pouvait voir avec tout le recul que nous apportaient ces phénomènes (monde et art, sens, souvenirs et création) qui participaient d’un même élan vital et politique. On pouvait -encore- se raconter des histoires. Mais aujourd’hui, quelles histoires peut-on encore se raconter?

  38. auddie (pussy riot) dit :

    Il y a des milliers, des millions peut-être, de personnes emprisonnées dans le monde… et on nous fait croire que les « pussy riot » sont plus importantes que celles-là, alors que personne n’a jamais écouté leur musique avant, ni pendant (ah
    si, vite fait comme ça), ni après… Ou comment se parer de bonnes intentions et de « coolstitude » en ayant, au passage, l’air un peu niais, et ajouter de l’eau au moulin à l’injustice et à la manière qu’a tout un chacun de se désintéresser des provocations et moyens de pression supérieurs, et surtout de tous les autres activistes moins chic et choc. On peut alors s’interroger sur cet engouement artificiel et soudain de l’occident « contre Poutine », qui participe de manière insidieuse à occulter toutes les autres dictatures, en réagissant comme des moutons (dé) branchés. ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… A vrai dire, il ne s’agit pas de minimiser l’action ni la prise de risque de ces meufs (par contre, sa portée oui). Vladimir l’a dit lui même: « soyons clément avec ces musiciennes ». Alors, alors, ne sommes-nous pas là mis en face d’une vaste blague, relayée au quotidien par des parigots rincés d’electro clash (mais n’ayant jamais vraiment compris Sonic Youth ni SURTOUT, ceux qui ont continué de travailler à partir de là où ce groupe s’est arrêté), vaste blague qui s’articule autour des mêmes mécanismes de propagande – bercé par ce ron ron hypocrite, doux et chatoyant à l’oreille – qui fait jouer certains à la rébellion tardive plutôt qu’au vrai esprit critique…………………………………………………………………………………………………………………….. Free pussy riot ! Elles méritent mieux que nous !!!!!

  39. f4 (pussy riot suite) dit :

    http://www.dailymotion.com/video/xsv2yf_pussy-riot-derniers-mots-d-une-condamnee_shortfilms

    ————————————————————————————————————————————-
    auddie :

    – elle est bien la video des pussy catho

    Patrick Chaize :

    – ouais, t’imagines nos rappeurs français qui se mettraient à être aussi littéraires et pointus?

    auddie :

    – bien qu’on en apprenne pas vraiment plus. ça a sa portée, autant que martyr se peut
    c’est vraiment touchant
    et … maso
    de toute façon ça fera boule de neige
    mais avec quelle neige ….

    moi c’est l’utilisation que les gens en font, soudainement, qui me gave
    juste pour avoir l’air cool
    alors qu’ils ne le feraient pas pour n’importe quel autre sujet ou groupe d’activistes

    Patrick Chaize :

    – Ben moi , ça m’a appris que c’était pas juste des écervelées sympatoches éventuellement récupérées (de façon souvent agaçante d’ailleurs, là je te suis complètement), mais des filles intelligentes, avec une vraie conscience politique, et un discours articulé sans être radical-chiant, des vraies poètes peut-être, en tout cas sûrement des porte-paroles pour beaucoup d’autres gens en Russie…

    auddie :

    – … ce qui revêt, à mon sens, la révélation du « mal » par le retournement contre soi (les pussy riots, les activistes en herbe), et c’est peut-être la meilleure chose qui soit. En tout cas, c’est à décrypter

    Patrick Chaize :

    – Oui, et je pense que les deux choses que j’ai postées ce soir sont finalement en rapport; tout grain de sable individuel ou artistique trop remarqué dans l’organisation de la domination par l’oligarchie, provoque des représailles de plus en plus disproportionnées des puissants. Et ceux qui soutiennent à bon compte les punkettes cool parce que c’est cool, devraient voir de quel dessin plus général ça fait partie, et s’offusquer aussi des autres manifestations inquiétantes du monde qui s’avance…

    auddie :

    – c’est fou de voir que justement, des fous, ont plus de couilles et d’esprit de sacrifice que d’autres, qui n’auraient d’autre choix que de se porter garant de la singularité de notre « liberté d’expression », qui s’arrête aux portes du temple de la gabegie et de la fainéantise organisée, et que parfois, des boutons de fièvre éclatent, faisant alors jaillir un peu de ce pus suprême dans lequel nous nous vautrons tous. Quoi qu’il arrive, ça suit une locomotive médiatique, rock’n roll, fictionnelle, et les acteurs expriment la même folie que les discours officiels (ou off) des dictatures. Il faut que ça soit joué comme ça, veines ouvertes, sinon il n’y a pas d’audimat.

    Patrick Chaize :

    – mais quel poète !

    auddie :

    – bah je me suis juste coupé un doigt au boulot

    nan mais ça frise quand-même la folie furieuse ce truc

    Patrick Chaize :

    – On va voir demain…

    auddie :

    – Gandhi aussi jouait mal de la guitare

    ceci dit ça lui a plutôt réussi

  40. auddie dit :

    A propos d’une note de Juan Asensio sur son blog littéraire, à) propos du livre de Richard Millet.

    http://www.juanasensio.com/archive/2012/09/10/eloge-litteraire-anders-breivik-richard-millet-de-roux.html

    Excellente note.

    . Je n’ai cependant pas compris ce passage, au troisième tiers de l’analyse: « Double échec d’ailleurs, d’abord parce que Richard Millet est incapable de rattacher les actes fous du tueur à une volonté ou une posture littéraires […] . J’en suis également incapable… difficile de creuser dans cette direction … Enfin… qu’il y a t-il derrière ça? Anders Breivik (un prénom prédestiné?) est un psychotique mégalomane auto-centré qui se veut créateur d’une grande fiction, mais c’est une fiction de taré qui prend sa source au minuscule de son joystick préféré. Les images et commentaires qui en découlent (ça, il l’avait probablement fantasmé) sont SA fiction, mais elle ne se rattache à aucune forme artistique ou média connu, puisqu’il est masochiste. Je doute même que l’on puisse déduire une quelconque analyse sociale ou politique de son geste, à part bien-sûr, la frustration de n’être rien, rien du tout, avec dans les mains des outils qui sont tout pour lui (jeux vidéos, armes, déguisement, idées politiques stupides que je qualifierai de « look cérébral à la mode facho »). A vrai dire, il est impossible de comprendre son geste, sauf sur le terrain psychanalytique, en prenant des pincettes, en décryptant les forces (et les actes) inversés. Ce qui me frappe, c’est sa cible: un bâtiment officiel, puis des hommes et des femmes de son âge issus d’un milieu politique de gauche, lors d’un colloque. C’est sa patrie qu’il vise. (et qui de sa mère ou de son père?). Ce ne sont pas des « idées politiques » qu’il défend. C’est lui qu’il flingue, avec toute l’horreur méthodique à tableaux multiples, comme dans un de ses jeux vidéos. On perd toujours dans un jeu vidéo. Et il détestait peut-être cette fiction-là, ces fins là, où l’on ne peut sortir du jeu, du film de sa folie infecte. Peut-être que je me trompe.. je ne sais pas. En tout cas, son discours, j’en suis sûr, fait partie de sa fiction, et il n’est pas à prendre au sérieux (comme d’ailleurs bon nombre de petits néo fachos qui se parent d’attitudes et de looks provoc’ bien travaillés, comme n’importe quel autre look – oh certains sont bien dangereux, mais ce n’est pas là le propos-). Après, gloser sur l’influence des médias, des jeux, de la télé… dieu même, serait trop facile, et le pardonnerai en partie… Quand au fait de rebondir sur ses propos virtuels et ineptes contre l’immigration pour y projeter en filigrane son propre désarroi bardé d’erreurs d’interprétations… est un scandale. Car … ce massacre n’a PAS DE SENS. (Comme d’ailleurs nombre de faits (des faits divers du quotidien), que tout un chacun utilise parfois avec démagogie pour démontrer des théories qu’on voudrait supérieures … au grand bain dans lequel nous baignons tous, sans y pouvoir grand chose à part l’accepter, comme l’on s’accepte, et avancer avec.

  41. jerome dit :

    Je doute même que l’on puisse déduire une quelconque analyse sociale ou politique de son geste…..au contraire il en découlera plein…

  42. auddie dit :

    il en découlera oui, comme il en vient

  43. auddie dit :

    L’engagement, c’est soit physique, avec l’esprit de sacrifice, et peut-être celui du pardon, pour d’autres auparavant, ou bien c’est la juste transmission des faits, des écrits et des analyses. Tout le reste n’est qu’une vaste comédie égocentrique, et … ironie du sort, les deux premières caractéristiques en font partie. Reste que les travaux main dans la main rachètent le verbe symptomatique. Avancer, ou saboter, ou creuser, ou faire pousser, ou nourrir, et allez ! Chique, chique ! et déchiquette ; les étiquettes.

  44. auddie dit :

    Vous pouvez mener des analyses politiques lumineuses, jouer au revanchard ou à la bleuette humaniste, émettre pléthore d’aphorismes sur le capitalisme et notre quotidien, mettre en lumière des postures et en faire des blagues, être -pas content-, ou -indigné-, scandalisé ou provocateur, mais si vous ne proposez rien de concret , ça ne SERT A RIEN.

    Les programmes politiques, même partiels et incongrus, ne sont pas des sujets tabous (pourtant j’ai l’impression que les propositions le sont, car elles révèlent bien plus de nous-même qu’un simple avis et mettent forcement mal à l’aise car il faut alors trancher, discuter des gestes et non des ressentis artistiques, et se découvrir).

    L’anticipation d’une action franche est plus saine que le jeu de cour. Nous sommes tous tournés vers le château, et prolongeons le séculaire instinct des masses « discutantes ».

    C’est là que la démocratie devrai commencer, AVANT de voter, et on l’oublie trop souvent. Là commence l’engagement. Tout le reste, comme dirait Coluche, c’est du dégagement.

    ainsi donc, l’analyse politique AVEC proposition, devrai être une norme et ce même sur les réseaux sociaux.

    Un problème? Une incohérence? Une injustice? … et une solution communautaire, locale ou globale, devrait être proposée. Suivrait ensuite l’analyse politique (et seulement après) pour étayer un geste dégourdi participant de notre indépendance d’esprit, et non d’un asservissement involontaire.

    Le sujet ou potentat même de la proposition pourrait arriver après.

    Toute analyse sans proposition est une manière de relayer l’inertie de la lourdeur politique.

    Ainsi donc, citoyens, journalistes ET politiques (et militants), devraient à chaque fois PROPOSER quelque-chose, et non juste analyser, summum de la contre-productivité de la pensée. La pensée sert l’action. La pensée pour influer d’autres pensées est un traitre et pervers mécanisme, car il brouille plutôt qu’il n’éclaire, influence plus qu’il ne résout, accumule plus qu’il ne libère. (ça paraît infime comme ça, mais si à chaque fois dans notre pensée une action se définissait, et non un discours, discours qui nous fait reculer plutôt que d’avancer, la société se porterai -peut-être- mieux).

  45. auddie dit :

    On ne devrai pas s’appuyer sur les politiques. Et ce n’est pas de démocratie participative dont je parle, ni d’anarchisme, ni de libéralisme, ni de communisme, ni de droite, ni de gauche, ni de gant de fer, ni de gant de velours. Simplement: nous devons refuser d’être des passifs, même dans nos efforts d’analystes politiques. Donner son avis ne suffit plus. Nous avons besoin de milliards de chefs.

  46. auddie dit :

    Cette métaphysique de l’observation ne fonctionne pas, la preuve, où va le monde? 95 % des infos que nous recevons sont nulles. Et ceux qui agissent, les entrepreneurs, ceux qui font vraiment l’histoire, la finance internationale, cette femme voilée, femme sexy du peuple désirant, agissent réellement sans nous. et SUR nous. Et pourtant elle mène bien la baraque, et pourtant elle fait des enfants, et ils seront indépendants, et pourront CHOISIR. Mais … la spéculation financière produit de la pauvreté. Point barre. Que faire? Proposer de la réguler radicalement.

    Je propose que 50 % des profits de la sphère spéculative et des grands groupes soient reversés pour des projets à pertes, des « non-profits projects ». C’est par une surenchère de la taxation que l’issue peut être envisagée, et non d’une contrainte par la force. En vérité, c’est le système boursier lui-même, et la participation active d’actionnaires extérieurs à l’entreprise, qui devrait être réformé, et annihilé.

  47. michel dit :

    Tu es mûr pour Mélenchon camarade Auddie ;)
    Ce que tu dis des opinions et du relais intempestif d’informations tout en étant situé à des années lumière de la moindre réalité est très juste. En ce qui me concerne, je boycotte de plus en plus ces informations, marre d’être pris en otage par des problématiques qui ne me concernent pas, ou pour lesquelles je n’ai pas le moindre embryon de solution à proposer. Cela dit, je suis quand même rassuré que des gens s’y intéressent :) Mais dans le fond, j’ai l’impression que le médiatique déréalise, virtualise, influe de manière très pernicieuse sur les rapports sociaux, je parle essentiellement du médiatique spectaculaire, à la base télé, mais conséquemment tout ce qu’on trouve sur le net, qui fonctionne finalement sur le même registre spectaculaire et réductionniste que la télé.

  48. auddie dit :

    exactement !

    quid alors du fantasme et de création (ou plutôt un renforcement), par l’inconscient collectif, d’un pouvoir suprême et rockn’ roll : la finance internationale (court de squash en option).

  49. auddie dit :

    je suis pour l’ouverture totale des comptes des entreprises, des banques et des particuliers. mais je ne sais pas si cela peut etre confondu avec une atteinte aux libertes individuelles.

    je developperai plus tard une sorte de simulation fictionelle et poetique de ce genre de propositions, sous forme de nouvelle appliquee.

  50. Doki dit :

    Tout est politique.
    Doki est tout.
    Doki est politique.

  51. michel dit :

    Tu veux dire une politique de transparénce des comptes financiers ou davantage ? enfin, je lirai ta nouvelle.

    Pour ma part, je vais essayer de creuser la notion de droit à l’image, de propriété de l’image, qui me semble finalement constituer une source d’emmerdement majeur dans les rapports humains.

  52. jerome dit :

    Que nous ne sommes peut être pas les proies des primates que nous croyons être les politiques.

    Même le pécheur pense son rapport au poisson,
    comme le joueur de tennis pense la balle
    comme synthèse contradictoire
    de l’amie nécessaire aux jeux des adversaires.

    Le citoyen ne sait plus penser son rapport au politique.

    Il le voudrait comme lui-même,
    sans prendre en compte que la réalité du politique lui échappe
    que le politique restaure la confiance
    lorsqu’elle nous échappe.

    Celle la aussi a besoin d’une réhabilitation
    d’une carte de séjours au coeur de notre intimité
    mais on n’enseigne plus la politique
    on pense la politique et ses vérités
    sur le même plan abstrait que les mathématiques…de la vient qu’une apparente désaffection moderne pour le politique,
    a en réalité pour cause une absence de modification, de démarcation phénoménologique
    de la réalité de l’autre dans l’orbe solipsiste,
    parce qu’inéduquée de ma conscience pixelisée d’angoisses létales d’européen moyen
    et individualiste.

    Le monde, étrangement, en se globalisant,
    ne s’agrandit pas,
    mais s’amenuise.

    Le lien globalisant
    le terminus ad quo
    suppose la confiance
    que la socialité suscite et suppose
    en ses moeurs,
    mais qu’elle ne crée pas
    qu’elle informe seulement.

    Avant il y avait la guerre et son relief de gloire horrible
    ses charniers et ses heures d’effroi
    ou l’on touche au réel au plus loin de l’idée
    pour nous rappeler l’importance vitale du souci politique,
    la menace des guerres ne plus de son poids
    dans la conscience politique contemporaines
    la politique des lors se nivelle,
    se virtualise en idée générales universelles
    qui sont des idées sans aucun contenue
    qui donne le vertige autant que les leds de la bourse
    la politique se désincarne
    perds de sa substance
    avant de perdre le sens de ce qu’elle est,
    de devenir folle…

    Quel cerveau serait capable de sonder l’abîme et l’essence de la bêtise sans devenir fou, sans hurler au scandale, sans réclamer la mort a grand cri pour que cesse le martyr et advienne le soulagement. Pourquoi la politique ne produit elle plus que des entraves, des chaînes et des baillons fait du cadavre de nos rêves d’avenir, pourquoi ne peut on plus parler d’avenir en Europe? Parce qu’il faut de la confiance pour en parler, et que la situation économique d’asservissement de nos pays a des fonds étrangers indifférents a nos intérêts les plus essentiels (ce qu’on ne peut bien évidemment pas leur reprocher), induit un dellitement de la politique en impuissance, et une atomisation tragique des rapports sociaux qui disparaissent les uns après les autres, de la même façon que le fordisme introduisit la rupture entre le producteur et son produit, acte inaugural et premier d’une mort annoncée des états nations par l’introduction d’un acide corrosif de tous les liens du sens, qui forme une société, et qu’on nomme confiance. La soumissions au financement étranger, l’absence de fond propre, ou d’emprunt auquel la zone euro vient enfin de porter les premiers soins en créant l’embryon du fond monétaire européen, est la meilleur nouvelle que j’ai entendue depuis longtemps, parce qu’elle tente de réparer un vice fondateur du capitalisme, dont le marxisme a fait un mythe de sa science de l’histoire, alors qu’il est un savoir obvie et commun a toute l’humanité, que la confiance est le ciment que toute société risque en le désirant. L’Europe dotée d’un outil de conservation de la confiance lorsque celle-ci est attirée a sa perte, par l’illusion sémantique que véhicule le langage et la logique de l’or absolu, par l’idolâtrie des profits miraculeux, sans production ni efforts, dernière conséquence peut être de l’idéalisme philosophique de l’éthique pure, vierge des souffrances du risque dans l’étalement du temps, mère de l’argent facile par les sauts de puces semantique que la finance tient dans ses rennes, puisqu’elle detients le pouvoir d’en laisser paraître quelques unes, comme de les interdire toutes. Si elle les interdits c’est qu’en lieu et place d’une globalisation, on a un schisme, tel que figurée dans Métropolis, une opposition entre deux mondes qui s’ignorent absolument l’un l’autre, quoique l’un asservisse l’autre a une forme de société sélective, qui n’a plus rien de commun ni avec les hommes ni avec dieu.

    Monde de la finance instantanée, ou l’esprit des initiés voyage toujours plus vite que la lumière, a la vitesse de la pensée, qui voient le subterfuge mais se laissent plumer quand même sans brocher, sans colère, faible et impuissante, scinder de tristesse, couper en deux, guillotiné, devant la spoliation, le tradeur pythie des consciences trois pièces traducteur du rêve en réalité, image de la volonté, de l’efficacité de l’être, autant dire de sa plénitude, qui loge ses boudoirs aux derniers étages des plus grandes banques, ou tant de connivence avec la faculté des idées, fascine ses projets comme on fourbie ses balles de jonglerie.

    La pensée, par son vertige dessine le relief des risques fantasmés qui la fascine dans l’attirance pour l’irréalité abstraite, loin du Bien; elle subjugue le badaud, pendant que le banquier retient in mente jusqu’à l’absorber sans plus la laisser jamais redescendre, la retenue de la soustraction des richesses a leur justes producteurs désormais sans revenus, supprimant ainsi la confiance et transformant la société en casino, en banque fourrée de vigiles dont l’eau de cologne repend sur les nations son haleine de crainte, sa gueule sombre des mauvais jours, des nuits lycanthropes de trains enfournant le pain brûlant des chaires au fond du brouillard des enfers des guerres. Cela signifie qu’enfin les politiques ont fait le lien entre la ruine des états nations et l’asservissement au financement venant de l’étranger…

  53. auddie dit :

    « Par delà le bien et le mal » n’est même plus d’actualité. Nous n’aurons donc pas droit à la petite tape dans le dos de la part de la classe vertueuse du commandement héréditaire. Cette classe-là a muté en une catégorie inaccessible, ultra mobile, hyper consciente, dont l’homme et ses révoltes sont aujourd’hui les matières premières.

  54. jerome dit :

    L’os mou du monde.

  55. auddie dit :

    Israelastine devrait être gouvernée par des frères et soeurs arabes et juifs, portant en eux les deux confessions, comme aucune en particulier. Un mausolée ironique et clownesque à la figure de Churchill devrait être érigé. On danserait sur cette place; on tirerait au paintball rose dessus. On comprendrait que donner avantage à l’une ou l’autre des parties est une erreur.
    Le reste du monde devrait être uni face à ce problème territorial, uni pour ne pas prolonger cette désunion fratricide. Malheureusement, tout le monde semble avoir un avis sur la question, comme les spectateurs de fight club. Chaque mouvement de l’un ou de l’autre peut être justifié et expliqué avec des arguments concrets, sans plus de prise avec quelque origine historique. Israël a été crée par l’ONU pour les enfants des juifs dont les parents ont été exterminés par les nazis. L’ONU, c’est l’organisation des nations unies. Elles sont pourtant unanimement incapables d’agir fermement pour abandonner l’instrumentalisation de cette guerre tribale à l’est de la méditerranée. Ainsi, à chaque prise de position pour l’une ou l’autre des parties, c’est hitler, napoléon, lénine et georges bush qui appuient sur le bouton « like », et les pétroliers de se réjouir de ce chaos organisé. Ainsi dans chaque achat de cuvette de chiotte, de bassine, de stylo, de ticket de transport en commun, c’est un oeil pour oeil et une dent pour dent qui saute sur le visage asymétrique du moyen orient. Sachez qu’il y a également un mexicain qui meurt à chaque gramme de coke que vous achetez; et c’est également votre enfant qu’on encule à chaque prise de parole du clergé français.

    Ce qui est certain cependant, c’est que si l’ONU, puis ensuite Israël, avaient participé activement, et ce depuis le début, au développement généreux de la Palestine et favorisé illico presto son statut d’état, tout cela aurait été évité. Mais tout cela n’était pas prévisible. Pas prévisible?

    Combien de générations faudra t-il encore?

  56. auddie dit :

    Il fallait créer DEUX états. Et on aurait eut la Belgique du moyen orient.

  57. michel dit :

    ou encore une plateteforme d’expression dramatique, transidéologique, transconfessionelle, intersubjective et interminable, le grand show du monothéisme en 3D, le coeur névralgique de l’occident mythique mystifié, mytho et mixomatose

    Israelastine est un miracle de désastre qui semble devoir se prolonger indéfiniment. Comme une sorte de trou noir normal, de point de fuite foireux d’un occident un peu merdeux, qui semble dans l’impossibilité de prendre ses responsabilités dans une situation qu’il a pourtant en partie fabriqué, du moins entretenu. En réalité, il semblerait que ce ne soit pas vraiment grave il faut se remettre à la table des négociations, nous n’avons rien contre un épisode supplémentaire du conflit israelo-palestinien, du truc embourbé en lui-même, qui permettra à chacun de prendre part au conflit rituel. Éventuellement d’en tirer parti.

    Israël est un pays mythique et la Palestine n’a jamais existé, oui il doit y avoir un truc à faire.

    Pour ma part je préconise une zone tampon dans laquelle chacun – pas uniquement les israelo-palestiniens – mais le monde entier aurait un accès automatique, une zone déterritorialisée, ouverte à tous, avec un planning de fréquentation étant donnée sa petite superficie. Ça pourrait être comme un parc d’attraction géant, avec une direction tournante, Likoud, Hamas, Fatah, Kadima, comme des saisons, et tous les israéliens, les palestiniens, les juifs, les musulmans et les chrétiens travailleraient à ce nouveau concept humanitaire. Bien sûr ils auraient des congés payés, des RTT des tickets restos et des étrennes pour Noël-Hannouccah-l’Aïd-al-kabïr. Séjour sacré à Jérusalem, commémoration à Gaza, Training Tsahal stage vitaliste, le charme envoûtant du Hamas séminaire de réflexion, dans la tête d’Avigdor Liebermann conférences critiques, séjour gastronomique avec Mahmoud Abbas, affirmation de soi avec Bibi Netanyahu

    Ou alors le Messie

  58. michel dit :

    une série de conférences, différents eclairages, très intéressant

    http://udcapture.udel.edu/podcast/search.php?s=middle+east

  59. jerome dit :

    Est-ce qu’au fond Auddie vous seriez pas en train de dire que la globalisation s’est l’humanité qui tremble en cherchant son unité, et que , peut être, l’embryon d’un accord premier de toutes les nations sur les sacrifices et les espoirs a consentir pour forger et maintenir l’unité du peuple isrealo-palestinien serait la première racine politique d’un ordre de paix mondiale ou chacun cesserais d’avoir peur des autres ?

  60. michel dit :

    ce serait un acte fondateur sublime … mais ce conflit n’est pas non plus au centre des préoccupation de chaque nation, la Chine et l’Inde par exemple, mais peut-être gagneraient-elles à s’y intéresser

  61. jerome dit :

    Et pour cause, puisque ce ne sont pas des civilisations du Livre comme le sont toutes celles qui sont intéressées par ce conflit. Elles n’y ont aucun enjeu symbolique.

  62. auddie dit :

    De la gaieté en question
    ·

    Je trouve qu’autoriser le mariage gay va apporter la paix sociale à grande échelle pour le monde entier. Cela va de pair avec la parité homme femme. Refuser l’un, c’est refuser l’autre.

    Ce n’est pas un changement de société, c’est plutôt un juste retour des choses.

    Un ou une bisexuelle (ou plutôt monosexuelle, puisque l’hétérosexualité, c’est surtout le sexe de l’autre, tandis que la bissexualité, c’est son sexe, sans distinction de désir ou de sentiment) peut-être sympathique ou non, belliqueux (se) ou pas, mais il ou elle ne sera jamais va-t-en-guerre ou concerné par le pouvoir des uns sur les autres.

    Ainsi, petit à petit, la vie reprend ses droits sur l’abstraction dogmatique religieuse mise en place il y a deux mille ans pour asservir les gens et rendre saine, politiquement, l’ignorance. C’était des LOIS.

    L’intérêt social et humain d’une orientation assumée de la bisexualité (que je préfère au terme d’homosexualité, qui est un non-sens ontologique), est à la fois subversion envers les bonnes manières conservatrices, dépassement du paradigme judéo-chrétien, et anéantissement de la hargne militaire et policière, religieuse et financière, concepts qui n’ont, chez ces jouisseurs et néanmoins justes sentimentaux, dans un contexte festif, plus que ces vieux uniformes à arborer pour annihiler les symboles les plus rétrogrades de notre société, en les caricaturant bien-sûr, mais surtout, en les reléguant de fait au passé (treillis, uniformes, soutane, voile, costume trois pièce). Les jeux, les symboles, sont enfantins, et les peaux, plus jamais meurtries, ne sont plus qu’objets d’érotisme. Mais, je me trompe peut-être… ou plutôt, suis partiel dans mon analyse, puisque les habits du diable sont eux aussi, de nos jours, à la mode.

    Reste que cette subversion-là, est la dernière et plus difficile à dépasser, même et surtout, pour les gros bras, les gros cerveaux, les cultureux, les beaufs, les éclairés, les artistes mêmes, tous en somme, qui devant cette connivence de principe, conservent en eux une peur et une pudibonderie que je qualifierai de froide et barbare, puisque capables de bien des voltiges et autres rodomontades rock’n roll, douces-amères, justes, injustes, plaisantes ou dépressives, révolutionnaires, républicaines ou anarchistes, pétries de lecture ou d’aventure, originales-même, retournant régulièrement leurs vestes ou leurs tactiques au grès de l’échiquier du bien, sont, en revanche, incapables d’aborder un tant soit peu l’éventualité d’une découverte de la seconde moitié du monde inconnue à leurs sens et à leurs yeux, là tout près, à portée de lèvres. Revoyons donc leur courage à la baisse, ainsi que la grande portée de leurs certitudes.

    Mais ils sont tolérants. Ne les accablons pas.

    Pourvu que ça dure.

  63. jerome dit :

    On voit très bien, dans la guerre fratricide qui déchire l’UMP que les pseudo projets politique que soutiennent ces parties errent essentiellement dans le fantasme loin , très loin de l’obstacle du Réel résistant ; la mutation écologique de l’économie financière revue a la hausse des valeurs de promotions de l’humain ancré sur la résolutions des problèmes qu’engendre notre propre mode de vie-pardon- de consommation-production. Se reconnaître un peuple dans le repentir de nos propres fautes, est le seul moyen d’inaugurer un projet politique: tout projet existentiel comme tout projet politique commence par la reconnaissance de ses fautes. Or celle-ci sont refoulées, de sorte qu’on n’en vient jamais au commencement.
    Le personnel politique de la France se caractérise par la plus complète absence d’idée, c’est a dire de perspective vraie dans l’entre-deux du dialectique, et par la plus radicale absence d’imagination , absence de projet puisant dans l’idée de l’effondrement de l’avenir, dans la réalité du chaos la force de soulever le présent; ceci a pour conséquence d’entraîner toujours plus la « nation » dans la voie de l’irréalité, de la confusion, de la division. Mais choses surprenante, plus la division est patente et plus l’illusion de l’unité fantasmé est forte. Ainsi le PS comme l’UMP sont des spectres, des fantômes de partie politique qui au fond n’existent plus, et ce n’est pas l’élection de Holland qui a redonné de la chaire au spectre, quoiqu’il donne l’illusion d’un rassemblement, selon le pacte absurde de la déception programmée des promesses non tenues; politique de l’erreur et de l’échec programmée, comme ça précisément la reconnaissance de la faute est a la fois faites et évacuée, sans être dépassée ni vraiment reconnue. Tout le Réel alors est décentré, mis hors cadre par des organes incapable de produire de la substance politique réel, du lien a la résistance du chaos a partir de son dépassement. La crises financière est a la fois crise sémantique (on ne sait plus ce que parler veut dire), crises psychologique (hystérie du rapport au Réel, exacerbé dans les conflit personnel de la jouissance et de ses ambition mal comprise). Les mêmes entreprises qui ont conduit a la catastrophe climatique, sont reconduite de gouvernement en gouvernement, sans qu’aucune interrogation critique ne se fasse jour sur leur irresponsabilité (alors qu’on parle de la nécessité du changement énergétique de l’économie depuis plus de quarante ans) et régnerons pour un siècle encore, tant que le manque de courage politique, la manque d’ambition politique (que Copée confond encore, le pauvre bougre, avec son ambition personnelle) de susciter et de contraindre les entreprises les plus fortes a investir enfin dans la recherche de l’alternative écologique autre que celle de la substitution des énergies fossiles par l’énergie nucléaire et électrique; l’énergie propre a seule de l’avenir, le moteur a compression d’air, le puits canadien pour le chauffage, le solaire, etc….( ce qui au demeurant induit une nouvelle qualité du vivre a laquelle les politique ne pensent jamais, parce que c’est celles d’une responsabilité personnelle de l’autonomie énergétique de chacun) une technique non de maîtrise de la nature mais d’accompagnement a ce que la nature propose. Et pourtant je suis sur que dans cent ans on continuera de produire des quatre quatre même lorsque les rues de Paris seront ensablée dans le désert et que Collioure sera recouvert par les flots de la méditerranée noyé dans les vapeurs d’essence et de sac plastique.

  64. auddie dit :

    Je m’interroge vraiment – mais est-ce vraiment utile- de la montée progressive de l’extrême droite en France et en Europe. Comme d’habitude, on aime bien se faire peur. Comme d’habitude, ils aiment bien faire peur. La machine est bien huilée, et on la connaît : copier un peu des programmes politiques des autres, et mentir sur les vraies intentions. ça doit être pareil pour leurs électeurs, pour ceux qui votent « sanction » : lire à peine le programme des autres partis, et se mentir à soi-même.

    Mais … n’y aurait-il pas moyen, au regard de l’histoire, de mettre chaque élu au pied du mur, pour qu’il soit responsable -à vie- de ses actes et de ses paroles (et de ses mensonges). C’est déjà la cas, au niveau de l’intime et ce pour chaque individu, mais aussi face à la loi des hommes.

    C’est vrai, pourquoi ne pas être responsable, électeurs comme élus, des premières reconductions musclées à la frontière, puis des premiers accidents camouflés, puis des premières rafles, puis de l’usage de la force contre les manifestants anti front national, après les premières lois « officiellement » ségrégationnistes en France, l’emprisonnement, la séparation des familles, la précarité extrême de ceux renvoyés dans un pays « d’origine’ qui n’est plus le leur. Après les premières tortures, l’explosion du chômage, le blocage et l’implosion du pays du fait d’une gestion catastrophique, du détournement d’argent massif, des alliances douteuses avec d’autres partis extrémistes et terroristes dans le monde et des guerres horribles d’un autre temps… comment continuer à vivre normalement, quand tout sera redevenu « normal ».

  65. auddie dit :

    http://www.ledauphine.com/france-monde/2013/12/28/le-congres-juif-europeen-appelle-a-la-suspension-d-anelka

    Dans une jungle urbaine, médiatique, et « en réseau », le chasseur se pare d’une peau, et sa proie, d’un fusil.

    Fauve et chasseur ( ou proie et prédateur), répudient l’observateur, adepte de safari médiatique.

    L’observateur voit un chasseur à la place d’un fauve, et un fauve à la place d’un chasseur.
    Ils sont les sujets de l’observateur qui fait un docu sur la faune sauvage.
    Nous ne sommes plus, par exemple, en face d’un phénomène de racisme ou de guerre des religions, mais bien dans une extension du domaine de la lutte, une extension de la société du spectacle qui implose en un non sens: celui du mimétisme.

    La distorsion des valeurs marche à plein régime. Elle ne sert personne. Chacun pouvant être considéré comme acteur ou victime, bourreau ou voyeur, chacun prenant un peu l’apparence de l’autre. Pour aller où? … Selon moi: vers une normalisation spontanée du discours de la différence, au travers d’une moralisation de la parole médiatique qui se responsabilise, puisqu’elle devient lentement démocratique et partagée.

    Très paradoxalement, une vérité, une condition commune, tend à être partagée, du fait de la perte radicale d’étanchéité des médiums entre eux. (le FN agressif peut devenir victime, l’humaniste: ambivalent. L’immigré peut devenir provocateur ou disposer des « valeurs » extrémistes et rétrogrades du pays d’accueil, le journaliste peut être accusé de mensonge, le comploteur paranoïaque de dire la vérité, le législateur: d’inaction, le provocateur: de sérieux; le radical: de mesure. les gauchistes se retrouvent avec une gauche caviar aux valeurs inversées. Des nationalistes avec les sujets de leur haine xénophobe: noirs, arabes, juifs. Tous transfuges ou se parant des « esprits » et parures de l’ennemi.

    Incroyables et insensées révolutions de l’intime, entre liberté d’expression et non-dits du quotidien, délires d’observateurs impartiaux et vérités subites .

    Tout ça est, à mon avis, à prendre du bon côté. Je m’avance peut-être, mais pourquoi ne pas dire que tout ce petit monde ne joue qu’à se faire peur, et à « faire semblant »?

  66. auddie dit :

    Je pense que le sentiment d’ubiquité que procurent les réseaux sociaux, -être partout, tout le temps-, tend à égaliser les valeurs des grandes villes, et même, à les amoindrir, à les diminuer. Dans ce cas, cela peut expliquer les nombreuses frustrations de mes contemporains, qui ne savent plus où se poser, ni quoi faire.

    L’ambivalence des métiers également, souffre du web poubelle. Ambiances et pressions critiques. Beaucoup les pointent du doigt. Pourtant, on n’envisage pas de vision politique ad-hoc, ni mêm d’une simple revendication.
    Est-ce encore trop tôt ?

    Ce concept même de contestation est oublié.

    Seule alternative possible: la disparition, l’isolement, la renaissance, ailleurs peut-être. Peut-être …

  67. auddie dit :

    Les pauvres et les riches sont aussi cons et égoïstes. Mettez un riche dans la peau d’un précaire, et il modifie ses valeurs en quelques semaines. Inversement, mettez un pauvre dans la peau d’un riche, et il se met à protéger ses biens, à en vouloir plus sans se soucier des autres, comme n’importe quel connard. Je ne dis pas alors qu’il ne faut rien faire, rien dire, rien penser, et laisser le monde vibrer sur la corde la plus basse et la plus débile qui soit. Non. Mais il faut d’abord considérer l’égalité de nos besoins, de nos envies, et partir de là, choisir les voies les plus belles, au lieu de penser qu’un autre a plus que nous, ou moins que nous. Non. Il a les mêmes envies, les mêmes pensées, les mêmes peurs, le même corps,

    et des limites à son petit pouvoir.

    Nul n’en a plus qu’un autre.

    Et nul n’est plus seul qu’un autre.

    Et toujours, chez ces alternatifs, chez ces revanchards, chez ces plaintifs, on remet la vraie réflexion à plus tard, et on compte -paradoxalement-, qu’après l’effondrement du monde politique et financier(qui règlera alors DE FAIT ses petits problèmes existentiels), un papa, une maman, ou un nouvel état providence viendra s’occuper de lui et tout régler à sa place.

  68. auddie dit :

    Les pussy riots se fait violemment stopper une perf aux JO de sotchi. Dans une vidéo, elles attaquent l’église et le pouvoir

    Franchement. Va au rex club, balances du sang de boeuf et des excréments en criant : house music ! toxicos! pollueurs! criminels ! et là tu te fais vider manu militari.
    Les commentaires des internautes diront :  » la scène electro est-elle vraiment à boycotter » ?

    Demandez à n’importe quelle personne russe de moins de 40 ans, et elle répondra  » qu’elles l’ont bien cherché, que leur musique est horrible, et que leur action n’a pas de sens »
    (si… elles cherchent un label…)

    Tout ça frise donc la désinformation.
    *

    un dude :

    même : si leur musique est à chier – taper une femme, taper des gens c’est l’horreur pure – Brieuc wake up – merci

    Brieuc :

    Oui mais …. bah wake up plus tôt peut-être? T »es gentil, mais si il nous faut deux nanas habillées comme sur une pochette de sonic youth pour nous faire réagir, instant rebels, alors que des milliers d’autres raisons plus horribles mais beaucoup moins rock’n roll, ne font bouger personne… Pour qu’au final nos émois sur le web ne fassent rien avancer, nous qui ne nous engageons jamais, à part pour ce genre de choses qu’on mesurera à l’aune de notre propre désintérêt pour la chose politique. Combien de militants emprisonnés, pas habillés en poupées bleu, rose, verte pomme? Des réactions? des soutiens? Et qu’est-ce que ça change pour la russie que des européens aillent soutenir deux pétasses qui se prennent pour des cadors, en allant justement là où FORCEMENT, elles vont se faire taper? Exemple: pour en revenir à mon exemple du Rex: va insulter le videur, lui cracher dessus, et il va te mettre une mandale. et après un an sans histoire, le club aura alors « mauvaise réputation »? et on oubliera les 200 refoulés par semaine par contrôle au faciès? j’appelle ça un écran de fumée. j’appelle ça de la désinformation. ou plutôt, de la mésinformation.

    instant rebel

    …..

    relire « limonov » et « un roman russe » d’Emmanuel Carrère.

    Brieuc :

    Ils tuent des journalistes, et on voit des posts sur facebook? ces gens prennent bien plus de risques, sans aller forcement chercher la merde de manière ostentatioire, comme une perf d’art contemporain. ça a du sens au moins. leur action a du sens. Aller insulter l’église dans une église orthodoxe, dans une russie religieuse .. forcement, tu vas au trou. Et après on découvre, penaud, une russie « dure » ?? après des milliers de morts en afghanistan, en tchétchénie? non mais ?? !!! . on se bouge pour la tchétchénie ???? c’est grotesque tout ça.

    un dude :

    Ne faisons rien du tout alors brieuc, soyons français et haïssons tout en silence – bref, flemme de débattre – bonne soirée bro

    Brieuc :

    Faisons là où ça a du sens. tu es contre la russie d’aujourd’hui? milite contre la guerre en tchétchénie, pour la libération des journalistes emprisonnés ou tués. pour la défense des gays, tous ces gens qui ne font pas EXPRES d’aller se faire taper pour briller dans les salons étudiants, sport national russe que celui-là, rite de passage.

  69. auddie dit :

    […] L’orthographe ?

    Historiquement c’est un outil de domination. C’est le pouvoir des éteints sur les vivants. Dans les faits c’est un déni de démocratie. C’est surtout une contre-vérité, car se parler, communiquer, ce n’est pas s’écrire. S’écrire c’est autre chose, c’est le « je », c’est un autre que soi (lili frikh)

    Il faut simplifier la langue française ; on la parlera de la même façon. Elle sera aussi complexe. Ce sera le même élan, les mêmes sentiments, la même abstraction, mais nous ne laisserons plus les malchanceux rôtir à la place de ceux qui aiment leur singularité, même s’il l’ont apprise à contre courant, contre leur courant ; serait-ce le dernier pouvoir qu’il leur reste? Ces règles absurdes, signes de domination de classe, hors du temps, nécessitent d’être assouplies

    Même les écrivains se font corriger. Plus personne n’écrit correctement sans correcteur automatique. Tout cela est comparable à une courbette à la cour du roi. A une vieille redingote que dans les faits, plus personne ne veut porter, sur le papier comme sur l’écran.

    La langue, c’est d’abord le son, le labial, ce qu’il se passe dans la bouche, et prend sa source à l’image, aux nerfs, aux fonctions vitales. Langage = système nerveux = identité = espèce humaine. Ce qui se transmet vraiment, ce qui s’est construit pendant l’évolution, ce ne sont pas des règles figées et artificielles de l’écrit, qui sera toujours une résurgence posée du labial, de l’urgent, de l’absence de style même (et qui fait la bonne littérature).

    Si nous voulons que le français s’exporte, qu’il ne meure pas, on peut le simplifier.

  70. auddie dit :

    http://www.dhnet.be/actu/monde/quand-verhofstadt-hurle-sur-tsipras-video-559d0d033570e4598cd206d3

    mais dans un sens ce député européen a raison: Tispras « utilise le système », car .. il … n’a pas le choix. Il n’a aucune marche de manœuvre, que de faire durer, durer. Par contre ce dont on ne parle pas, c’est du rôle territorial, de l’emplacement géostratégique de la Grèce dans la Méditerranée. C’est capital pour l’Europe, car sinon la Turquie, la Russie, d’autres encore, iront avancer leurs pions et réduire de fait certains couloirs de navigation ou de vol ; et Tsipras le sait. Finalement ces 340 milliards, comparés à ça, ne sont rien. Merkel flippe à mort de voir s’écrouler une partie du mur invisible chèrement construit.

  71. auddie dit :

    Réaction à l’article :

    http://www.express.be/business/fr/economy/la-finlande-sera-le-premier-pays-europeen-a-introduire-un-revenu-de-base-inconditionnel/214356.htm

    *

    L’homme et sa multitude sont des paramètres qui rentrent dans la partie « gestion ». C’est ce qui coûte le moins cher. Un salaire même sans rien foutre ? Pourquoi pas. Et pourquoi aller à l’école alors?
    Les emplois seront toujours pour les mêmes…

    On est au bord du système de classe indien : non pas les  » Intouchables », mais plutôt « ceux qui se touchent » et bientôt « ceux qui ne touchent plus rien (de concret, plus d’outils, plus d’objets) ».

    Posons nous également la question de ce qu’on est en train de faire sur le réseau, là, devant notre écran, avec nos pics de satisfaction, nos récompenses virtuelles, notre « bruit », tandis que d’autres turbinent tranquille et nous laissent nous agiter, nous indigner, nous grexiter, sûrs de rester sans concurents directs.

    Les idées assez géniales qui fonctionnaient sur le papier à la fin des années 80, sont caduques aujourd’hui. Nous sommes déjà « self-sustained », assistés, autonomes-dépendants, …et je dirais … « écartés » du réel.

  72. Olivier BKZ dit :

    La sécurité sociale avait été crée pour sortir les pauvres de la mendicité, hors aujourd’hui en France, pour avoir droit à la moindre aide, il faut recourir à la mendicité, non plus auprès des bourgeois propriétaires terriens, mais auprès des fonctionnaires, qui te demandent un tas de dossiers, plus que tu justifie d’une année de galère. Au bout d’un an de galère c’est mort, quand tu commences à toucher des aides en France, il est trop tard, t’es dans la merde. 10 ans d’attente en moyenne pour avoir un logement social quand les fonctionnaires et leurs enfants en ont en quelques semaines, voici le constat. Et un autre truc à savoir, pour t’aider dans tes problèmes juridiques – parce que les créanciers sont souvent des banques n’hésitant pas à déchainer la loi, leurs armées d’avocats et leurs putains d’huissiers, les fonctionnaires des mairies t’envoient vers les avocats … de l’association de l’Abbé Pierre ! Le système dont tu parles est foutu depuis longtemps, ça, c’est l’avenir. Quand aux employeurs dont tu parles, quand le chômage à légèrement baissé aux US, Walmart, l’un des premiers employeurs nationaux, dût augmenter massivement tous les salaires de leurs employés, parce qu’ils ne trouvaient plus de gens pour faire leurs boulots à des salaires d’esclaves. C’est ce qu’il se passera sur l’embauche si cette mesure passe. La hausse des salaires, parce que personne ne sera intéressé pour prendre des jobs dont le salaire ne suffit même pas à survivre.

  73. Répulsive de Bayer dit :

    BLM : je te rejoins sur certains des points que tu as développé ici ou par ailleurs.
    J’ajoute ci-dessous quelques vues… de ma fenêtre. Le tout est donc à considérer comme remarques de type « AMHA ».

    Je suis fatiguée par cet épiphénomène d’épanchement politique généralisé.

    Mise en scène sordides de personnes peu ou proue engagées humainement (valeurs, croyances, actions convergent vers l’Homme).

    Ces individus – sont pour la plupart, en manque d’actes de générosité à afficher fièrement sur « les réseaux où il faut être », à clamer leurs convictions éphémères à qui mieux mieux, à revendiquer des positions « divergentes » – posture du marginal, dans un débat de comptoir entre collègues bovidés passablement avinés.

    Ces individus portent un masque, le masque de l’indécence à mon sens… Il suffit d’ouvrir les yeux pour observer l’écho nauséabond de ces pratiques philanthropiques – hé les gars ça vous dirait pas de pratiquer la philatélie plut -o, -ôt, -arque, -on, -onium, -afranges, -amêches.

    La dimension « sociale participative » (le libellé sent le gaz) des outils web mis à disposition des bien-pensants a contribué très largement à rendre la miséri-corde pendable.
    L’engagement et le don de soi sont désormais des concepts marketing.
    Tout à chacun peut via des outils promulgés par des start-ups officiant dans l’entrepreunariat social partagés sont point de vue éclairé à la pile alcaline en fin de vie à tous, recueillir des signatures et « faire pression » sur les politiciens.
    Les low-bits de l’en-pire du milieu : médiocres lobbyistes pensant avoir une quelconque influence sur la programmation de Canal +
    [Si j’étais Bolloré, j’aurais joué avec ces pantins un peu plus longtemps : je supprime, vous protestez, ok vous avez gagné bis repetita sur l’ensemble de la grille de programme de la chienne]

    Aujourd’hui j’ai signé une pétition pour « exiger la sortie de l’Allemagne de l’Euro, le mois prochain je donne 2€ pour sauver le thon rouge. Et je me garde un petit peu de compassion de coté en cas d’imprévu médiatique.

    Et là, ben là je me sens en paix sociale avec moi-même.
    Je vis mieux de vivre dans le noir le plus complet, dans la négation de l’autre au quotidien.
    Je n’ai plus de scrupules à marcher sur le SDF qui me barre l’accès au supermarché de son grand corps noueux et boueux. C’est indécent : il devrait se respecter et travailler, quand on veut y’a toujours moyen.
    Je mets de mauvaises notes à Uber car il avait des bonbons marque repère et pas des Régalade, et la Cristalline c’est indigne de mon rang, à Saint-Nazaire elle vient du réseau public. Caster ce n’est pas que la fonctionnalité proposée (de calibrage de l’écran) par l’éditeur propriétaire de la technologie qui régit mon smartphone et ma vie.

    Jamais, l’idée de discuter avec le thon rouge que l’on protège si avidement (pour pouvoir en manger enfin dans les plus grands resto « japonais » de Paris, un dimanche soir devant son émission de télé. culinaire préférée.

    Non les principaux intéressés ne sont jamais sollicités.
    Pourquoi faire d’ailleurs, l’auteur écrit vain publique de la pétition que j’ai partagé a tout bien expliqué, j’ai compris en substance (M) l’importance de LEUR cause.
    Et pis j’ai bien les soirées balkans break beat et j’ai lu Niels et les Oies Sauvages quand j’étais tout môme : j’ai kiffé.
    Alors les oiseaux migrateurs qui volent à Paris, ça me parle.
    Là on touche une corde sensible, amis bretons arrivés de Paris par la navette de l’arrêt-aux-porcs de Notre-Dame des Landes aujourd’hui par la navette, merci de procéder à la vérification du noeud de marin coulant.
    Aujourd’hui 700 pauvres africains ont péri noyés car ils ne savaient pas nager… veillons à ce que cela ne se reproduisent plus, envoyez vos dons à la FFde Natation qui se chargera de dépêcher des moniteurs agréés (payés au lance-pierre) : nouvelle discipline sportive nager avec des pierres accrochées aux chevilles…
    Le tout en dispensant un cours d’air-nage libre et en évangélisant ce vivier de jeunes talents à fort potentiel positivement discriminant.
    Ont-ils appréciés à sa juste valeur l’initiative folle de cette marque fabricant de chlore et autres adjuvants notoires ?
    Leur apporter de l’eau toute propre, eux qui ne connaissent que peu cette matière. Un pediluve. C’est sympa pour des enfants.
    Le plus attendrissant, qui a bien été valorisé par le réalisateur de talent et son équipe, a été quand les enfants ont lapé l’eau du pediluve…
    Je crois que nous avons là, un marché de niche – porteur pour le recyclage des eaux usées des piscines publiques, celles des célebrités et autres personnalités et par la suite les PAM (piscine avec moniteur).

    Je conclus, en me recalant – désolée le chlore c’est un peu fort… j’ai lapédusa comme le veux la coutume ici dans le 18ème mixte.

    Leurs avis, vie importent peu (sauf s’ils montrent leur vit à tout bout de Champs).

    Malgré tout, il reste important « de se battre » pour la conceptuelle cause derrière le marasme visible…
    Les forces occultes doivent continuer à oeuvrer ; au quotidien.
    Ne jamais oublier ce de quoi ils sont fait : d’humanité.
    Le TRAIT d’union « entre-nous » (c’est pas de moi c’est de Patrick Bruel feat. Lara Fabian je crois).

  74. auddie dit :

    Que voulez-vous voir sur la place du village ?

    – Rien (des gens qui attendent ou ne font rien)
    – Un marché (des gens qui achètent, des gens qui vendent, des gens qui gagnent, des gens qui perdent)
    – La guerre (des gens qui meurent)

    eh bien nous avons un marché.

  75. en colère dit :

    C’est toute une politique française, un business caché, qui provoque ces attentats, en notre nom, avec ce drapeau. Et les gens le brandissent, comme si ça allait apporter un soutient. Mais … c’est le symbole d’un impérialisme industriel et militaire… Oui c’est ça : ce drapeau. Ça me rend triste qu’un tel décalage existe, entre la passion des médias, ce rassemblement en circuit fermé, émotionnel, contre la « terreur », et la réalité du terrain. Car la réalité du terrain et que NOUS sommes les assaillants, là-bas, et qu’ILS se révoltent, nés dans la guerre, complètement losts, foutus paumés, et sans plus rien à perdre. Et s’ils sont français, la « zone » est peut-être à côté de chez vous. Dans ces révoltes, éperdues, radicales, auto destructrices, il n’y a pas de religion; ou bien, elle n’est qu’un verni. C’est ce qu’on leur laisse qui nous revient dans la figure aujourd’hui : Rien. L’absurde. Le néant.

  76. auddie dit :

    Skype est le lieu privilégié du coaching pour managers, commerciaux, entrepreneurs, mais aussi, pour les peines de coeur, la dépression, etc, etc, et tout ça sans contrôle, ni école, ni taxes. Le marché est énorme, et reste complètement en dehors de toute statistique. Certaines défaillances de la psychanalyse conduisent bien évidemment à l’essor de ces gouroutages numériques. Quid également, de la morale, des idées, et pourquoi pas de la religion, qui nécessairement s’invitent dans les séances de ces « coachs » en roue libre, à 80 euros les vingt minutes.

    http://www.letemps.ch/societe/2015/11/12/cybertherapie-un-psy-numerique-digiborigenes

  77. auddie dit :

    L’évidence même ne les changera pas.

    J’ai de plus en plus la conviction que de dire et démontrer une quelconque vérité politique : comme par exemple le mépris ultra violent des gouvernements (et parfois des peuples) occidentaux contre le reste de la planète, ne sert pas à grand-chose. C’est vrai dans l’histoire, comme ça l’est aujourd’hui.

    Les fondements rationnels du discours ne portent pas. Les personnes qui vivent dans une bulle médiatique, dans un univers protégé, élégant et calme, sont ceux qui peuvent prôner les mesures les plus violentes, des femmes notamment.

    On ne réalise pas, par exemple, l’influence de cette force douce dans la montée du fascisme des années 30.

    Dans les années 30, il y avait des gens, des partis, des mouvements spontanés, qui luttaient contre le nazisme. J’ai vu des affiches dans un musée de l’histoire à Berlin, dernièrement, du genre: « non au nazisme » avec des bottes et du sang qui coule, qui ressemblent à nos posts ici, … affiches qui n’ont pas empêché l’accès au pouvoir d’un autrichien en Allemagne, ou d’un « duce » en Italie.

    J’avais d’autres exemples á donner. Un long post. Débusquer des faits rationnels. Des relations de cause à effet. Mais je vais arrêter d’en parler car je réalise que le militantisme ne sert à rien. Idem pour  » l’art et les idées contre la barbarie, ou contre l’ignorance « . Lire des milliers de livres ne rend pas plus intelligent, ni plus intègre.

    Ah si, un dernier : Les collabos et collabeuses, en France, mis au banc de la société, cheveux rasés, mutilés parfois, qui ont subit la honte, la culpabilité intime toute leur vie, qui ont participé aux razzias, dénoncé des juifs ou des résistants, eh bien, ils sont restés antisémites après la guerre. Ces gens sont restés racistes, et géopolitiquement peu fiables. incapables d’empathie, de discernement.

    Une guerre, des massacres, l’évidence même ne les a pas changé.

    Alors, des affiches, des articles …

  78. auddie dit :

    Un militantisme intense et des débats à l’emporte pièce, sans distance, ont, comme la création et ses engagements, à voir avec des causes intimes, avec un message d’amour inversé qui nous fait sortir assez rapidement des clous.
    Alors ça hurle, ça appelle, ça taille dans le vif.
    A chacun le sien, de message, d’appel inversé, et à chacun son histoire.
    A titre individuel, est-ce que des causes lointaines nous prennent notre voix? Et à titre collectif, est-ce que cette passion n’existait pas avant l’affaire Dreyfus, qui a divisé un pays entier? Car il y a toujours quelqu’un d' »autre », en qui nous nous identifions; cet autre est soit le rejeté, soit l’aimé; comme nous, enfants. Et l’irrationnel de reprendre son élan. Quoi qu’il en soit, dans la politique, la création ou le business, ces voix intimes devraient être écoutées, puis contrôlées. Moi, je ne crois pas qu’il y ait de « choix ». Il y a des moments. Des moments où l’on a ses nerfs, des moments où l’on est assez frustrés pour s’engager à perte, pour se « sacrifier » comme vous dites, d’être dans un théâtre, et d’autres moments où la sérénité retrouvée nous donne les moyens de relativiser, de voir l’essentiel dans des choses simples et autour de soi, plutôt qu’en profondeur, comme dans le trou de la serrure, l’imaginaire, dans le web, au café, dans la rue, avec le « sujet » sans cesse ressassé.

  79. auddit dit :

    The people who don’t know that we are part of an online NETWORK (soul to soul), are the first to complain for everything: offently for an invite, or… because they’re alone, or because we are too many, or because they are too precious, or because they’re too rough. For they aren’t keen to see other people’s work and activity, yes, it talks about the loss they feel of their supa greatness. What an injustice.

    Les personnes qui ne savent pas que nous faisons partie d’un RESEAU (en ligne; d’esprit à esprit), sont souvent les premiers à se plaindre de tout, par exemple pour une invitation, ou parce qu’ils sont trop seuls, ou parce que nous sommes trop nombreux, ou parce qu’ils sont trop précieux, ou parce que souvent, ils sont trop radicaux, dans leur monopole du chemin creux. Parce qu’ils sont -surtout- peu enclins à apprécier le travail des autres et donc à se tourner vers autrui, -échange intégrité contre générosité, à débattre-, ces gens se plaignent du contraire, du contraire de ce qu’ils n’ont pas : qu’on ne les considère pas assez, bref, qu’il n’y ait pas assez d’ordre, sacrés enculés, et pas assez de feu contre leur liberté.

  80. auddie dit :

    D’accord dans le fond, sur à peu près tout sauf pour cette soit-disant aide de l’état aux entreprises. Les très très grosses, oui, et sous prétexte qu’il faut protéger l’emploi et une position internationale. Ainsi le pilier de sa réflexion sur le point le plus emblématique semble assez faible. On sort peu ici du paradigme gauche/droite qui nous ronge.
    Pour le taux le plus bas d’immigration en France et ce fait absolument avéré:  » la vraie question nationale n’est pas l’insoutenabilité de l’immigration actuelle, mais la défaillance de l’intégration sociale des immigrés d’hier et de leurs enfants”, écrit Laurent. Ce n’est pas un grand remplacement qu’il faut redouter, mais un grand appauvrissement qu’il faut déplorer. « … Il est toujours bon de rappeler le manque de pragmatisme et même, l’irresponsabilité de la pensée française à cet endroit, qui ne s’engage pas pour former les gens, ni pour désamorcer les crises sociales profondes.
    Des approximations, aussi, quant à l’avenir des économies sans hiérarchie, de l’intermittence, des mutations des métiers et des échelles. Idem pour l’écologie, dont on espère qu’elle aborde la raison de cet écolo-scepticisme, avec une analyse autre que politique.

  81. Nabila Benjelloun dit :

    http://www.tabrat.info/?p=3188

    Il a parfaitement raison. Ce n’est pas parce que, depuis des siècles, on nous a imposé une langue officielle et une religion qu’on est arabes et croyants ..La plupart des musulmans ont été convertis et sont d’origines diverses, mais, du fait qu’on parle en arabe car notre langue d’origine est morte par l’assimilation imposée, on nous met tous dans un même sac ..Ma famille a titre d’exemple vivait en Syrie/Liban (Bilad aCham) à l’origine et s’appelait Angelo puis elle a migré vers Séville et puis chassée ensuite elle a fui vers le Maroc et d’autres pays de la méditerranée jusqu’en Italie.. On est devenu par assimilation et arabisation du nom Ibn Angelo puis Ibn gelou ..et ainsi de suite jusqu’à Bengelloun ensuite Benjelloun…
    Je connais des familles Cohen Benhayoun Ayouch Belkhayat au Maroc et ce sont de très grandes familles musulmanes ..A l’origine, ils étaient juifs et vivaient dans le moyen orient ..C’est terrible combien les gens se trompent. La propagande et l’histoire qu’on apprend à l’école dans les pays musulmans fait des impasses sur ce qui s’est réellement passé ..On dirait que les musulmans ont perdu leur mémoire ancestrale à part un peu les berbères qui ont conservé leurs identité ..On nous a tellement encré l’arabe comme langue officielle et le coran comme religion depuis des siècles par des méthodes tellement rodées que petit à petit notre mémoire s’est effacée et nos religions d’origine ont été occultées ..on était chrétiens à l’origine nous les Benjelloun ..Une nouvelle langue, une nouvelle religion, la pensée unique et les richesses drainées vers l’Arabie lors du Hajj et c’est un système qui marche encore et t’es mort si tu dis la vérité.. On dira que les occidentaux t’ont lavé le cerveau …

    http://www.tabrat.info/?p=3188

  82. 3r1euc dit :

    La gestion de l’Europe n’est peut-être pas très éloignée, an niveau collectif, de la gestion qu’une personne peut avoir d’elle même, aujourd’hui… avec tant de flou, de choses non maîtrisées, non sues, laissées à l’abandon en mode automatique

  83. Mari-Mai Corbel dit :

    je n’ai vraiment rien à dire pour vous dire que jérôme Saddier, visiblement un admirateur de Rocard qui vient de passer l’arme à gauche vient de m’envoyer une invit à l’inviter chez mes potes. « Auparavant Chef de cabinet et conseiller spécial à Ministère délégué à l’Economie sociale et solidaire » donc ce bon ruminant aux rateliers, m’a demandé en ami fb. J’ai dit oui mais peut-être qu’en fait je vais le blaklister, c’est grotesque monsieur veut des nouvelles de la Grèce ? Monsieur pleurniche sur le skipper Rocard qui se la pète en mer idéale de la social démocratie suédoise ? Passe ton chemin et ça s’adresse plus largement, la vie n’est pas normale, la vie n’est pas normale allo message radio la vie n’est pas normale et ne rentrera jamais dans vos plans, allo 5 sur 5

  84. brieuc dit :

    Suite à l’article d’un journaliste du figaro qui s’étonne qu’à nuit debout, il n’ait croisé « aucun prolétaire » …

    Les prolétaires ?

    Cela revient à penser qu’ils ont disparu, un peu comme une espèce à l ‘abandon… Mais ce qui a surtout disparu, chez ces simples bo (juste Bourgeois), c’est toute clairvoyance. Il faudrait qu’ils regardent à l’étage en dessous, ou ceux qui livrent leurs menus traiteur à la rédaction. Leur dire que le prolétariat, aujourd’hui, ce sont les caristes, les secrétaires, les agents de sécurité, les manutentionnaires, les pions, les aides-soignants, les « techniciens de surface », enfin tout ce qu’on maquille en « chance pour ton avenir » tandis que cette droite ultra libérale continue de vider l’entreprise de sa substance sans jamais la réinventer (ou comment, sans honte, arriver à critiquer le symptôme de leur propre folie mortifère). Ils regardent leur plasma couler sur leurs pompes, et se plaignent qu’il est rouge de nuit. Rouge debout.

    Redire : « bourgeois bohème », et non « bobo », permet d’ôter ce vilain pansement. Cicatrice intérieure d’une utopie prolétarienne, contre une dystopie aristocratique, toutes deux résultantes d’un désir de jonction entre les classes, pour maquiller la lutte qui dure. L’inégalité est inscrite dans ce nom : « bobo » et ceux qui l’emploient encore essaient par tous les moyens de l’entretenir.

  85. support physique (blm) dit :

    Que veut dire aujourd’hui: « sortir un disque, sortir un livre » (le faire arriver en magasin) ?

    Cela veut dire, pour la majorité des initiatives : produire à prix coûteux un objet physique pour officialiser la sortie auprès de la presse.
    En vérité, aujourd’hui, la sortie est symbolique. C’est pour avoir la patine véritable, le profil honorable.

    Comment en être arrivé là ?

    Les producteurs et maisons savent à l’avance qu’en ne faisant aucun compromis, l’oeuvre ne fera qu’entre 50 et 500 ventes, comme d’ailleurs bien des majors de l’édition ou du disque, qui malgré une promotion digne de ce nom, ne vendent absolument pas.

    Qui fait perdurer l’image d’un système natif et respectable ? (contre le web et l’immatériel de la pensée)

    Pour la musique, les grandes plateformes de téléchargement (i-tune, spotify, amazon, deezer, etc..) refusent d’accorder la moindre attention aux petites maisons. Il faut passer par un distributeur numérique et celui-ci prend une autre tranche de 30% (30 pour la plateforme, 30 pour le distributeur, et puis 30 à se partager entre artiste, label, techniciens, chargé de promo si il y a, et frais divers). Il est évidemment impossible d’exister de cette façon.

    Si on ne participe pas à ce jeu de dupe, l’oeuvre n’existe donc pas? Elle ne peut prétendre à un suivi, à une considération professionnelle ? Gratuite ou dématérialisée sur un blog ou une plateforme, elle ne serait pas assez sérieuse. Peut-être que c’est un fantôme d’oeuvre, et ce qu’on lit ou on écoute est une illusion. Plus drôle: les journalistes ne savent pas qu’ils ont chroniqué des albums ou des livres qu’ils ont adorés, mais qui n’ont fait aucune vente. Absolument aucune. Les maisons de disques ou d’édition ont réussi à faire croire qu’ils avaient une force de vente solide et classique type années 60…

    La presse verrouille ce système ancien. Elle entraîne la profession de journaliste dans sa chute, en asphyxiant la production intellectuelle, ne voulant reconnaître de sérieux ni aux œuvres en ligne, ni aux auteurs, qui représentent la véritable recherche, la véritable pensée. Le système de promotion et de critique décrédibilise les dernières œuvres encore dignes d’intérêt (dites « physiques »), en creusant le fossé entre l’ancien monde, celui de la production et de la distribution physique, et le nouveau : celui de l’écran intérieur, celui du méta nominal, celui du bio-film, de la vie année 0 : la mousse.

  86. ultra libéralisme et neo fascisme dit :

    Le supra libéralisme, irrationnel, c’est : ne s’occuper de personne, « choisir » de ne s’occuper que de soi en faisant de la laideur de l’homme blanc un « esprit d’équipe ».

    La marche mondiale religieuse, raciale, voudrait sublimer une entente des personnes racistes et xénophobes de tous les pays pour en faire une seul et même nation. Leur identité de sang tant défendue s’annule soudain de façon quasi magique, mais elle s’électrise en empêchant toute possibilité d’égalité sociale.

    C’est également un mensonge à l’encontre des électeurs pauvres d’extrême droite (sur le papier comme dans les faits), car cette xénophobie, c’est une occupation, un loisir, le loisir des petits barons frustrés. Et tout le monde veut devenir baron. C’est un jeu,

    mais un jeu qui va entraîner une incivilité qui dépasse tout ce qu’ils peuvent se représenter de leur moyen-âge chéri.

    blm

  87. BLM / attentat de Berlin dit :

    Apprécie la retenue et la prudence à Berlin après l’attentat, comme retenue du pouvoir, des médias et des internautes allemands qui ne crient ni à la haine, ni n’appellent au conflit fratricide en ligne, à la récupération émotionnelle des événements.

    Sur le web, les déclarations et prises de position des français, anglais ou américains détournent de la réalité puisqu’on ne s’émeut que du sort de son petit monde auto-médiatique, amical, familial, qui donne à prouver de sa capacité à militer en ligne, à être solennel, et qui, malheureusement, revient à nier un peu plus ce qui se passe là-bas, si loin, et que l’on détruit en notre nom.

    On pourrait écrire un livre là-dessus : « les peuples poissons rouges »: peuples aux lectures à une ou deux incidences des phénomènes et de la géopolitique, et non pas 5 ou 10. Des enquêtes personnelles, hors médias, devraient nous obliger à remonter aux sources et causes de ces actes terroristes, à la vie là-bas ou en bas de chez soi, aux gestes de l’occident (sommes nous des terroristes?), aux distorsions invraisemblables que provoque la fin des religions, paradis à l’agonie, hommes dépossédés et possédés par presque rien sinon des cartes postales, des aventures.

    Ce qui motive de tels passages à l’acte (commettre un attentat politique, religieux, se mettre en scène malgré soi pour donner du poids au geste, le relier le plus possible à la cause), est AUSSI ce qui nous anime nous, commentateurs avides d’éclaircissements minimum, de mises en scène de soi en train de réagir (et je n’échappe pas à la règle), de prolongements culturels plus répétés que véritablement maîtrisés, de dogmes civilisationnels… ; d’impuissance surtout. Je dirais presque, d’ennui.

    Oui la mort inspire, et c’est je crois le pire qui puisse nous arriver : que le média réalité, comme il y a eu la télé réalité, avec désormais un aspect de sociale-fiction (réseaux sociaux-jeux-virtuels), s’instaure durablement dans le champ de la réalité, dans le corps de la société.

    Ces forces agissent aussi sous de nombreuses autres formes, et le politique ne s’en occupe pas. Nous non plus d’ailleurs, car c’est un moindre mal contre la liberté d’expression, c’est un dérapage collatéral contre des business florissants, c’est une belle liberté de détruire des cerveaux à l’abandon en laissant s’installer durablement ces déséquilibres frappants, je veux dire, ces déséquilibres qui nous frappent tous, ces inégalités culturelles, entre contenu publicitaire, télévisuel, médiatique, internet, et une réalité étriquée. Quasi truquée.

    Les liens qui nous unissent à ces pauvres gens, à ces terroristes, à ces corps ennuyés, reliés à rien, à ces robots presque, sont plus forts que nous l’imaginons.

    blm. berlin. 20.12.2016

  88. blm / auddie dit :

     » Le communautarisme n’est qu’un temps particulier de la société « .

    Je trouve beaux les blacks en boubou,
    les maghrébins habillés comme à Tunis ou Alger,
    les banlieusards en adidas,
    les banquiers en croque morts,
    les hipsteuses en Desigual,
    les dj’s en collants noir et bombers.

    Personne ne change, sauf s’il l’a décidé.
    L’intégration est une uniformisation.

    Je suis moi même migrant depuis dix ans. J’ai habité un an au japon en 2007.
    Personne ne m’aurait fait porter un kimono ni obligé à dire cinq fois merci.
    Je me suis promené en bermuda pendant la demi saison des pluies.
    On m’a traité de singe parce que j’ai les mollets velus.

    Racisme séculaire. Usual business.

  89. Le Meur dit :

    Je lis des réactions d’internautes et apprends que la gauche française actuelle, Hamon et Mélenchon, ne proposeraient qu’un « nivellement vers le bas de la population » ? que tout le monde deviendrait alors « moche et pauvre », qu’ils passeront un contrat avec les salafistes (sic) ? Finissant par un: « moi, je m’en fout de la parité, ça me gonfle », « sans les banques du CAC 40, la France se fera niquer à l’international et face à l’Allemagne », et finissant par un: « moi je veux juste le meilleur pour mes enfants ».

    J’ai pas su immédiatement quoi répondre.

    Puis j’ai réalisé qu’il y avait un double glissement de com’. Macron et de la droite mentent très clairement à 95% de la population (reste 5% de haute bourgeoise, d’énarques, de très riches marchands, qui ont déjà déstabilisé le monde entier, tant par l’appauvrissement de certaines catégories de la population, que par les crises ultra graves qui arrivent de façon cyclique). Et la gauche actuelle aussi, ommet de rassurer sur le plus important. Elle n’explique pas clairement que le système de levier par le haut entamé depuis 3 générations est une chance de réussite pour tous et toutes. C’est comme un jardin: si les plantes à côté de vous vont bien, vous irez bien.

    Ce nivellement vers le haut d’une société à tendance sociale est l’idée motrice sans laquelle la plupart d’entre nous, pas si « moches » ni embrigadés religieusement, traîneraient encore dans la rue la morve au nez.

    Il y a là quelque chose d’effrayant avec cette conscience humaine de l’espèce, de la race, du droit du sang, et aujourd’hui, de l’ADN.

    Un routier américain interviewé sur le vif disait un jour au journaliste français « Aha, vous les frenchy vous laissez les islamo gauchistes bousiller votre pays, et vous ne partagez qu’une chose: la pauvreté ».

    C’est faux. Lorsqu’aux USA, le libéralisme appauvrit les hommes, les plantes, la terre, et que tout se referme, en Europe le jardin s’enrichit, travaille, s’ouvre.

  90. Jean-Clet Martin dit :

    Ce que montre le présent, c’est une « dématérialisation » pure, avec des irréels partout, irréalité de la monnaie, irréalité des échanges et des hologrammes du politique. Nous sommes, comme je le dis dans « Asservir par la dette », pris au sein d’une « ère Spéculative » et non dans le « nouveau réalisme » d’un Markus Gabriel, ni même encore dans un matérialisme historique. C’est aussi ça, une certaine fin de l’Histoire, du moins une autre histoire non pas au bénéfice d’une ontologie plutôt que d’une forme spectrale dont Hegel avait bien eu quelque idée…

    (post fb du cinq mars 2017)

  91. Badiou dit :

    Badiou dans « A la recherche du réel perdu », analyse le poème de Pasolini « Les cendres de Gramsci ». Notamment le passage suivant m’apparaît particulièrement éclairant: « Pour Pasolini, la caractéristique de notre monde, disons le monde « occidental »,est d’être et de se vouloir abrité du tout réel. C’est un monde dans lequel le semblant a pris une telle vigueur que tout un chacun peut vivre et finalement désire vivre, comme s’il était à l’abri de tout ce qui pourrait être un effet réel. Si bien que,dans cette sorte de monde,si d’aventure le réel opère une trouée dans le semblant, on a tout de suite un désarroi subjectif total. Le monde que nous décrit Pasolini est un monde orphelin de Gramsci, déserté de toute vocation à faire advenir le réel de l’Histoire. C’est un monde où règne ce que Pascal a appelé une fois pour toutes le divertissement. »

    (relaté par Jacky Girault sur fb)

  92. Le Meur dit :

    Les politiques tweetent ce qui a la forme de crises paranoïaques, d’accusation, de menaces, mais il ne sont pas les seuls. Il font comme leurs électeurs : ils pâlissent de jalousie à la simple idée de n’être pas entendus. C’est très matériel, au fond, et ça rend ce qui était considéré comme virtuel tout à fait réel : la pensée. L’éventuel. Tout ceci est d’ailleurs très commenté. Écouté, pris au sérieux? Peut-être moins. Chacun sait, dans son petit monde, que le caprice et l’expression sont de nature ambivalente. Ce sont des départs de vérité. Dans un échange monétaire, il y a aussi la tentative de jouer avec la valeur, de la distordre, opportuniste, grâce aux retards d’information, ou désormais, grâce à ses avances. Mais tout le monde sait bien que seuls les actes comptent (et pour les objets : le poids, la qualité, la raréfaction). Il y a là-dedans ce qu’on peut considérer comme un nouveau théâtre, mais aussi un nouveau réalisme ; une offre mesurée, une circonscription du spectre (pour reprendre votre expression). Je crois qu’à cet endroit, les gens maîtrisent mieux la subtilité qu’on ne le pense. J’en ai eu l’intuition en me mettant à la place de personnes adroites, pas du tout philosophes ni attachées au langage : elles ont une conscience solide du problème. Les enfants, encore plus. Eux même savent que leur pensée, leurs désirs, leurs posts, devront être passés au tamis du réel, c’est à dire du collectif.
    Jouons-en.

  93. Le Meur dit :

    De la duplicité libérale. Du méta langage sous le métier. De l’habitude des échanges à deux vitesses.

    J’essaie de renouveler la pensée à ce propos.

    Exemple symbolique et pratique :

    Une personne s’habitue à faire des échanges commerciaux, tandis que quatre-vingt dix neuf autres se suffisent à eux mêmes et ne discutent et ne recherchent que de ce dont ils ont besoin. Chez ces derniers, leurs autres métiers sont des tâches quotidiennes, des services, des maintenances.

    Ainsi, dans le modèle humain social original, naïf, l’un accentue ce déséquilibre, tandis que les autres… il n’y a pas de mot pour ça : « vivent pleinement », vivent sans amasser. Comment dire à ce premier qui a la capacité à se tenir au carrefour des biens, à les distribuer, les administrer, qu’il fait fausse route, qu’il n’a « pas le droit » de s’accaparer l’échange ? Ce n’est pas envisageable. Et pourtant…

    C’est pourtant, à grande échelle, ce qui entraîne nos sociétés de façon cyclique dans des déséquilibres économiques graves, systémiques. Aujourd’hui les canaux parallèles font occulter la lente agonie des écosystèmes naturels. C’est surtout, au delà des faits, puisqu’ils sont niés sous couvert d’une mystique de l’échange biaisé et du business de la guerre, la prolongation des convictions les plus aberrantes des monothéismes: le droit divin des castes, la justification et l’entretien à minima des peuples crasseux (qu’ils vaut mieux ne pas plus éduquer, pour leur propre bien), ADNs de chiens et chats, bref, un théâtre de l’absurde qui bloque les chances des uns et des autres. C’est effrayant, implacable. On verse soit dans l’une, soit dans l’autre des versions selon la place où on se trouve. Cette seule observation devrait suffire (mais il semble que la liberté de dominer, le rêve d’aventure décomplexée, inspirent). Il semble que l’homme veuille toujours s’échapper de sa condition en marchant sur le monde, sur les autres, sinon il s’ennuie, se sent dépossédé de sa force, de son souffle. Il pense surtout que si l’on ne se met pas au niveau des escrocs, ils se fera dominer.

    Maintenant, parlons de la fameuse diabolisation de l’ultra libéralisme. Nous en parlons effectivement partout, tout le temps, mais nous ne ciblons pas cette professionnalisation des échanges car nous croyons intimement qu’ils sont la clé de toutes les libertés, d’une manière rock’n roll de vivre.

    Cette diabolisation n’est pourtant que le souffle court de ceux qui souffrent et ne comprennent pas pourquoi rien n’a changé malgré le contrat démocratique. Cette diabolisation, cette fixette peut-être, des peuples méfiants, hein, est, et de loin, bien moins organisée que celle des puissantes organisation sans tête qui bunkérisent leurs intérêts. 99% de petites gens ne sont toujours qu’une matière, un outil. Et dans ces 1 % de super cadres, il y en a qui adorent le peuple, qui écoutent du rock, mangent au KFC. La duplicité est phénoménale. Dans l’autre sens, n’importe quel beauf a moins de morale que ces super riches; il n’est pas moins malhonnête. Ainsi l’absurde vécu au quotidien, avec ce que ce système nous laisse, est mesurable (la musique le fait, par exemple, les films, la littérature, etc).

    En sortant de ces rôles imposés, on constate que c’est cette dualité qui pose problème, et ce n’est pas un cas moderne.

    Mesure : il faudrait appliquer des principes de hiérarchies horizontales à l’ensemble des marchés et des échanges commerciaux.

  94. jom dit :

    « la résistance, on était très peu nombreux… on est devenu la majorité le dernier jour seulement »

  95. estelle dit :

    Comme si de le répéter, de le ré-écrire ici et là enlevait véritablement de la force à la vérité :

    Par exemple; redire que :
    Cela fait plus de 40 ans que le libéralisme est au pouvoir, plus de 40 ans qu’on nous demande de nous serrer la ceinture. 40 ans que le fascisme beauf augmente, un fascisme basé sur des raisonnements violents, dégénérés. 1000 milliards de déficit public en 10 ans (Sarkozy/ Hollande cumulé), 15 millions de chômeurs et précaires, des pauvres de plus en plus pauvres, des riches de plus en plus riches…

    …pourrait alors adoucir le réel, le nier même.

    On s’y habitue. C’est peut-être même… agréable. Oui… Ça passe en douceur. C’est « fluide » comme on dit, tout graisseux, chaud et coulant. Ça ne pique pas. Il n’y a pas de sable dedans. Pas de lamelles coupantes, pas de champignons verdâtres. Ça sent très bon. Mmmm

  96. les dessous de philippot- (fn) dit :

    A propos de florian philippot, conseiller et porte parole du FN (mais surtout, de Marine Le Pen), parti fasciste et ségrégationniste français.

    Bizarrement, ce type n’a pas l’air front national. Son seul fascisme est qu’il déteste tout le monde, ce monde enfantin qui l’a détesté ou qu’il a détesté. Nul n’en connaît les raisons intime, et je dirais que ça ne nous regarde pas, mais, il semble bien que son rôle d’agitateur lui aille comme un gant. A-t-il ce talent que lui reconnaissent certains? Il a fait son coming out « sexué », mais son coming out politique.

    Au passé, sa voie est brisée, empêchée. Mais au présent et en politique, florian est méchant et d’extrême droite. Si sa praxis médiatique le comble, le levier séculaire du fn au second tour en faveur des partis majoritaires fonctionne à plein régime. *

    philippot provoque donc le contraire de ce qu’il raconte. C’est son dada. Cette position ambivalente est un lien fort à son enfance. C’est un champ nerveux, un domaine conflictuel qui réactive l’injustice, le sentiment violent dans lequel il s’abandonne, sans lequel il n’est rien. Il en veut à la planète entière, c’est un acte d’amour. D’ailleurs, c’est pour ça qu’il s’entend si bien avec Marine; elle souffre du même mal que lui (un mal pour un bien): le faux semblant des fins de races européennes.

    Sa démarche ne prolonge pas la hargne brutale et simpliste des électeurs frontistes, pauvres, campagnards, alcoolisés, speedés, violents (et s’ils sont plus aisés, cultivés, et obsédés par les terroristes, il fait le job également : rater la cible). C’est parce qu’il est le contraire de ces gens-là ça que Marine l’utilise : ça fait chier son père, ça fait chier la base dégénérée, ça fait le « coup » au sein de la mille-fa.

    Avec un côté clown triste à la Ian Curtiss, ce n’est pas ce que j’appelle un karma mobile, actif. Ce n’est pas un karma qui peut en activer d’autres, ce qui serait la définition d’un homme politique entier et solide. Ce type est tout le contraire d’un inspirateur.

    Il faut donc attaquer ce type en lui demandant ce qu’il pense du fil tendu sur lequel il se trouve. Ça, ajouté à sa bêtise manifeste, fait de lui le transfuge politique revanchard névrosé le plus creux de l’histoire française.

    blm

    * Cette manipulation plus ou moins organisée se fait au détriment, malheureusement, des seules formations non alignées capables de sortir du marasme actuel. L’arnaque fonctionne donc très bien, et la peur du monstre de se renouveler tous les 5 ans.

  97. auddie dit :

    Il y a une façon de répondre à un sondage qui est bien différente du choix électoral. Ces écarts sont plus importants à mesure que l’on parle de ces sondages en tant que « données fiables ». L’incidence de cette voix-là, pas comptabilisée mais tout de même « active », sert de levier, de défouloir. Plus la fiabilité est éprouvée, plus le sondé fausse sa réponse. Dans un sens, la psychologie du sondeur, la logique des questions, biaisent de façon nette l’expérience. On pourrait tout autant demander au sondé : « Répondez sous le coup de la colère, ou, provoquez-nous ». Les journalistes l’observent depuis longtemps.

  98. blm dit :

    L’Allemagne dirige t-elle la France ?

    L’Allemagne (et Merkel), sans malice, s’impose une politique économique peu dépensière. D’un autre côté, la France n’a plus d’industrie. Alors bien-sûr, l’écart de creuse. Chez nous la production semble être toujours une charge, un poids, une épreuve.

    Vu de Berlin, depuis 9 ans, je ne perçois pas cette domination. C’est surtout que la place est laissée libre en Europe. A Berlin, il y a une gestion rationnelle, avec au bout, quand même, un climat qui profite à tous. On ne voit pas la France comme un pays à dominer. On constate vaguement que vers Paris, là-bas (c’est mon interprétation), un effort laborieux, une restructuration difficile, des conflits internes, font avancer la chose de façon complexe. Ah, à Paris ça fait de belles oeuvres d’art, mais les oeuvres d’art, le luxe, l’esprit français, ne servent à rien; ils sont, et je suis indulgent, l’expression de la défaite, l’idéologie du panache, de l’égocentrisme, le cache misère de la perte d’énergie dans des causes floues. La bien rare excellence spirituelle est un symptôme, l’apothéose blessée, l’expression de l’hypocrisie et de l’individualisme camouflé en gauchisme complexe.

  99. olivier bkz dit :

    La société n’est qu’une névrose à l’échelle d’un pays, et ses habitants, autant de tumeurs non-malignes, létales de part leur multiplication exponentielle et leur inertie. Dans des temps où l’existence n’était pas un droit qui se comportait en maladie mais un miracle individuel, la faiblesse n’avait pas sa place, et comme les choix étaient rares, ils étaient nobles : faire du sexe solaire, cultiver la terre pour manger ou devenir artisan – un travailleur de l’art. Dans les moments de calme, prier des dieux passionnés par les Hommes, ou encore, devenir fou, et créer, créer dans tous les sens et dans toutes les directions. Voici les uniques tâches dignes à quoi les êtres humains s’occupaient dans un monde ou les faibles n’avaient aucune place.

  100. blm dit :

    Je ne supporte pas le monde libéral et sa vulgarité.
    je me suis barré de france en 2007 direction tokyo pour fuir l’inanité de ma scène musicale
    niveau de culture, goûts, diversité, avant garde, curiosité : ZERO pointé des scènes et des modèles. Si macron passe, ce sera à l’image de la musique française et de son public : système clivé de classe par genre musical. appauvrissement et consanguinité
    à berlin je respire, je suis un étranger
    j’aime être un étranger
    le monde est un étranger
    et sa musique,
    étrange

  101. blm dit :

    Lu sur facebook :

    Des philosophes contemporains veulent en finir avec le militantisme, avec les manifestations, et puis, oh, originalité: avec le vote. Bien-sûr. Ils sont pour le tirage au sort des élus.
    A leurs yeux, les électeurs, les militants, sont des hystériques, des gens paumés, des moutons largués.

    Je propose alors de tirer les intellectuels au sort. Oui, faisons la même chose : Si les politiques s’accrochent au pouvoir, les auteurs le font aussi.
    Pour beaucoup leur seul effort est de rester « intellectué ».

    Mais l’engagement, ce n’est pas l’intellect.
    L’engagement c’est montrer qui l’on est, de façon claire, pour aider l’autre à être lui-même.

    Il y a donc des méta-maîtres dotés d’une méta hystérie à la jubilation provocante.

    Si les gens n’étaient pas entiers et passionnés, qu’y aurait-il à commenter de leurs souffrances ou des intérêts qu’ils ont consentis à abandonner pour se consacrer à la défense d’une cause collective plus élevée?

    Moi, j’aime l’effort collectif.
    Votes et manifestations ont permis de réaliser des avancées majeures, lors des trois derniers siècles. Et même si c’était fait dans la confusion et un certain suivisme.

    En revanche, ne pas faire partie du jeu, ce n’est ni le dominer, ni s’en départir. Ce serait plutôt en attiser les fièvres sans en prévenir les conséquences. C’est, pour le déconstruire, se réclamer de causes alternatives faites d’intrigues et de revendications hors de tout propos. Des figures, en somme. C’est enfumer son monde en n’étant nulle part, à part dans les journaux.

    C’est avoir une bonne raison de voter pour le renouvellement du paradigme, devenu source de revenu intellectuel.

    Et puis, eux aussi ont des maîtres qui ont arrêté de croire, lorsque après une défaite, ils ont refusé d’espérer (mai 68). Ils se consacrent alors à commenter le vide dont ils se réclament. C’est la défaite. C’est une hystérie un peu plus sereine certes, tant qu’elle porte en elle les conditions du nihilisme, de l’ironie. Une sorte de javellisation des luttes à la Marcel Duchamp : allons voter pour soi-seul. Votons pour la roue, le cabinet.

    Votons pour la toute puissance de l’absurde, il est plus beau que l’effort commun.

  102. blm dit :

    Voici ce qu’on peut entendre à Paris dans le RER, un week-end d’avril entre les deux tours de la présidentielle française de 2017 :

    (Myriam Mechita rapporte une conversation)

     » Je suis assise dans le RER, deux hommes en face de moi, une vingtaine d’années, rien de distinctif a part leur connerie
    ils parlent ensemble
    – ahaha ouais regarde sa gueule de babouin (ils sont tous les deux sur leurs écrans en train de faire défiler quelque chose avec leur doigt)
    – ah putain je peux pas les saquer ces putains de renois
    – ahaha putain j’ai vu une interview avec deux renois, et ces cons la, disaient qu’ils allaient voter bleu, ahaha qu’ils sont cons mais tant mieux.
    – il faudrait qu’il y ait un attentat genre jeudi tu vois pour que ca soit bon pour nous.
    a château rouge ou Belleville, comme ça ça dégage des noiches au passage
    – bin non faudrait genre dans une gare.
    une femme intervient
    – vous vous rendez compte de ce que vous dites?
    ils lèvent leur tête et rigolent
    – t’as un probleme la vioque?
    la semaine prochaine on va degager tous les gens comme toi, on va faire un ménage exemplaire…
    on n’est francais nous, et si t’es pas contente tu dégages.
    elle répond : »mon père était un résistant, et avec ma mère ils ont lutté pour que la France reste libre, je suis française et pas contente oui »
    – bin tu vois la France n’est plus libre, elle est a nous maintenant et on va tous vous niquer.. »

    *

    Alors on nous explique que tout est cycle, et qu’immanquablement, l’histoire se répète. Ces personnes opposent à leur capacité de lutter des forces dites “naturelles” mais, c’est souvent pour réclamer ce qui leur revient. On voit poindre alors des demandes à peine voilées de richesse ou de territoire.

    Ce qui est déprimant face à ces preuves de glissement vers l’horreur, c’est le discours de gens cultivés qui ne saisissent pas que leurs choix libéraux aggravent l’abaissement des niveaux de conscience, qu’ils banalisent ce mal là : la violence verbale d’abord, puis physique.

    L’obsession de réformes libérales calées sur l’Allemagne et les USA annonce le pire à venir. S’il est un cycle, c’est celui-là. “Oui mais Macron” “oui mais l’Allemagne” “Oui mais le dynamisme”. Derrière ces mots à valeurs collectives, ils définissent un futur personnel qui emporte tout le reste. Les choix électoraux de ces personnes a, selon moi, des incidences sur l’apparition du fascisme.

    On s’attend à un renforcement des cultures abêtissantes, à des courses accentuées au profit personnel. Cela va ensemble. Ce système rend les jeunes gens idiots. C’est pour moi, ce qui se voit, et c’est pour eux, ce qui est transparent. C’est ce qui me fait sentir différent de la plupart des personnes avec qui je partage la même langue, des personnes de ma famille parfois.

    Le phénomène d’abrutissement indirect n’est pas à l’oeuvre simplement qu’en occident.

  103. auddie dit :

    Il faudrait un peu plus donner la parole aux français de l’étranger. Ils ont un regard moins crispé, moins étroit, plus objectif sur leur pays et leur langue maternelle, dont on sait qu’elle est notre seule identité. Pour le reste, il appartient aux autres de renouveler le terrain. Rien n’appartient à personne sinon son propre corps.

    Il n’est pas de territoire. Il n’est qu’une symbiose et ils l’ont brisé.

  104. fascistes partout ? dit :

    Je trouve que traiter tout le temps de fascistes des gens dépossédés de tout pouvoir est contre productif. Que je sache aujourd’hui, personne ne rentre dans vos maisons pour vous déporter. Personne ne tue ni ne pille. Et même si le système pille à l’étranger les ressources, prolonge des systèmes coloniaux et des malversations militaires, cela se fait de façon détournée. Le secret ne suffit pas à absoudre nos gouvernements et « nos? » industriels ? mais. allez vivre dans une dictature radicale. Votre voix changera.

    Pasolini avait une vision encore solide de l’ancien et du nouveau fascisme, et il pouvait associer les deux pour décrire le glissement de la société bourgeoise italienne. Mais là, on ne propose aucune façon nouvelle de voir au delà des débats partisans. Pire, ça enlève toute substance aux véritables dictateurs, aux gouvernements ou partis identitaires violents.

    En filigrane donc, encore une attaque en règle contre le système démocratique. Question.

  105. anonyme dit :

    « Rendre aux racines leur terre, c’est élever l’ astre qui recrée le monde »

    Le corps est poussière lorsque les atomes périssent à force de chimères…

    La maladie vous assomme, vous broie, fait de vous tellement des étrangers, jusqu’à se demander si ce corps est le vôtre tellement il vous échappe… que même votre propre âme fuirait de votre propre corps tellement il est autre que vous même et ne vous ressemble en… rien.

    La médecine est tout sauf un corps médical, l’essence…pour elle est une…. »fiole » un fléau d’ un temps égaré.

    Recréer le monde, c’est y laisser une âpre empreinte de vérité… aux autres.

    L’ alchimie est le canal de l’ ailleurs. La terre… est le sens de la vie de l’homme.

     » A chaque livre créé, il plantait un arbre. Ces livres… rendaient vie et espérance à la terre » (l’imprimeur, citation….)

    Je préfère m’envoler sur une note….optimiste…. La musique du Monde n’a qu’une seule note et elle est aussi libre que le vent qui passe sur les nuages.

  106. Jean-Louis Kuffer- Ceux qui philosophent dans le mouroir dit :

    Ceux qui philosophent dans le mouroir
    .

    Celui qui a une licence de philo lui permettant de conduire à gauche et de mieux dénoncer les néo-réactionnaires lancés sur la bande d’urgence pour mieux frimer à la télé / Celle qui ayant lu un article sur Derrida se trouve habilitée à distinguer ce qui fait différer la différance de la différence / Ceux qui se sont passionnés pour l’archéologie du savoir à l’époque où Michel Foucault creusait le sujet dans le sous-texte / Celui qui comme Sollers estime que personne depuis Homère n’a lu comme lui La Divine comédie qui annonce d’ailleurs ce qu’ils pensent tous deux de la politique chinoise et du primat de la France dans toutes les matières y compris le recyclage des déchets nucléaires / Celle qui a toujours bien ri en écoutant les gars de la revue Tel Quel parler aux masses ouvrières dans la foulée de Julia Kristeva redonnant du punch aux grévistes / Ceux qui réfutent les positions de penseurs qu’ils n’ont pas lu histoire de rester fermes / Celui qui reproche à Blaise Pascal (néo-réac français avant la lettre) le déficit technique de son argumentation conceptuelle / Celle qui n’ayant jamais lu Spinoza se situe clairement entre Comte et Sponville / Ceux qui aiment bien voir Michel Onfray à la télé non sans couper le son / Celui qui a lu attentivement Cosmos pour en rire en connaissance de cause / Celle qui salue l’initiative du patriarche russe visant à la réhabilitation de Staline en attendant qu’on rende enfin justice à Hitler critiqué par les Juifs ces réacs avérés / Ceux qui estiment qu’il n’y a qu’un Dieu fiable grand-russe prouvant son ouverture d’esprit en roulant Harley ou Kawa / Celui qui ouvre un café philosophique pour parler commerce / Celle qui a des opinions à revendre et même gratuitement si vous êtes preneur d’un selfie genre Onfray sur Instagram / Ceux qui demandent au dissident palestininen pourquoi il ne fait pas ramadan genre pensée juive pas casher / Celle qui désespère de ne plus voir de mains de vrais ouvriers maculées de vrais cambouis comme à Billancourt les belles années / Ceux qui lisant une réfutation des idées de Sartre sur Twitter se demandent mais alors que faire ? / Ceux qui vont encore prétendant que le matérialiste La Mettrie serait mort étouffé par un pâté de faisan alors qu’il se trouvait ce jour-là à un bruch vegan avant la lettre / Celui qui se sent plus à l’aise avec les pourceaux d’Epicure qu’avec les purs sots de Heidegger / Celle qui traque les relents d’antisémitisme subconscient dans les prolégomènes autrichiens du jeune Freud / Ceux qui non sans courage postulent la scientificité de la génétique littéraire de pointe se fondant sur les dernières percées de la biologie moléculaire aux extensions paradigmatiques reconnues par la fac de lettres de Lausanne (Switzerland) et environs genevois, etc.

    .

    JEAN-LOUIS KUFFER

    https://www.facebook.com/jeanlouis.kuffer

  107. Elections allemandes. Brieuc & Louise dit :

    Suite aux élections allemandes de fin septembre 2017.

    ▲ 
    CDU/CSU – Angela Merkel
    Voix
    15 315 576
    32,93 %
    ▲ 
    SPD – Martin Schulz
    Voix
    9 538 367
    20,51 %
    ▲ 
    AfD – Alexander Gauland et Alice Weidel
    Voix
    5 877 094
    12,64 %
    ▲ 
    FDP – Christian Lindner
    Voix
    4 997 178
    10,75 %
    ▲ 
    Die Linke – Sahra Wagenknecht et Dietmar Bartsch
    Voix
    4 296 762
    9,24 %
    ▲ 
    Grünen – Katrin Göring-Eckardt et Cem Özdemir
    Voix
    4 157 564
    8,94 %

    ▲ 
    ▲ 
    ▲ 

    – Louise Desrenard (LD) : Die Linke pas si mal (la gauche radicale) … quasiment égal aux verts !
    – Brieuc Le Meur (BLM) : ils ne passeront jamais; Trop de mauvais souvenirs par ici
    – LD : ?
    – BLM : Eh bien le pays a été coupé en deux, les familles séparées, les gens surveillés, enfermés. Die Linke n’est pas communiste, mais disons que l’histoire du pays après guerre et la tradition du pragmatisme froid protestant et capitaliste allemand (et ses subdivision texanes), ne feront jamais passer cette gauche-là.
    – BLM : Je remarque qu’arte les situe aux extrêmes, dans ce même pot dit extrême que l’AFD, et ça c’est grave, car Die Linke est le seul parti qui a un discours géopolitique juste. Cela dit la justesse n’est pas toujours efficace En Allemagne on préfère s’occuper de son fric que des autres. Je trouve d’ailleurs hasardeux d’incluer Merkel dans ce mini sursaut xénophobe allemand, elle qui a tant fait pour les réfugiés.
    – BLM Je nommerais ça: « le hold up moral » d’Angela. Une sorte de double vengeance à retardement, seule contre son pays et son parti, super fine pour arrondir les bords brisés de ce pays étrange.
    – LD : Mais c’est fatal cela marche avec la pauvreté. En fait cette xénophobie n’est que l’ombre de la politique de Merkel qu’elle ait fait ou pas pour les réfugiés.
    – BLM : Pas sûr. Les allemands de l’est peuvent pas blairer les tchèques, les polonais, tout le monde en fait. Je crois que la xénophobie est un fait européen. Trouver d’autres explications, c’est dangereux, un peu. Merkel ? On va le sentir passer quand elle ne sera plus là. Et Si elle ne l’avait jamais été.. Ce racisme là serait sûrement plus fort, car le pays s’électriserait plus facilement.
    Le pays et les autres pays s’ouvrent et se ferment à la fois. Bon. Question de génération.
    – LD : Mais enfin il fut un temps où les verts étaient les rois du pavé alternatif, maintenant Die Linke a presque un point de plus
    – BLM : Les jeunes et les alternatifs, les gens un peu moins cons que la moyenne, qui se sentent dans le monde, soutiennent De Linke, cette gauche qui a une conscience et un vrai esprit critique. Mais ça ne fait pas d’eux de ce parti des gens super modernes non plus (à mon humble avis)
    – LD : mais pensez vous que lorsqu’on atteint la globalisation au-delà de l’histoire, « moderne » signifie encore quelque chose –excepté la généralisation des énergies renouvelables, peut-être ? :-)
    – BLM : Je ne sais pas. C’est peut-être une question de représentation, pas de moyens. On ne peut pas changer certaines choses chez l’homme, donc il faut le prendre par un autre bout.
    (j’éspère avoir été assez évasif : )
    – BLM : J’espère ne plus être en Allemagne quand Merkel ne sera plus là.
    – LD : et bé… ça promet.
    – BLM : aujourd’hui ils sont pas méchants. Ils sont juste psycho rigides. Sans goût. et sans saveur. Bon.
    – BLM : ils s’en sortent très bien sans l’élégance à la française, ceci dit en passant… (qu’on peut aussi prendre par le bout que l’on veut)
    – LD : Mais regardez combien font ensemble le SPD Die Linke et les Verts… quand elle ne sera plus là ce sera une alternative de gauche avec une population plus jeune et où les radicaux pourront être agissants contre et avec le SPD, non ?
    – BLM : Oui mais il y a personne pour mettre de la lumière chez ces ennuyeux. Les jeunes iront à leur tiroir caisse, comme d’habitude.
    – LD : « l’élegance à la française » n’est plus ce qu’elle était :-) ceci dit
    LD :d’ici là l’Europe du sud aura bougé et ça changera des choses, il ne faudrait plus que le pays de l’ennui soit leader ;-)
    – BLM : Le rêve d’une nana de base un peu sportive, 25 ans, genre de Naumburg, la patrie de Nietszche, en pleine Allemagne de l’Est, c’est d’avoir un job dans une banque et de s’acheter une mercedes Class A. Le reste…
    – LD : ok,nous voilà édifiés qu’il n’y a rien à espérer de ce pays ;-)

  108. blm/ L'âge de pierre et Carnac dit :

    Pour ceux qui regardent arte en direct, et qui suivent le reportage « les énigmes de l’âge de pierre »… je voudrais partager quelques intuitions.

    Pour avoir de nombreuses fois photographié le site de Carnac, puisque une partie de ma famille habite désormais dans le sud de la Bretagne (mes ancêtres connus sont maloins), je peux vous donner ma version, et elle est bien moins mystique que celle des anthropologues et archéologues.

    Ces alignements sur des kilomètres présentent une variable évidente : Les pierres sont énormes au départ, puis plus petites en fin de parcours.

    Ils ne sont pas un calendrier à proprement parler, ni, comme je viens de l’entendre, une « monumentalité visible depuis l’espace » (hahaha). Non. C’est beaucoup plus con : Les familles prenaient leur dû, leur place, sur l’échiquier du pouvoir et de l’exploitation. Les premiers étaient motivés à montrer leur puissance venue des mers et d’un mode tribal nomade : un témoignage, une trace. Une signature de pierre.

    Et puis des centaines d’années plus tard… les familles poussaient, charriaient une pierre moins énormissime pour continuer la tradition. Comment, et même, pourquoi défier les anciens ?

    La fin du site est constituée de menhir qui vous arrivent au genou, même s’il sont enfouis. Les tout premiers sont des blocs de dix tonnes.

    Il reste un curseur de générations, une organisation sociale normée, fière, taxée, organisée. L’agriculture était l’organisation principale (mais.. était-ce vraiment cela ? Quid de la chasse, de la pêche, du voyage, du commerce, de la glande totale, du vol, de la taxe, du brigandage, de la piraterie ? ). quoi qu’il en soit, le sens honorifique, les rôles sociaux, étaient issus de la conscience d’un territoire qui se rapetisse lentement.

    Ces alignements sont la matière d’une animalité qui s’étiole, et surtout, une généalogie. Un registre. Probablement le premier recensement « automatique » des clans.

    blm. berlin. nov 2017.

    https://www.arte.tv/fr/videos/063617-001-A/les-enigmes-de-l-age-de-la-pierre-1-2/

  109. Broch (par Jerome Ruffin) dit :

    Cette époque, cette vie, qui se désagrègent, possèdent-elles encore une réalité ? Ma passivité augmente de jour en jour, non pas que je m’use au contact d’une réalité qui serait plus forte que moi, mais parce que partout je me heurte à l’irréel. J’ai absolument conscience que c’est seulement dans l’action que je dois rechercher le sens et l’éthique de ma vie, mais je devine que ce temps n’a plus de temps à consacrer à la seule activité véritable, à l’activité contemplative du philosophe. J’essaye de philosopher, mais où trouver la dignité de la connaissance ? Ne s’est-elle pas depuis longtemps éteinte, face à face avec l’évidence de la désagrégation de son objet ? La philosophie elle-même ne s’est-elle pas dégradée elle-même en vaines paroles ? Ce monde sans essence, monde sans stabilité, monde qui ne peut plus trouver ni conserver son équilibre que dans une vitesse accrue, a fait de son allure forcenée une pseudo-activité pour l’homme, afin de projeter celui-ci dans le néant ; — oh ! existe-t-il plus profonde résignation que celle d’une époque qui n’est plus capable de philosopher ? La méditation philosophique elle-même s’est transformée en un jeu esthétique, un jeu qui n’existe plus, elle s’est fourvoyée dans la rotation stérile des engrenages du mal, c’est une occupation pour bourgeois qui trompent l’ennui de leurs soirées : rien ne nous reste plus que le nombre, rien ne nous reste plus que la loi !

  110. auddie dit :

    *c’est quand même déjà pas mal

    Je crois moi qu’il reste des pans entier de l’art, de la philosophie, et de la politique, qui restent absolument inexplorés

  111. auddie (blm) dit :

    L’année 2017 aura été l’année de la honte pour la France. Parce qu’il est scandaleux de ne pas avoir mieux anticipé l’accueil les réfugiés. C’est techniquement facile et ça ne coûte rien en comparaison des problèmes et des errances que cet « oubli » a produit (explications dans l’article). L’Europe, ses frontières et ses vertes prairies ne peuvent pas devenir un bunker, tandis qu’ailleurs, il n’y plus ni eau, ni prairie, ni paix. Rien.

    On ne comprend plus ce que c’est, et d’ailleurs, techniquement c’est quoi : « accueillir des réfugiés »? L’exemple de l’Allemagne est à décrypter. C’est un exemple actuel, de l’Allemagne actuelle ; un exemple d’aujourd’hui, et pas d’hier.

    « Accueillir des réfugiés » veut dire : les protéger, les nourrir, les coucher, les faire attendre, les faire s’ennuyer même, les faire vivre dans des camps, des endroits clos. Nos enfants vont bien dans des camps de vacance. Les bouddhistes dans des camps de retraite. Les réfugiés dans des camps de survie, dans des camps d’urgence, même si ça dure cinq ans ; même si ça dure dix ans ! Et alors ?

    Techniquement, ce sont des containers aménagés en étage, chauffés, des sanitaires, des cantines. J’en a vu plusieurs dans les campagnes allemandes ou en périphérie des villes, c’est décent, humain. Ah bien sûr ça s’ennuie ferme ; et alors ? Quand on y pense, logistiquement, c’est gérable, même pour un million de personnes. Et financièrement, c’est absolument moins cher que la plupart des actions de police, de surveillance, et de stress sur l’habitant, moins cher que la montée du fascisme, murs, barbelés, systèmes de protection des tunnels. Et on entend tellement d’invraisemblables scandales financiers.. Qu’est-ce que c’est en comparaison?

    Pour des raisons évidentes, il n’est pas envisageable que ces personnes, en mode dernière chance, se promènent comme ça dans les rues et improvisent au jour le jour avec rien dans les poches. Mais avec la politique actuelle, c’est ce qu’il se passe. Tout le monde stresse. C’est une catastrophe. C’est même un levier politique; je suis sur qu’ils s’en servent pour mener à bien tout à un tas de réformes dures ; ça agit comme un épouvantail, une occupation de l’esprit des gens déjà zombifiés par le journal de 20 heure. Et là, c’est l’hiver, et on a jamais vu un tel rejet, un tel scandale sanitaire et humain, un tel déni spirituel. J’étais à La Chapelle à Paris dernièrement, un quartier où j’ai habité de nombreuses années, et je trouvais ça magnifique qu’autant de gens se presse ici pour tenter sa chance. Un vrai vivier humain, politique, une manne spirituelle, énergétique. Je trouvais ça vraiment cool, vraiment beau, et ce n’était pas un discours de bobo. Je sentais vraiment le potentiel, et la symbolique, même si c’était le bordel, et parfois, un peu tendu. Et puis je me suis demandé: mais ils dorment où ? (il pleuvait une neige fondue, glaçante)…

    C’est une chance donnée à notre nation d’éduquer ces personnes pour les préparer à reconstruire leur pays. Des jobs en pagaille ! Mais non ! L’incompétence morale ! La voilà ! L’incompétence pratique, la véritable incompétence technique de la nation française éclate au grand jour ! De la vraie nullité en barre. La croissance zéro du moteur d’idée. La start up la plus dégueu qui existe depuis le gouvernement de Pétain (en 1940, constitué en pleine débâcle, lors de l’invasion de la France par le Troisième Reich au début de la Seconde Guerre mondiale).
    Mais aujourd’hui, on est juste envahi par les démons du mépris et de la torpeur, aujourd’hui comme hier.
    C’est une catastrophe politique car on ne saisit pas pourquoi ils ne font rien. Les solutions sont à portée de main.
    blm/ 31 dec 2017. berlin.
    .
    .
    .
    picture :
    « europe »
    « avenir »
    « france en particulier »
    17(c) blm

  112. blm (impure indignation) dit :

    J’ai découvert dernièrement qu’un philosophe mondain belge s’indigne de « l’indignation ». Elle serait néfaste au progrès des idées, nous explique t-il.

    Ainsi va la vie.

    Désormais, on récuse le militant. Très bien. Que les gens s’indignent : Schémas d’impuissance, lourdeur du politique, légèreté du réseau. Ils sont chargés comme des mules, rhabillés pour l’hiver.

    Mais, voyez, si les citoyens ne s’organisent pas immédiatement avant lieu de s’indigner, c’est que l’action doit dépasser un ensemble de réserves, de peurs, d’empêchements. Et si soudain les passages à l’acte sont violents, on peut les qualifier d’inconsidérés, mais quel fut leur genèse ? Ce fut bien un militantisme un peu vain, un peu vulgaire… Il va sans dire que si nos opinions sont manipulées (et les débats, les contextes, devenus si complexes…), celles-ci prennent des décennies sinon des siècles à se concrétiser.

    Dans l’intervalle, les victimes sont accaparées par l’entretien d’un soi en ligne, d’un corpus de petits textes, d’humeurs; elles sont hypnotisées, découragées, bombardées d’ondes. Mais le mot, c’est un état, c’est une contagion. C’est l’acte fondateur. Même vaniteux, même minuscule dans l’immensité, c’est un détail qui fonde toute Histoire. C’est la conversion des sens. C’est finalement, le seul et véritable moteur de l’action collective.

    Ne le remarquez-vous pas, que nous n’y arriverons pas seuls?

    Cela semble avoir échappé aux tondeurs à la racine, aux moissonneurs des plantes sauvages, des plantes rares de basses cours aux variétés oubliées, qui essaiment dans la pesanteur du cri digital. Ce cri, son spectre, est obscurcit par notre dépossession de voix, par notre dépossession de crédit ; Et d’autres s’en font le relais… On s’indigne de ces militants de l’impossible (ces gueux… soupirs).

    Désormais l’indignation, ou la démocratie, cela va sans dire, sont des « trends à disrupter »? (des modes, des « tendances » à abattre?)

    Mais demain on jettera bébé et les tabloïds philosophiques avec l’eau du bain. Qui lit ces penseurs new age média? qui lit ces contre inventeurs? Qui suit ces poseurs de grand chemin? Ces cliques conservatrices, sautant d’une flaque l’autre? sans jamais nous étonner.

    Beaucoup trop de monde, à dire vrai.

  113. Carole Zalberg dit :

    Tu n’as rien d’autre à invoquer que l’accumulation, en une quarantaine d’années sur tes 52 ans de vie, de sales expériences, les « viens sucer salope » qui t’atteignent comme un crachât parce qu’à dix ans, ce jour-là, tu portes une jupe soulevée furtivement par l’homme t’offrant aussi ses couilles d’un geste et que personne à cet arrêt de bus ne manifeste son indignation – c’est donc que tu l’as bien cherché, rien d’autre à dénoncer que les pas qui emboîtent le tien dans la nuit, se rapprochent à te glacer le sang jusqu’à ce que tu trouves refuge dans le premier hall d’immeuble venu – bien avant l’ère des digicodes, heureusement, rien d’autre à évoquer que le chauffeur de taxi qui, la nuit encore, verrouille ses portes et te retient par le bras le temps de déverser son flot d’insanités, ou que la queue brandie à hauteur de ton visage dans le métro, alors que tu n’en as encore jamais vues – tu n’as pas de frères et ton père est pudique -, te tétanisant au point que tu n’oses pas changer de place, que tu subis cette exhibition telle une punition justifiée.
    Tu n’as d’autre légitimité, donc, que ces souvenirs innombrables et incrustés dans ta mémoire comme autant d’épines dans la chair, mais ce terme de « victimaire » censé désigner une tendance regrettable, un excès, t’en rappelle un autre prononcé avec le même mépris : celui de littérature ou autre forme d’art « mémoriels ». Dans les deux cas on sous-entend que tu te complais, qu’il serait temps de la fermer, maintenant, et de ne pas aller puiser encore et encore dans tes traumas/de ne pas toujours en revenir à cette Shoah dont on nous rabat les oreilles alors qu’il faut aller de l’avant/de nous lâcher avec l’esclavage ou le génocide arménien/de les oublier les méfaits pourtant infinis du colonialisme… Tu entends, dans ces deux termes, la même injonction à ravaler sa parole et la même condescendance : « il y a ceux qui foncent, qui regardent vers l’avenir, qui sont forts et positifs, et il y a vous, les faibles, les geignards, les quémandeurs de reconnaissance et de réparation. C’est cela, toi, qui te donne la nausée dans l’actuel débat.

  114. Lise dit :

    Le débat n’ existe pas. Il n’existera jamais. Le sexe est une forme de pouvoir… Les femmes « portent » la vie, elles « doivent » payer. Le plus invraisemblable, c’est lorsque la « journée de la jupe » à même pas quinze ans, en rentrant de l’école; y’a un blanc… c’est rien, c’est la prime, la pleine campagne, mais…. Rien qu’un geste… Tu n’oublie… jamais, et les hommes d’après, tous, mais alors…. Tous…. deviennent des « prédateurs, à un moment où à un autre… Même « l’homme de ta vie, exilé en Suisse… N’osera pas… te dire que toute une vie ne te rassurera pas. Tu as osé te mettre en jupe, ce jour-là, pour la première fois, c’est rien, c’est pas grand-chose, mais toute ta vie, tu auras ce visage, cette peur, les trois mois d’après, où ton grand frère te serrera la main, où il reviendra, sur son Ciao, de loin, à te fixer…. et le grand frère qui ne fait que te parler, te serrer la main, te rassurer…….. te rassurer … te rassurer.

    Puis, les psys, puis, on va laisser tomber, on va oublier. Ben oui. Ben oui. Vivement, l’autre vie…

    Et les paroles qui se libèrent. Le même boomerang, à chaque fois, le même « nom-dit-pas » « non », « non »; mais, la question qui me vient, à l’âge de je dirais, une forme… de « maturité » qu’est-ce-que la » femme », d’un ordre « général » paie.

    Après oui, parlons, discutons, agrémentons, mais une seule et unique question est réelle, et revient. Depuis quand on « paie »? Où est « le » crime?

    Dieu a… tout de même… Créé les deux. Dans cette… drôle de… réalité.
    La « femme-objet » est un… Mythe. Créé de toutes pièces par… L’ homme.

     » Chaque matinée est l’aube de notre être. »

  115. estelle dit :

    J’ai depuis longtemps évincé les êtres violents de ma vie, nettoyé la gangrène machiste (sauf au boulot, et encore, je me fous bien de leur gueule). J’ai en outre un radar pour détecter les hypocrites, les vampires psychiques, les suceurs d’idée et de sang, mais là, je crois que je vais m’éloigner des courses côté tribune. Le terrain est lourd.

    Physiquement, verbalement, dans la vie de tous les jours, j’ai pris position pour les femmes ;

    mais je ne rêve plus de voir un bord noble montrer une voie sereine pour chaque créature.

    L’idée de progrès est consommée.

  116. les critiques parisiens, les parisiens dit :

    Je lis des articles de critiques parisiens branchés, ou post branchés, et le ton est vraiment vieillot, condescendant, pas libéré. On se congratule. On s’entraide. On survit à peine. Dans la langue comme dans l’esprit, je vois des petits cercles fermés, des pièces rarement aérées sauf pour un week-end nature où ils se minent au vin et à la crème, rongés d’écume pour les uns, rangés en famille pour les autres. Deux mondes cohabitent et disparaissent sans presque rien laisser.

    Altérés par l’échec dans la même ville, dans le même réseau, les mêmes connexions neuronales, avec l’amour pour un art qui ne porte rien ni personne, baignés dedans depuis la tendre adolescence, peu se rendent compte que leur passion est un retranchement. Peu ont vraiment tenté une nouvelle aventure : un exil, un changement de pays, de langue, de métier, un renouveau, une prise de risque.

    Alors, il y a un peu de social pour faire le pli, sagesse tardive des routiers rincés par les paysages d’autoroute. Mais, tenez! qu’on y décèle les complexes mécanismes des sociétés de contrôle, qu’on s’entête à alimenter le monde de la nuit, qu’on admire le panache de certains philosophes, on sent bien que le coeur n’y est plus.

    Rien dans leur vie, à part une pauvreté systémique et un engourdissement tant sexuel que moteur, ne leur offre d’autre perspective que de parler d’eux mêmes à travers l’artiste d’à côté, à travers un milieu démembré aux poumons minuscules en pleine suffocation capitaliste, en pleine souffrance et domination, rien n’a jamais été aussi violent dans le confort relatif ; et qu’on pleure tiens, à la joie d’être ensemble, une tribu de plus ou de moins, mais une tribu quand même! C’est l’osmose par dessus l’épaule.

    C’est la foi en des caprices infinis.

    blm

  117. blm dit :

    Plus crasse pléonasme de notre langue franco-romaine impérialiste et violente, parfaite pour le conflit, le mensonge, et bien-sûr, la poésie et la littérature :

     » Au sens propre du terme « 

  118. Et petit, tout petit cheminot,
    Prend ton rail et pleure,
    Prends le train de la misère,
    Train de mensonges,
    Ta vie, c’est tout sauf de la poésie,
    Dieu le père lui-moi, vois, sait,
    Petit cheminot
    Au peuple ce que tu as donné
    Trois-huit et symptômes
    Classés, déclassés, reclassés,
    Grande classe,
    La dame de fer
    Raille ton nom,
    Déraille ton cri,
    Trois-huit te dépressionne,
    Trois-huit te cloue,
    Trois-huit te crucifie,
    Mais où est le poésie?
    Quels avantages…
    0 trimer par temps d’ ôrage,
    Sur les voies affairées pour trois sous?
    « Privilégiés » « Nantis »
    Allez voir, par vous-mêmes, ce qu’ils priment,
    Telle une vaste trime…
    Pour trois sous…
    Et pas qu’en Italie, je la firme.
    (au présent)
    Et grève, les gravillons,
    Suivent les chemins d’étrain.

    @mi vecchio et mes frères… (leur(s) frère(s).

  119. Houria Bouteldja. dit :

    A propos de l’antisémitisme en France, et de la pseudo lutte contre ce même antisémitisme :

    “Nous sommes devant un jeu de dupes où les vedettes qui campent les rôles principaux sont vous et nous. Les Juifs et les Arabes, ces enfants terribles et turbulents qui s’épuisent à réconcilier les bonnes âmes chrétiennes. Alors que l’acteur principal est blanc: l’Occident.(…)

    L’antisionisme sera l’espace de la confrontation historique entre vous et les Blancs, l’opportunité pour les seconds de vous demander trois fois pardon: une première fois pour le génocide, une deuxième fois pour ne pas vous avoir rétablis, après 1945, dans une pleine citoyenneté européenne et sans conditions, et enfin de vous avoir offert une prison à ciel ouvert: Israël.

    L’antisionisme sera aussi et enfin l’espace de la confrontation historique entre nous et les Blancs, l’opportunité pour les seconds de nous demander pardon pour le cynisme avec lequel ils se sont lavés de leurs crimes sur notre dos.”

    Houria Bouteldja

  120. Gilles Deleuze - machination dit :

    Gilles Deleuze : « Les USA et l’Europe devaient réparation aux juifs. Et cette réparation, ils la firent payer par un peuple dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’y était pour rien, singulièrement innocent de tout holocauste et n’en ayant même pas entendu parler. C’est là que le grotesque commence, aussi bien que la violence. Le sionisme, puis l’Etat d’Israël exigeront que les Palestiniens les reconnaissent en droit. Mais lui, l’Etat d’Israël, il ne cessera de nier le fait même d’un peuple palestinien. On ne parlera jamais de Palestiniens, mais d’Arabes de Palestine, comme s’ils s’étaient trouvés là par hasard ou par erreur. Et plus tard, on fera comme si les Palestiniens expulsés venaient du dehors, on ne parlera pas de la première guerre de résistance qu’ils ont menée tout seuls. On en fera les descendants d’Hitler, puisqu’ils ne reconnaissaient pas le droit d’Israël. Mais Israël se réserve le droit de nier leur existence de fait. C’est là que commence une fiction qui devait s’étendre de plus en plus, et peser sur tous ceux qui défendaient la cause palestinienne. Cette fiction, ce pari d’Israël, c’était de faire passer pour antisémites tous ceux qui contesteraient les conditions de fait et les actions de l’Etat sioniste. Cette opération trouve sa source dans la froide politique d’Israël à l’égard des Palestiniens.

    Israël n’a jamais caché son but, dès le début : faire le vide dans le territoire palestinien. Et bien mieux, faire comme si le territoire palestinien était vide, destiné depuis toujours aux sionistes. Il s’agissait bien de colonisation, mais pas au sens européen du XIX° siècle : on n’exploiterait pas les habitants du pays, on les ferait partir. Ceux qui resteraient, on n’en ferait pas une main-d’oeuvre dépendant du territoire, mais plutôt une main-d’oeuvre volante et détachée, comme si c’étaient des immigrés mis en ghetto. Dès le début, c’est l’achat des terres sous la condition qu’elles soient vides d’occupants, ou vidables. C’est un génocide, mais où l’extermination physique reste subordonnée à l’évacuation géographique : n’étant que des Arabes en général, les Palestiniens survivants doivent aller se fondre avec les autres Arabes. L’extermination physique, qu’elle soit ou non confiée à des mercenaires, est parfaitement présente. Mais ce n’est pas un génocide, dit-on, puisqu’elle n’est pas le « but final » : en effet, c’est un moyen parmi d’autres.

    La complicité des Etats-Unis avec Israël ne vient pas seulement de la puissance d’un lobby sioniste. Elias Sanbar a bien montré comment les Etats-Unis retrouvaient dans Israël un aspect de leur histoire : l’extermination des Indiens, qui, là aussi, ne fut qu’en partie directement physique. il s’agissait de faire le vide, et comme s’il n’y avait jamais eu d’Indiens, sauf dans des ghettos qui en feraient autant d’immigrés du dedans. A beaucoup d’égards, les Palestiniens sont les nouveaux Indiens, les Indiens d’Israël. »

  121. Brieuc Le Meur - les droites nationales dit :

    Lu dernièrement, en réaction d’un article de libé à propos de l’essor des droites nationales dans le monde:

    https://www.liberation.fr/france/2018/10/26/les-droites-radicales-fondent-sur-le-globe_1688207

    *

    Houria Bouteldja:
     » Le constat est juste mais Joffrin oublie juste de dire que la sociale démocratie dont Libé est un chantre est largement responsable de cette situation, la sociale démocratie étant comme chacun sait l’antichambre du fascisme. »

    *

    La sociale-dictature (le communisme) est aussi l’anti chambre du fascisme, comme la plupart des tentations nationales ou eugénistes qui dépassent et transgressent ce qui fait prétendument le cœur de leurs mouvements : droit du sang, environnement, climat et couleur ; pour finir en vaste blague oligarchique et théâtrale (chacune de ces notions étant renversée dès le premier billet d’avion acheté). En revanche, cette sociale démocratie capitaliste semble aussi être l’antichambre du communisme. Celui-ci est brutal car abstrait, et il est abstrait car brutal, tyrannique, car niant les personnes. On peut alors se demander de quoi le fascisme est l’antichambre? Et puis même, quand dort on? quand se repose t-on ?

    On dirait que ces trois-là s’alimentent les uns les autres, sans oublier les délires religieux, royalistes, les droits divins, les dogmes marchands, crypto terroristes. Je trouve personnellement que ces déclarations à l’emporte pièce (j’en fais les frais) ne mènent à rien. Il faut résolument construire hors des idéologies, et pour cela, accepter de laisser un peu de soi de côté, un peu de rêve, pour repenser la redistribution des richesses en fonction des données écologistes, technologiques (iA – qui permet de pallier au manque d’info et de donnée historique) et réseaux de citoyens au niveau local, hiérarchies horizontales), mais aussi, comme vous le faites si bien, en fonction des données migratoires passées, présentes et futures, en mettant donc en lumière les avantages de ces fusions, et non, seulement les amères constats, les séculaires rejets de l’autre.

    Je trouve qu’il y a un angle mort dans le discours du PIR, en ce sens qu’il est affirmé que l’inégalité, le racisme, la binarité, l’esclavagisme, l’invasion, le vol (et viol) des ressources et des personnes (il faut sûrement arrêter de dire « colonialisme », sont des produits du capitalisme… ou en tout cas, se déploient en parallèle), sans proposer de système tourné vers le futur, en vertu de la modernité et des avantages fournis par l’humain, la jeunesse, l’intelligence collective. Un peu comme un plombier ou un peintre qui s’apercevrait qu’il faut aussi qu’il devienne maçon, ou architecte, pour réparer (ou tomber) ses murs, ses tuyaux. Cet architecte-là va au devant de difficultés théoriques et surtout, pratiques, qui posent la question du compromis.

    Comment être l’un et l’autre? Parfois en étant encore une troisième chose.

  122. Brieuc Le Meur - anti dramaturgie anthropocène dit :

    Ceux qui œuvrent à décrypter et à combattre à demi, sur le terrain des idées, les forces qui font plonger sans relâche les peuples vers l’isolement, la pauvreté, puis ensuite le rejet de l’autre, ne s’aperçoivent pas qu’ils renforcent les paradigmes de crise intime, de révolte contre productive, d’effondrement de la confiance et de la .. sensibilité peut-être.
    Quelque chose souffre, quelque chose peine à s’ouvrir et c’est diffus dans à peu près toute la vie : certaines personnes, d’emblées, sont plus intéressées par une certaine fréquence, par un mouvement de survie pyramidale: s’extraire et piétiner, parce qu’ils ont compris qu’ils allaient mourir, et que peut-être, rien ne compte…
    Il se cache là des forces innées qu’effectivement, ni éducation, ni formation, ni politique, ne peuvent contraindre.

  123. Brieuc Le Meur dit :

    Comment les mots ont failli.

    Trump et Bolsonaro, c’est comme si on leur écrivait en négatif leur programme. Ils n’ont qu’à lire ce qu’il ne faut pas faire. Ils emploient sciemment les contraires exacts des discours critiques à leur encontre. Même les caricatures les renforcent.

    Il y a là un effet quasi mécanique. Ce n’est pas dû au fait que le capitalisme soit responsable de la montée des fascismes. C’est plutôt d’une grave implosion, une grave défaite du discours intellectuel comme du militantisme en réseau, de facto élitiste, même si progressiste.

    Ce discours s’écoute parler, et se libère alors des contraintes pratiques et des compromis à effectuer pour -réellement- faire levier ,et concrètement, sur la société (et non par une guerre de la pensée qui repousse les masses). Les élites, qu’elles qu’elles soient, sont alors toutes les mêmes.

    L’enjeu, à l’échelle de la planète, est de se demander comment se construit une personne ; souvent pas ses dénis, ses silences, sa paresse.

    Une personne ne devrait plus avoir peur. Il faut aller de l’avant vers des systèmes où l’hystérie du plein emploi est délaissée.

    Un revenu universel assez élevé, pour tous, semble une première option, puis : une redéfinition de l’entreprise.

    *

    Discours de l’entre-deux-tours de J. Bolsonaro, candidat vicorieux de l’extrème droite brésilinenne, dimanche 21 octobre 2018 :

    « Ce sera un nettoyage jamais vu dans l’histoire du Brésil.
    Vous verrez des forces armées hautaines, qui collaboreront à l’avenir du Brésil. »
    « Vous verrez une force de police civile et militaire, et un arsenal juridique pour leur briser le dos. »
     » Bandits du Mouvement des sans-terre (MST), voyous du mouvement des travailleurs sans toit (MTST), vos actions seront qualifiées de terrorisme. Vous n’exercerez plus la terreur à la campagne, ou à la ville…. »

  124. BLM - Gilets jaunes dit :

    . ne plus penser. être entier . il n’y a pas de stratégie, il n’y a pas de projet qui ressemble à ce qu’il y avait avant, puisque nous n’en voulons plus. tout le monde se rallie. c’est ça le projet. on y va, entièrement.

  125. auddie dit :

    L’idée, c’est d’être dans une sorte d’économie de pensée pour avancer, avancer entièrement. D’ailleurs, tant de choses ont été dites et personne n’a vu venir ce mouvement. Des couches et des couches de pseudo intelligence se sont empilées, mais ça n’a pas dispensé les auteurs de tous bords, et je m’inclue dans ce processus, d’exprimer une certaine forme de débilité, en tout cas une émanation contre productive. Là, ce mouvement, c’est justement le contraire d’une pensée emberlificotée, intellectualiste. Des gens qui n’ont pas fait d’études supérieures ne sont ni pas auteurs ni artistes ni retraités pendus devant facebook, sont entiers, et produisent une action, une analyse entière, un engagement concret, sans prise de pouvoir intellectuelle. ça avance brut de brut.

  126. Lise. Océan dit :

    A la place de « gilets jaunes » J’ aurais écrit….  » TA ROUTE M….. » Histoire qu’il se fraye ou même trouve le bon chemin…

    Je n’ aimerais en tous cas pas être à Paris…

    Une aberration de voir jusqu’où les inégalités prédominent.
    Qu’ ils se mettent deux secondes à leurs places. Deux secondes d’ altruisme, quoi !!!!!!!!!
    Deux secondes de leur courage, quoi !!! Ils le méritent. Amplement.

    L’ humain. Repenser HUMAIN. Juste ça, quoi…

  127. auddie dit :

    Je lis la consternation de gens qui exigent que les gilets jaunes aient des leaders, des revendications construites, mais ces exigences sont justement le fait d’une pensée déconstruite, c’est à dire, sans cesse assistée par l’état. C’est une diffraction de la pensée. C’est le contraire d’une autonomie propre à l’âge adulte. Donc, pourquoi revenir aux hiérarchies pyramidales?

    Où est-ce écrit qu’il faille absolument un « projet »? Est-ce qu’on ne peut pas s’administrer collectivement sans figure paternaliste? Ne sommes-nous pas responsables de nos actes dans la vie de tous les jours ?

  128. auddie - salut dit :

    Le mouvement oblige tout le monde à évoluer. Il a éclipse une pensée qui ne portait plus. Les politiques, les auteurs, les activistes, sont dans le désarroi : leur théories, leurs travaux récents sont éclipsés. Ils ne rayonnent plus. Les polarités ont bougé. L’effort, ce n’est plus l’analyse, ni le plaidoyer, ni même le militantisme ; même ça est rayé de la carte. Il n’y a plus de militants, plus de partis ; ça a même assaini un peu la presse. Il n’y a plus que les gens vrais qui résistent, des gens dont la parole porte. Leur action est à l’opposé de la retenue ; à l’opposé d’une réalité constituée, fabriquée.

  129. auddie - lacrymo dit :

    étrange, je me sens en manque de lacrymo
    il faut que je retourne voir mon dealer de violence
    en france
    ce petit goût poivré, la respiration qui pense
    l’impression d’être vivant.
    il faut que je retourne le voir
    lui et moi, c’est toujours le grand soir

  130. auddie - regarder ailleurs dit :

    Le problème n’est pas que le mouvement puisse momentanément s’essouffler pour mieux reprendre sur des formes ciblées, des blocages intelligents, véritablement pénalisants pour les « sociétés d’état » ou « l’état-entreprise-hors-sol », ou bien, qu’un taré à Strasbourg donne vaguement l’impression que les gars des ministères font leur taf, non, le problème, c’est qu’une minute après l’holocauste ou après le pire des tremblements de terre, des gens mangeaient leur sandwich et parlaient tiercé. L’homme a toujours été comme ça. Je suppose que lors de la révolution française, la moitié de Paris regardait ailleurs et séchait son linge, et pourtant, cette révolution a porté jusqu’au plus profond des provinces et jusqu’au bout du monde. Le week-end du 8 j’étais à Paris pour l’acte IV. Trois rues plus loin des Champs-Elysées, les gens sortaient fumer leur clope, se grattaient le coude ou lisaient dans le métro comme si de rien n’était. J’avais envie de leur hurler à la gueule. Mais récemment, je vois que les japonais, les bulgares, les américains, les égyptiens, et peut-être le monde entier, se fichent complètement que Gégé se soit engueulé avec Lucien sur le rond point de Bure-la-Gozette à propos des complots de l’ordre mondial, qui de toute façon, sont vrais. Ils sont aussi vrais que les japonais, les bulgares, les américains, les égyptiens, et peut-être le monde entier, ne retient que la possibilité d’un avenir différent pour eux aussi, la possibilité d’une voie de sortie à cette organisation-là de nos vies… dans l’honneur et la dignité. Voilà ce que le monde regarde, voilà ce que le monde retient. Voilà ce que le monde attend. Alors on continue.

  131. Brieuc Le Meur - gauche droite et KO social dit :

    Le reportage sur arte à propos de Xi Jinping, montre un communisme chinois qui est une copie exacte de l’ultra libéralisme. Les histoires de ces deux courants se confondent, avec des intentions apparemment différentes (économiques), mais qui dans les faits, les peurs et les actions, démontre un parallèle net, une image identique, une action fantôme.
    Les ultra libéraux, oligarques, organisent un consensus idéologique basé sur l’invasion, sur un passage à la caisse absolutiste, qui transgresse toute logique, qui est prêt à détruire des nations, la nature, ou des classes sociales…
    … tandis que les communistes, oligarques eux aussi, organisent des investissements massifs pour transformer tout ce qu’ils touchent, une action proche de la “terraformation” chère aux écrivains de science fiction (que Philpp K. Dick a développé, je crois), développant une adaptabilité parfaite au capitalisme global, avec une mise au pas de leurs travailleurs tel que le rêveraient tous leurs ennemis américains.
    Dans cent ans, on les mettra dans le même sac sans lever un sourcil. Ca aura l’air d’une action d’individualités cryptées, aux habits différents, mais avec les mêmes valeurs nationalistes intrinsèques. Leurs jeux idéologiques ne sont que des prétextes. Seule est claire une domination aveugle , et surtout, une méfiance vis à vis de citoyens, vus comme plus enfants qu’eux. On ne peut pas faire confiance aux gens, quel que soit le bloc ou la tendance. C’est ça, le 20ème siècle.
    Ces capitalistes et ces communistes souffrent de la même terreur vis à vis de la responsabilité, la leur, comme ceux de leur peuple.
    2019 sera peut-être l’année de l’émancipation de ces guides, dont l’un est le moulage de l’autre

  132. auddie - ideo-morphes dit :

    De nombreux mots sont employés pour décrire des notions différentes. Ces mots sonnent alors comme des contre-projets. Ils ont deux sens, deux histoires différentes. « Démocratie », « nationalisme », « fascisme », mais aussi « dialogue », « identité », « liberté », « opinion », « agression », « impérialisme », selon la démonstration qui doit en être faite.

    C’est une tendance qu’il s’agirait de ne pas occulter, car elle qui aboutit à « rouge brun », terme extrêmement agaçant. L’extrême gauche et l’extrême droite sont aux antipodes, humainement et politiquement. Ce sont plutôt les gauches et les droites modérées, fusionnées depuis des décennies, qui mentent sans arrêt sur leur projet.

    C’est de ces « centres » que viennent les confusions modernes, toutes les manipulations structurelles qui jettent les gens dans la rue, et qui manipulent tour à tour l’opinion.

  133. auddie - la gauche dit :

    Ça fait vraiment peur cette division de la gauche. Chaque parti de gauche sera encore une fois comptable de la réélection d’un haineux néo libéral ou d’une néo libérale au discours haineux. On se fiche de savoir que le prochain système sera un revenu universel, un salariat garanti à vie, un neo communisme éclairé, une décroissance, une démocratie horizontale ou même une démocratie sans hommes politique du tout (mon option préférée). Mais là, ces guerres intestines…

  134. auddie - hiérarchies dit :

    La passion des gens pour la hiérarchie est solide. On essaie d’expliquer qu’on ne veut plus d’hommes et de femmes politiques, que les institutions à venir seront ce qui organise et régule, mais les journalistes et internautes veulent toujours trouver un chef quelque part, une figure sur laquelle se projeter. Eric Drouet un jour, demain untelle, après demain untel, qui n’a rien demandé. Quand la véritable démocratie sera instituée, il n’y aura plus personne à interviewer, alors ils iront filmer l’interrupteur, la machine à café, le rhododendron. « C’est lui, c’est lui le chef »!

  135. Brieuc Le Meur - la violence dit :

    A propos de l’approbation de la violence, de la révolte qui fait débat dans la sphère publique et médiatique.

    On peut dire beaucoup de ces gestes de défense. D’ailleurs tout se montre et s’explique avec la dramaturgie, la littérature ou le cinéma. Mais en politique, en droit, cette question fait basculer la réputation de quelqu’un sur un plateau, puis devant les tribunaux. Il semble que ce soit la frontière politique et morale absolue : justifier ou non la violence. C’est l’argument qui libère la catégorisation, le jet de pierre: « Tous sur lui! on peut y aller maintenant, il l’a dit! ». C’est l’élément de communication qui emporte tout débat, toute rationalité. « Approuvez-vous la violence des casseurs ou du gilet jaune boxeur? » Telle une épée de Damoclès au dessus de la tête, et ce qui n’est ni une opinion ni une intention…qui justifie l’emploi d’une répression inconsidérée et de méthodes d’emprisonnement à la turque. C’est une compréhension, une démonstration de cause à effet, qui est prise pour un geste, une présomption de violence (tandis qu’en face on nous bassine avec le présomption d’innocence). Donc, on se tait.

    Mais… quelle est la teneur des discussions privées entre citoyens, chez les gilets jaunes, chez les internautes? C’est une colère brute, c’est une indignation qui prend à la gorge. C’est tellement grave! Un sentiment majeur n’est pas mis en doute : il n’y a plus rien à perdre, plus à réfléchir : c’est violent! En définitive, le peu à perdre, c’est de ne plus pouvoir se regarder devant la glace le matin si on ne fait rien.

    Tous convaincus d’un mouvement général et massif en vertu d’une urgence sociale, une forme de brutalité se réveille, dans le cadre institutionnel dira-t-on, puisque le citoyen en est l’ultime gardien. Pourquoi ne pas justifier publiquement cette brutalité rendue ? Ils ne vont pas mettre toute la france en prison?

    Le mur de Berlin est tombé lorsque des aurores bergé, des damarin, des bruno lemaire et des macron n’avaient plus la force de tenir et de ruiner leur peuple, de les asphyxier. Ils n’avaient plus la force de tenir des éléments de langage (protéger les institutions blabla), qui camouflent leur agressivité, leurs veines étriquées, leurs gorges asséchées, leurs estomacs acides, leur haine.

    Aujourd’hui aussi, ça ne tient qu’à un fil, à une donnée symbolique, à un élément de langage. Rendez vous compte où on en est : Ils nous démontrent par A plus B que leur hypocrisie ne tient qu’à cet élément de langage… Respecter l’institution: c’est se blanchir. Ils se cachent derrière un très mince écran, persuadés que l’arnaque est légale et peut rester légale!

    En face on nous dit, justifier la violence, c’est attaquer tout le monde, l’institution, la république. Mais nous, on attaque une caste, pas comme eux, la république.

    Alors voici deux vidéos.

    La première, on voit Juan Branco se défendre avec la didactique car il connaît les règles, avec la langue de bois qu’il renvoie à des accusateurs qui ne font que leur job en définitive. Mais on ressent la nullité de ce théâtre, l’innocuité de ce dialogue que l’on ne connait que trop bien. Il est alors interdit de dire dire quelque chose que tous pensent tout bas, mais il faut jouer le jeu, et tourner autour du pot, ne jamais tomber dans le piège du mot répréhensible. L’accusé doit conserver la clé dans sa main, et ne jamais la lâcher.

    Dans l’autre on voit un « philosophe » qui adopte une toute autre stratégie, la bonne selon moi : la sincérité. C’est à dire que sa ligne est de « comprendre » la violence. Ce n’est pas « inciter » à la violence. Ce n’est pas l’accompagner, ni la susciter (Ce qui suscite la violence, c’est l’injustice. La république, c’est assurer un système, le même pour tous. Mais on constate que ce n »est absolument pas le cas). Puis il agit avec un certain humour, utilisant la fibre catho séculaire, l’abbé pierre etc. Et là tous se font prendre au piège. Ils coupent l’émission. Puis ça reprend dans le calme. Avec beaucoup de patience il est rentré dans le coeur de l’émotion.

    Il y a d’autres stratégies, encore meilleures sûrement. D’autres citations, d’autres mises en lumière historiques. Mais ce qui est sûr, dès à présent, c’est que si chacun fait de cet élément de langage une vaste blague, « comprendre la violence », ça met l’oppresseur devant sa propre justification, au pied du mur, dépossédé de son propre humour.

    C »est drôle, non ?

    .
    .
    .
    .

    Exemple 1 : https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/juan-branco-aurore-berge-veut-criminaliser-la-pensee-c-est-sympathique-1130769.html

    Exemple 2 : https://www.youtube.com/watch?time_continue=64&v=8ylx78tUdUo

  136. blm - la "tech scene" dit :

    ah les joies de la « tech scene ». je la connais un peu cette filière internet et start up. tout le monde est comme ça. ça soigne son pitch et son image, mais dans les faits, aucune intégrité. pas de valeurs. pas de conscience. Une bêtise décuplée qui se mesure à l’aune de la bonne présentation et des heures de yoga. une compétition dégueulasse avec tout en haut des « business angels » ou des « venture capitalists » (fonds d’investissements) à l’esprit et à l’attitude à vomir, investisseurs dont la simplicité brutale est le métier, et le manque de vision sociale et environnementale, la caractéristique principale. Il y a beaucoup de casse, beaucoup de gens ruinés, laissés pour compte. Il y a dedans des gens brillants, c’est dommage, mais dès qu’on navigue un peu trop dans ces sphères, le jugement se perd. On devient une sorte de guerrier sans âme, ou une guerrière. La pub c’est pareil. Et je suppose, les grandes écoles d’administration : des nids à désensibiliser, à pourrir la vie de toute valeur et de toute spiritualité.

  137. blm - Sarajevo dit :

    Je sais pas si ça peut apporter une pierre à l’édifice.. mais j’ai l’impression que la cause franco française a quelques raisons de rester dans les cartons, et de courir après le reste de la géopolitique. Je reviens de Sarajevo, où 8000 jeunes hommes musulmans ont été massacrés. Des jeunes hommes magnifiques. J’ai vu les photos de 400 d’entre eux dans un mémorium. Leur mères et épouses sont toujours dans des camps de réfugiés, 25 ans après, dans le sud-Est bosniaque. Elles les attendent encore, pensent qu’ils vont revenir peut-être, enfermés dans quelques camps de travail plus à l’est. Mais ils ne reviendront pas. Les nations unies ont clairement laissé faire ce massacre. Comme au Rwanda. Et demain ? Alors je peux vous dire que la cause des indigènes français comme du racisme anti blancs ou de je ne sais quelle déclaration à propos de l’identité, ou de centimes ça et là, ils s’en tapent le coquillard. Qui croira encore que ces questions ont un intérêt? Il n’y a que le fric. Le fric. Et le fric. Protéger les trusts, les exclusivités commerciales, les routes. Les influences, l’accès aux ressources et à l’énergie. Les gens peuvent crever. Doivent crever. On économise.

  138. brieuc le meur - la détresse des intellectuels français dit :

    Je gardais quelques contacts de gens un peu réacs pour voir ce qu’il se passais ailleurs car ils sont lus et écoutés, et malgré leurs manières de personnes éclairées, on découvre dans leur sillage la réalité des eaux troubles.

    Il y a ce journaleux de france inter qui passe de petit chroniqueur transparent à cadre de la culture libérale, en fin de carrière déjà, sautant sans transition de la jeunesse à la vieillesse, briefé par les professionnels de l’édition en réhab de com’ provoc’ parfaitement huilée, à la zemmour, à la yann moix, à la houellebecq, à la tout ce qu’on voudra mais il faut bien faire tourner la baraque, merde, que les internautes s’indignent! J’avais aussi un contact de vieux généticien parfaitement hystérique, aveugle et roi, comme de quelques jeunes intellos ou artistes en crise intellectuelle perpétuelle. Aujourd’hui bleu, demain vert, après demain: écarlate.

    Moi, curieux des opinions, des développements, des arguments, qui sont une matière féroce et utile, je voulais comprendre. Et j’ai vu, j’ai lu à quel point la ringardise et la lâcheté peuvent encore sonner de concert.

    J’ai vite compris que sous les erreurs d’analyse de ces énervés -de vrais énervés, en chemise, en poncifs, en morale et intelligence- ce qui se passe en France n’est pas une histoire de politique ni de couleur – jaune. C’est plus large que ça. Ce qui prend aux tripes et à la gorge depuis des décennies est une notion d’urgence. Avoir conscience de l’urgence, ça n’est pas banal. Vous savez ce truc, comme une épidémie qui approche ou une inondation, lorsqu’un élan vital vous submerge.

    Il s’agit au fond de sa survie morale avant toute autre forme de survie. Et oui! Il n’est pas question de sa survie à soi! Chacun a ses priorités devant de telles occasions, et la vie peut continuer comme elle est. Certain l’expriment différemment ; ils n’ont pas la force de sortir de leur repère culturels. Une éducation, une aversion contre une foule qui ne ressemble pas à ses standards, avec tous les gens que ça charrie, les niveaux de culture, de langage, les bons, les mauvais, les lumières, les ténèbres. Qu’en faire? se disent-ils. Quel fardeau!

    Eh bien voyez-vous, cher moi, cher toi, chers vous, les gilets jaunes ne portent pas TOUS des gilets. Ils ne sont pas -tous- sur des groupes facebook ni sur les ronds points. On dirait même qu’ils sont tout à fait ailleurs, et surtout, bien loin de l’esprit des faiseurs d’opinion en plein rejet esthétique et bourgeois. En pleine projection de soi.

    Plusieurs générations de gens conscients et généreux voient à chaque seconde les raisons de changer le monde. Ils le voient dans chaque signe du temps, chaque trait humain, et il y a une grande confiance que tout cela est possible. C’est ça, la face immergée et silencieuse de l’iceberg gilet jaune contemporain. Cette grosse banquise s’est détachée du continent froid des cerveaux gelés, des espaces surveillés, lobotomisés de la culture et du travail, et à l’instar des vrais icebergs réchauffés climatiques par les mêmes causes absurdes où le chiffe d’affaire est plus important que la qualité, ils voient fondre leur apathie et leur servilité à vue d’oeil. Une partie de la population n’est plus manipulable. Mais tout cela remonte à bien avant ce mouvement. Bien avant une histoire de code couleur.

    Les néos réactionnaires le comprennent peut-être. Le cynisme, c’est la vie. Mauvais perdants, tout est bon pour détruire le futur et se placer dans l’intervalle. Tout est bon pour accepter encore des forces de surveillance de plus en plus puissantes, concentrer son attention sur le fil de l’autre, sur son écran intérieur, au lieu d’y aller soi, au lieu de relever le niveau. Il n’y a que le bruit et la fureur à la télé, et rien d’autre. Ils essayent même de faire de la faim, de la précarité, une idéologie! On croit rêver.
    Les indifférents ou les adorateurs du calme refusent également (et là c’est encore plus grave) d’aller au delà de la prise de conscience écologique et spirituelle dont le mouvement des gilets jaunes est l’épi phénomène. Salir son mur avec des propos de militants écolos, ces loosers mal fringués, afficher un soutien à ces sauvages…vous n’êtes pas sérieux. Mieux vaut faire des exploités les harceleurs…

    Pour moi le meilleur slogan est : « Fin du monde, fin du mois, même responsables, même combat ».

    Devant nous pour changer les choses, ni fascisme, ni désastre écologique assumé, ni libéralisme, ni communisme, ni anarchie puérile. Ces mots sont usés jusqu’à la corde.

    Nous dédirons construire autre chose. Nous ne l’avons jamais crié avec des gilets mais nous sommes de ce mouvement. Si des énnervés, des abrutis, des enfants presque, victimes eux aussi, en soient aussi puisqu’ils souffrent… maintenus dans leur idées tordues…Il y a 15% de xénophobes en France ils seront toujours là, et ils squattent les espaces public dès qu’ils le peuvent. Ne vous méprenez pas sur ces phénomènes. Les projets politiques nouveaux qui se construisent entendent adoucir et responsabiliser les gens avec une valeur haute, très haute, du bien commun et des nouvelles façon de vivre et de travailler. Je comprend qu’on ne puisse pas passer son temps à faire de la politique, à s’y intéresser. Je comprend qu’on attende qu’elle soit automatisée ; on veut faire « confiance » à des élus. Eh bien non. Il va falloir voter plus souvent et pour de plus petites choses. C’est comme ça.

    En attendant, ceux qui voient des fascistes et des antisémites partout… veulent rester entre gens de bonne compagnie, avec leur standing professionnel. Comme c’est bizarre… Ils vivent et prolongent des rapports familiaux et sociaux si anciens qu’on ne comprend même plus ce qu’ils veulent dire. Si d’aucun puisse encore saisir dans quelle époque on vit. C’est un peu comme Trump qui ne comprend pas la différence entre météo et réchauffement climatique. Là, des gens -avantagés- (mais le sont-ils vraiment?) méprisent ouvertement ce qu’il leur permet de se maintenir au sommet de l’échelle sociale. Tout cela est basé sur le plaisir que d’autres n’aient rien, et eux, presque tout; calme, santé, culture, avenir, propriétés, jobs, relations. Leur plaisir est total. On ne mesure jamais cette force inconsciente de la comparaison. On ne mesure jamais que son propre esprit CONNAIT ce dont il jouit. C’est une force terrible, génératrice de plaisir ou de dépression profonde. Les intellectuels et chercheurs qui les représentent le crient forts : Nous, les nanti qui passons entre les gouttes, accusons les pauvres gens qui protestent. On les a sous les yeux, habillés comme des éboueurs. Balançons-leur nos ordures psychiques!

    C’est plus qu’absurde : c’est symptomatique. C’est la crise du jouet cassé, de l’attention déchue, du lien affectif rompu. Parfois aussi, de la rancœur sénile. Et après, faut recréer le conflit à l’extérieur. Ainsi se prolongent les chroniques des pompiers pyromanes. Ensuite? vient l’hystérie…

    Ces gens.. ça les ferait jouir que ce mouvement soit fasciste. C’est ce qu’ils désirent. C’est devenu une sorte de délire sexuel malade, ce qui d’ailleurs est tout à fait compatible à l’hystérie. D’abord on projette ses propres pulsions, puis on instrumentalise l’autre (tant l’adversaire que la victime séculaire du racisme et de la xénophobie, ce qui est un comble). Ce qui fait de ces hystériques les extrêmes en chef. Ils ne le savent pas encore, mais quand ça va s’ébruiter…

    *

    Comment en est-on arrivé là?

    En France le bateau coule, mais l’orchestre joue toujours. La belle société vit sur une souffrance qu’elle entretient car sans elle, plus d’identité. Mon subconscient est affamé. Qu’il me mente? Qu’importe!

    L’identité, c’est la souffrance de l’autre. Le mouvement bourgeois, c’est l’évitement.

    Ici, dans les journaux on instrumentalise l’antisémitisme pour soutenir un pouvoir aux malversations de plus en plus inquiétantes, arborant une saleté spirituelle jamais égalée (mais on instrumentalise pas la xénophobie hein, n’exagérons rien. Restons entre nous sur NOTRE territoire). On se sert de ce levier, de cette accusation automatique dès qu’un abruti sur 10 000 nous gratifie de sa TOC en ligne, de sa destruction d’abris-bus, de sa pancarte sur un pont d’autoroute, grands indices sociologiques modernes nous le savons tous. Là, encore, et dans une autre mesure, on se sert quand même de l’extrême droite pour faire élire des ultra libéraux absolument désastreux en gestion. Il faut élire Macron contre les fachos, mais il ne sait que tout vendre : trains, aéroports, services publics, centrales nucléaires. La france doit disparaître.

    Le bateau coule mais ces personnes publiques se promettent quand même des jours heureux, des places sur les plateaux télé et dans les journaux, sur les blogs consensuels et bien-sûr, sur la toile. Des jobs et des positions en or! Il suffit de dénoncer tout ce qui va contre le pouvoir. La position dominante est assurée. On veut sa part du gâteau ! Tous les coups sont permis. Alors, les gilets jaunes sont de droite et d’extrême droite qu’on vous dit !

  139. arnaud reigner dit :

    Il y a, dans de plus hautes sphères liées au monde du spectacle des histoires de placement aux postes clé, des histoires de soutiens au pouvoir et évidemment, un pouvoir de soutiens. Tout cela se cale et s’harmonise même sans coup de fil.
    C’est un consensus.

  140. auddie dit :

    Pourquoi on ne parle pas du fonctionnement d’une entreprise? Si nous voulons le RIC, alors nous voulons aussi une restructuration de la façon dont sont gérées les grandes entreprises. Les décisions peuvent aussi être prises en commun : Qui achète quoi, qui vend quoi et comment. Est-ce que c’est écologique. Est-ce que ça ne détruit pas la vie d’autres populations de l’autre côté de la planète. Que fait-on des bénéfices.
    Est-ce qu’il ne faudrait pas repenser, sinon interdire, la fonction, le rôle des investisseurs et des actionnaires ? Ce sont des sujets concrets qui ne sont jamais apparus dans les revendications. C’est pourtant le nerf de la guerre, le fondement de notre quotidien.

  141. blm - voile dit :

    Le voile est surtout un instrument, une instrumentalisation, quel que soit le côté où l’on se trouve (femme, homme, union, emprise ou liberté…). C’est un outil à message, un second écran entre soi et le réel. On devrait pouvoir dire la même chose sans cet outil (mais là c’est plus compliqué, puisqu’alors il ne permet plus de cacher d’autres choses : des idées médianes, des idées intimes, des gênes, des jalousies automatiques, des coïncidences avec le groupe, la famille). Il est aussi une façon d’exister au moyen de cette « inexistence » graphique, de ce camouflage; tant pour celui qui dicte que pour celle qui s’en pare.

    Mais, et c’est là le plus important : C’est surtout un jeu à deux, un jeu où l’homme et la femme sont égaux devant les traditions, devant le texte, unis par ce même respect du texte, sans qu’aucun ne tire son épingle du jeu, et ça, l’occident ne le comprendra jamais. Jamais. Il a besoin de victime ou d’oppresseur, pour son mensonge, pour son camouflage à lui. (je dis ça car j’étais en Egypte cet été et que je suis reparti de zéro en observant les couples au quotidien).

    Si il y a une victime du voile, ce n’est pas seulement la femme ; c’est aussi l’homme.

    Personnellement le voile, et même le niqab, ne me dérangent pas du tout (c’est une question de confiance, générale ; la confiance étant le seul instrument moral de stabilité). et je trouve ça personnellement assez beau. comme tant d’autres styles déviants et cultures, du punk aux queers, aux gens tout nus, aux gilets jaunes.

    Alors : Droit pour tous d’être et de s’habiller comme elles ou ils le veulent, quand ils le veulent (au travail ou en famille).

  142. blm - antisémites dit :

    Je n’en peux plus de ces posts qui dénigrent les gilets jaunes en les faisant passer pour des racistes et des antisémites.
    Avec ces accusations -du gouvernement LREM, des journalistes, des commentateurs-, ils prennent les juifs, lesm usulmans, les jeunes, les racisés en otage, et font de ces haines un instrument de propagande pour camoufler une autre xénophobie, celle-là, séculaire. Ces procédés grossiers qui consistent à perpétuer un conflit sont presque kitschs. Ils ont déjà fait élire chirac, puis macron, contre les le pen.
    Mais à chaque accusation mensongère, c’est l’ultra libéralisme qui gagne.
    A chaque accusation mensongère c’est la culture, les femmes, l’éducation, les petites gens, la biodiversité, qui périssent un peu plus sous les coups cyniques des libéraux.

  143. voidcaïd dit :

    dialogue post dystopique :

    A – Imaginons tu as envie de faire une oeuvre , tels qu’elle soit d’anticipations est ce que vu le niveau des politique tu ne réfléchirais pas a deux fois a montrer un monde dystopique en tant qu’artiste ou le montrer et qu’a final des états ou des nationalistes s’en servent pour faire valoir leur politique ? (c’est une question que je me pose et qui je pense devrait se poser a l’heure actuelle du monde)

    B – J’y ai déjà pensé. mais c’est comme d’avoir peur de montrer un synopsis à une prod de peur qu’elle te pique l’idée. Tu laisses passer 20 ans et tu vis toujours dans ta cave

    A – Je comprends sinon tu fais rien mais merde ça fait quand même mal…

    B- il ne faut pas être paranoïaque pour le paranoïaque

    B – il faut avancer. et puis. beaucoup aujourd’hui ont les mêmes idées au même moment. L’intérêt est d’être le premier. d’avoir le premier mot. Pas d’être du commentaire. Même ton espion surveillant est une personne normale et analyse les mêmes choses que toi. il faut être pénétrant sur tous les niveaux

    B – l’esprit critique n’est pas une ressource qu’on peut enlever à l’autre. et la générosité. ah !

  144. Voidcaïd dit :

    Il n’y aura pas de signal.

    Tout se fera en même temps.

  145. blm dit :

     » cette procession en blouse blanche « 

    Lettre à une défenseure d’une « culture pour les gilets jaunes » :
    (psychanalyste évidemment, et élève de Deuleuze)

     » Si vous commenciez par ne pas écarter certains artistes ou auteurs, chercheurs ou activistes, de votre curseur moral, le combat se porterait mieux.

    Les gens qui travaillent vraiment, vous ne les comprenez pas. Vous êtes à l’arrière garde molle. Ça cause beaucoup, ça enfonce des portes ouvertes avec des discours pleins d’intellectualité des années 70, mais en vérité vous ne faites qu’entretenir votre isolement. Tout cela ne conforte que des convertis, et ce bla bla dont vous vous faites l’écho vibrant ne porte ni jusqu’aux gilets jaunes, qui se foutent pas mal de vos larmoyantes consciences sur-entraînées au théâtre des pauvres, ni à ceux qu’il faudrait convaincre de ne pas voter fasciste (puisque vous croyez en voir chez tous ceux qui parlent différemment de vous, en votre sein).

    Ces fausses actions, ces consciences creuses, ne portent pas et encore moins aux sphères politiques qui se marrent bien devant vos combats d’idées et vos complications, combats caractéristiques d’une scène artistique co victime et co responsable de cet effondrement politique.

    La politique, c’est du concret, ce sont des actes, pas de l’activisme de pacotille sur un groupe facebook. Et l’innocuité, la fatuité de celui-ci, qui ne « coordonne » (sic) que vos postures à vous toutes et tous, en est un piteux exemple : l’exemple d’un entre soi des élites inutiles, poètes auto proclamés qui ne savent même plus que le monde avance sans eux.

    Allez donc bosser sur un chantier, dans une petite boite de plomberie, sur un salon avec des hôtesses ou des monteurs, dans une petite free party de province, dans un lycée technique, dans une soirée ennuyeuse d’aspirants banquiers où les filles sont jolies et leurs jeunes gens arrogants. Et là, là tout votre blabla s’évaporerait à mesure que vous comprendriez qu’ils ne savent même pas que vous existez, qu’ils sont imperméables depuis trente générations à vos écrits et pâmoisons didactiques bien mises à la grammaire parfaite, et soudain vous verriez un futur identique pour tous ces jeunes, qu’elle qu’en soit votre action « culturelle », et « intellectuelle ». Vous fermeriez votre ordinateur qui participe tout autant à l’effondrement que vos mots ne portent pas, et tenteriez une action moins héroïque, moins protégée, moins prétentieuse. « 

  146. auddie (le cas Assange) dit :

    Il y avait quelque chose d’intéressant à signaler avec le cas Assange : c’est le fait qu’il vivait publiquement caché dans l’ambassade d’Equateur. Quand on y pense, c’est comme d’être lié à une personne sans pouvoir la toucher.
    Chacun pouvait pourtant nettement frapper à sa porte et venir le chercher (comme il s’est finalement passé) ; ou bien, il pouvait partir les mains dans les poches. Pourquoi pas? Il « habitait » bien à Londres, non?

    Une force particulière empêchait de changer le cours de l’existence de Julian.
    De quoi est fait cet intermonde, ce théâtre sordide aux yeux de tous? Ce n’est pas le principe de la zone diplomatique. Non. Simplement, s’ils avaient bougé plus tôt, les gouvernements concernés par cette affaire eut été redevables de la même irruption dans leur espace protégé. Les faucons noirs. Les fédérations industrielles à triple, quadriple discours.

    Julian habitait là où leurs secrets sont.
    Il est le mensonge des autres. Notre mensonge. Notre Assange.
    Mais comme plus personne ne veut la vie qu’ils mènent, plus personne ne veut ressembler à ces riches personnes, à ces puissants. Car leur puissance est embarrassante.
    Il leur fallait avancer un nouveau pion.

  147. BLM - Notre dame brûle dit :

    Tout ce qu’on peut lire de sentimental depuis hier à propos de la « super architecture centenaire des compagnons » est chargé de l’indifférence qui règne. On a franchi toutes les limites de l’indécence, explosé tout sens des proportions.

    Dans le contexte actuel, les gens devraient contempler ce feu de joie puis dénoncer cette récupération des politiques soudain « rassemblés » et des cathos modernes et « cool ». Des milliardaires lâchent 700 millions au nom de « l’unité nationale » (puis ne payent pas). N’oubliez pas que tout cela arrive la veille d’un aveu ce conscience de Macron, au plus dur du ras le bol social et des gilets jaunes. Explique toi, président imbu de ta personne et cynique. Et c’est la main de dieu de Maradona qui parle. On ne sait pas ce que c’est, vraiment, que cet évènement. On les voit, sur le parvis, les identitaires, prier pour un symbole vite négocié avec leur conscience. On voit aussi des femmes violentes que l’idée d’une politique de droite dure façon allemagne année 30 ne ferait pas verser une larme. Il y en a même pour « prier dieu » soudain comme ça, en ligne, entre deux critiques de livre et une blague vraiment drôle et sympathique. Des professeurs de latin, des hipsters remontés à bloc soudain pétri de religion bien de chez nous. C’est surréaliste. C’est si surréaliste que l’évènement sera vite oublié. Il sera surtout vite oublié ce qu’il se serait passé si il n’avait pas eu lieu : une démission, ou un grand chambardement ministériel.

    Bon. Après on peut se mettre à parler du savoir faire, du vrai travail. Imaginez : le Louvre pourrait cramer, ça ferait de bonnes raisons de se remettre à peindre des corps nus, de dire la vérité… au lieu d’encenser ceux qui les possèdent, et qui les manipulent. Combien de trésors esthétiques sont niés aujourd’hui? Les compagnons actuels produisent des oeuvres magnifiques, on peut les voir dans les salles obscures, mais avec eux les familles bourgeoises ne peuvent plus se racheter une conduite. Avec Notre Dame, si. Comme ça en un clin d’oeil. Le patrimoooine!

    Ce qu’on a pu lire depuis hier est consternant. Même des gens qui luttent pour une justice sociale y vont de leur soudaine condescendance, de leur amour du patrimooooine!

    La vraie beauté, ce sont les rapports complexes de cause à effet, les cycles de la nature. Quand on les comprend, on réalise que 1 – tout se reconstruit , et – 2 En revanche, ce qui a été fait aux hommes est perdu à jamais. Acté à jamais.

    Les injustices ne se referment pas à coups de soudaines palpitations esthétiques. Fermer les yeux sur les rapports dégueulasses de domination et de manipulation des états et des religions, est la pire des idéologies. Ces symboles architecturaux, quels qu’ils soient, quelle que soit leur valeur, artistique, marchande, historique, ne valent rien face à cette violence séculaire, face au désarroi des gens.

    Cette posture, d’être « hyper concernée par l’art des compagnons » est symptomatique de l’absence inquiétante de ces effets. Une chose entraîne cela. Un mensonge, une manipulation, cachent ceci. C’est ce qui devrait obséder chacune et chacun: les signes du quotidien, même infimes. C’est un livre ouvert. Et ce brasier et ses réactions hypocrites, une révélation.

    Ce sont les réactions cathos et tremblantes le scandale, pas le brasier.

    Fermer les yeux sur la véritable mémoire, celle des cicatrices faites aux hommes, est la pire des idéologies. Car l’indifférence, la croyance qu’on est supérieur en culture et en vertu, le mépris envers des êtres différents : là est l’idéologie. C’est même d’ailleurs ce qui fonde tout totalitarisme. C’est là, partout, dans l’orthographe française, dans le luxe, sur les boulevards haussmanniens lugubres, dans ce patrimoine qui cache la misère. Ce sont des symboles édifiants.

    Alors, évidemment, j’apprécie moi aussi de rentrer dans une église ou une mosquée, ce que je ne manque jamais de faire. Ma mère était prof d’histoire. Je suis né à Blois, ville royale, ville historique. Je sais de quoi je parle. Les architectes, les artistes, les massons aiment leur travail, pas ce qu’il y a dans la tête du prince qui élève un édifice religieux à sa gloire lubrifiée. Les compagnons se foutent complètement qu’un édifice crame, ils auront toujours du boulot. Ils connaissaient mieux que quiconque les magouilles et la corruption de l’église. Achetez les œuvres de ceux qui sont vivants. Achetez les gargouilles gothiques d’aujourd’hui, les nus actuels, pas celles sous commande du dieu LVMH de l’époque. Les mêmes veulent rénover l’édifice ! A moins que vous ne vouliez donner votre enfant à l’église, ou aux notables de province qui les enculent, qui détruisent leur vie d’adulte ?

    Alors, vous l’aimez toujours autant, cette charpente à la con ?

    On s’en branle sérieux, comme disait un artiste récemment : on s’en branle comme de la porsche 911 du dernier des violeurs qui vient de cramer dans la rue.

  148. roger varice - notre dame des spy dit :

    L’esbroufe catho, la seule fake news qui dure depuis 2019 ans.

  149. blm - autisme dit :

    https://youtu.be/-R2ZjfWxQm0

    Ce reportage, brillant, laisse pourtant de sérieuses interrogations quand à la capacité à soigner les autistes. L’intérêt semble de pouvoir communiquer, d’avancer, d’être dans le résultat, mais pas la théorie. Ces praticiens, très justes, eux-mêmes autistes dans un sens, méritent de psychanalyser leur pratique. Leurs mots sont beaux, leur amour, leur générosité, leur patience surtout, est appréciable, et appréciée.
    Leur analyse est probablement la meilleure, mais c’est comme de demander à un peintre abstrait de construire un carrefour routier…
    Dans les faits -comme en politique (malheureusement)- des procédés symboliques, des contournements, sont les seuls capables de reconnecter les groupes, les neurones, les gens, les fonctions.

  150. auddie dit :

    . a écumé une nouvelle fois l’étonnante librairie photo de Bordeaux « l’ascenseur végétal ». une merveille. et ces livres. inspiration! et à côté les mojitos sont bons. ambiance contre jour près du billard. ces troquets à l’ancienne. ces devantures. le sud. les années 30. l’après guerre. tout est mignon, suffocant de bonheur. je viens d’arriver je ne m’ennuie pas. ça picole. et qu’est-ce que ça picole. dire que la weed est toujours interdite dans ces contrées. c’est la grande faucheuse qui se frotte les mains. ah, mourir d’immobilité, ou d’ennui, d’éternité, ou de business honnête.

  151. Estelle - rage dit :

    je ne veux pas savoir ce que seront les âmes et esprits des artistes berlinois minés par la défaite et le désespoir, lorsqu’ils seront vieux. Une génération entière de créateurs va se retrouver coincée, sans souvenirs, rongée par l’échec et le mur allemand, invisible, toujours dressé devant eux.

    Les conquêtes sont celles sur le temps, sur soi, et non sur la matière, ni sur l’espace. Seuls ceux qui avancent dans l’ombre, issus d’autres horizons, auront une sortie sur la mer
    trouvée par hasard tout au fond d’eux.

  152. auddie _ la chasse dit :

    En province en ce moment, de retour au pays, je voudrais aller courir demain dans la forêt de Vineuil, sans me faire tirer dessus.

    Mais parfois, citadines et citadins s’agitent et pilotent des opinions sans rien comprendre à l’histoire des zones rurales.

    Idem pour la cruauté naturelle de la nature, dont nous voyons les réminiscences. Bon nombre de chasseurs ne sont pas des monstres. Ils se baladent avec leur fils en se foutant bien de tirer quoi que ce soit. Ces folklores font partie intégrante d’un tissu social, que la gauche réformiste tente pourtant bien de défendre dans d’autres domaines. On n’est jamais à l’abri d’un paradoxe. Et puis, parfois, des mesures venues « d’en haut » n’amènent que la solitude.

  153. auddie - racisme dit :

    Mediapart du 24.09 :  » Le «racisme anti-Blancs» est une construction idéologique destinée à relativiser le racisme systémique, social et culturel, subi en France par les Noirs et les Arabes. Son ascension dans le débat public témoigne de l’aveuglement français à la question coloniale, à sa longue durée comme à sa persistante actualité.  »

    *

    Tellement vrai. C’est tellement vrai, mais c’est tellement difficile d’en parler avec quelqu’un qui a subit le rejet au quotidien et qui lutte pour faire reconnaître ce racisme séculaire. Ce rejet primaire entraîne tout avec lui, comme chaque détail de la vie française et européenne. A ce moment, on saisit mieux la rancœur et l’enfer vécu. Dans ce cas la parole d’un homme blanc est quasi nulle. Sa parole est nulle sur le débat public (normal, pourquoi en rajouter ? Laissons ceux qui souffrent dire d’abord l’injustice, jusqu’à ce que les sociétés changent en profondeur).
    Par contre elle ne l’est pas lorsqu’on s’adresse à un homme ou femme blanche aux idées rétrécies, pour lui expliquer que ses peurs et ignorances sont les fondements premiers des disharmonies urbaines.
    Les hiérarchies françaises empêchent ce pays d’avancer. Ainsi, peut-être que le véritable anti racisme, c’est la prise de bec à noël, dans sa propre famille…
    Idem pour le féminisme: Peut-être que le féminisme le plus effectif, c’est un homme qui parle à un macho, et qui lui explique que son attitude craint. Soudain il entend un discours neuf et volontaire, issu de sa « base », et il ouvre les yeux. Autrement, personne ne lui avait jamais dit qu’il se comportait comme un imbécile.

  154. Gilles Deleuze - affects tristes dit :

    Nous vivons dans un monde plutôt désagréable, où non seulement les gens, mais les pouvoirs établis ont intérêt à nous communiquer des affects tristes. La tristesse, les affects tristes sont tous ceux qui diminuent notre puissance d’agir. Les pouvoirs établis ont besoin de nos tristesses pour faire de nous des esclaves. Le tyran, le prêtre, les preneurs d’âmes, ont besoin de nous persuader que la vie est dure et lourde. Les pouvoirs ont moins besoin de nous réprimer que de nous angoisser, ou, comme dit Virilio, d’administrer et d’organiser nos petites terreurs intimes. La longue plainte universelle qu’est la vie … On a beau dire « dansons », on est pas bien gai. On a beau dire « quel malheur la mort », il aurait fallu vivre pour avoir quelque chose à perdre. Les malades, de l’âme autant que du corps, ne nous lâcheront pas, vampires, tant qu’ils ne nous auront pas communiqué leur névrose et leur angoisse, leur castration bien-aimée, le ressentiment contre la vie, l’immonde contagion. Tout est affaire de sang. Ce n’est pas facile d’être un homme libre : fuir la peste, organiser les rencontres, augmenter la puissance d’agir, s’affecter de joie, multiplier les affects qui expriment un maximum d’affirmation. Faire du corps une puissance qui ne se réduit pas à l’organisme, faire de la pensée une puissance qui ne se réduit pas à la conscience.

    Gilles Deleuze
    Dialogues avec Claire Parnet
    Paris, éditions Flammarion, 1977

  155. tarkis, maisons de la poésie dit :

    la voilà la littérature à attitude, la littérature des journalistes nécrologiques
    un poète meurt, il est rock n’ roll, fou, bon client, malade en plus
    on exploite le filon, on tue les autres, les vivants, au passage
    oh qu’il est beau le texte lent, niais, vide de toute forme, une simple répétition

    d’où vient cette passion pour la lecture vide de tout sens, de toute substance sinon celle de l’illumination ?

    ça parle plus d’une époque désenchantée que d’une véritable poésie, de gens déconnectés à la fois du classicisme et de la modernité, une époque javellisée par l’art contemporain. Ils adorent les textes à répétition, les machines beuglés, hirsutes, testostéronés, anti poème, anti pensée… juste un truc à dire dans des performances, performances qui elles même nient ce qu’il se passe ailleurs (en l’occurrence dans les arcanes de la -vraie- répétition, musicale)

    *
    c’est tellement nul qu’on vous le met quand même ici :

    *

    Tarkos — « Je soulève le couvercle de la théière. La théière est en fer peint de fleurs sur un fond blanc. La théière est en fer-blanc, a la forme d’une cafetière. Je soulève le couvercle de fer-blanc de la théière, je le pose à ses côtés sur la table en bois. Je prends la bouilloire et je verse l’eau bouillante de la bouilloire dans théière en fer ouverte. J’enlève le couvercle, je pose le couvercle, je verse l’eau, je prends le couvercle, je repose le couvercle sur la théière en fer. Je referme la théière en fer qui fume. La théière de thé tiède est pleine d’eau chaude. Le thé dans la tasse blanche a le goût du thé couleur thé. Eclaircie par la tache blanche, la vapeur d’eau et l’eau chaude versée dans la tasse blanche aux bords chauds.Une goutte de thé versée goutte sur le bec de la théière qui verse le thé dans la tasse et glisse sous la gouttière courbée de la théière puis le long de la courbe de la théière de terre et tache la table. Je prends la tasse. Je bois une gorgée de thé chaud. Le thé fait mal au coeur. Je bois une gorgée, je repose la tasse. J’oublie la tasse de thé. J’ai mal au coeur. J’ai soif, je prends la tasse, je bois une gorgée. Je repose la tasse. Le mal au coeur s’adoucit. J’oublie la tasse. Je bois une gorgée de thé, le thé est froid.

    Caisses éd. P.O.L. 1998 »

  156. Himbas de Namibie - adulte enfant dit :

    Chez les Himbas de Namibie en Afrique australe, la date de naissance d’un enfant est fixée, non pas au moment de sa venue au monde, ni à celui de sa conception, mais bien plus tôt: depuis le jour où l’enfant est pensé dans l’esprit de sa mère .
    Quand une femme décide qu’elle va avoir un enfant, elle s’installe et se repose sous un arbre, et elle écoute jusqu’à ce qu’elle puisse entendre la chanson de l’enfant qui veut naître. Et après qu’elle a entendu la chanson de cet enfant, elle revient à l’homme qui sera le père de l’enfant pour lui enseigner ce chant. Et puis, quand ils font l’amour pour concevoir physiquement l’enfant, ils chantent le chant de l’enfant, afin de l’inviter.
    Lorsque la mère est enceinte, elle enseigne le chant de cet enfant aux sages-femmes et aux femmes aînées du village. Si bien que, quand l’enfant naît, les vieilles femmes et les gens autour de lui chantent sa chanson pour l’accueillir.
    Au fur et à mesure que l’enfant grandit, les autres villageois apprennent sa chanson. Si bien que si l’enfant tombe, ou se fait mal, il se trouve toujours quelqu’un pour le relever et lui chanter sa chanson. De même, si l’enfant fait quelque chose de merveilleux, ou traverse avec succès les rites de passage, les gens du village lui chantent sa chanson pour l’honorer.
    Dans la tribu, il y a une autre occasion où les villageois chantent pour l’enfant. Si, à n’importe quel moment au cours de sa vie, la personne commet un crime ou un acte social aberrant, l’individu est appelé au centre du village et les gens de la communauté forment un cercle autour de lui. Puis ils chantent sa chanson. La tribu reconnaît que la correction d’un comportement antisocial ne passe pas par la punition, c’est par l’amour et le rappel de l’identité. Lorsque vous reconnaissez votre propre chanson, vous n’avez pas envie ou besoin de faire quoi que ce soit qui nuirait à l’autre.
    Et en va de même ainsi à travers leur vie. Dans le mariage, les chansons sont chantées, ensemble. Et quand, devenu vieux, cet enfant est couché dans son lit, prêt à mourir, tous les villageois connaissent sa chanson, et ils chantent, pour la dernière fois, sa chanson. »

  157. Océan. Lise. dit :

    Lorsque j’ ai -vécu- la disparition de mon -foetus- à 9 semaines et trois jours, je n’ ai pas pu -conscientiser- les faits, rien n’ a été -pensé- -avalé- -choisi- Mon compagnon de l’ époque, exilée en suisse est revenu quinze jours s’occuper de moi… Je pense que je n’ ai pas mesuré l’impact de notre choix par -défaut-… Là, dans quelques jours, j’ ai peur que tout remonte… C’est comme si ce bout d’âme, ce bout d’ange, était là, je lui ait même… -incroyable, mais vrai- donné une appellation. En me suggérant bêtement que ça allait apaiser -le sien, et le mien- d’ailleurs. Mais même le corps n’oublie pas. J’ ai de temps en temps cette petite berceuse qui me revient… Comme pour me dire… « oh, je t’aime, même si… Je ne suis pas là! » .

    Mais les chirurgiens, anesthésistes, qui, de leurs mains, guérissent en enlevant un bout d’âme, un bout d’ange, qui n’a voulu partir… Comment le vivent-ils? Où déposer ses affects, lorsque même un corps ne peut plus s’imaginer lui-même ?

    Vu que j’ ai encore des questions incendiaires, enflammées et parasites en ce qui est mon deuxième cerveau, je vais tout rendre au troisième oeil, et me fixer de très haut, eau, pour oublier le flot limpide du rappel de l’ange… Après, même la poésie parfois, est en-dehors et de soi et du monde…

    J’ espère retrouver un autre -écho- après, car le silence baladant le plomb ne m’aile pas tellement… Drôle de langage parfois, que nos propres prières à notre corps.

    Et dieu qui Ose… toute cette alchimie de mirages en bord’être…
    Il y a bien un monde dehors qui existe… Personne ne rêve.
    Alors pourquoi être devenu un… mur de silence, un béton d’âme?

    Heureusement, les amies et même les enfants des amies sont là.
    Parfois juste une présence, c’est… tout.

  158. Pasolini - jeunes hommes dit :

    Pasolini a dix-huit ans, il écrit cette lettre à Franco Farolfi.

    « Il y a trois jours, Paria et moi sommes descendus dans les recoins d’une joyeuse prostitution, où de grasses mamans (…) nous ont fait penser avec nostalgie aux rivages de l’enfance innocente. Nous avons ensuite pissé avec désespoir. […] La nuit dont je te parle nous avons dîné à Paderno, et ensuite dans le noir sans lune, nous sommes montés vers Pieve del pino, nous avons vu une quantité énorme de lucioles qui formaient des bosquets de feu dans les bosquets de buissons, et nous les enviions parce qu’elles s’aimaient, parce qu’elles se cherchaient dans leurs envols amoureux et leurs lumières, alors que nous étions secs et rien que des mâles dans un vagabondage artificiel. J’ai alors pensé combien l’amitié est belle, et les réunions de garçons de vingt ans qui rient de leurs mâles voix innocentes, et ne se soucient pas du monde autour d’eux, poursuivant leur vie, remplissant la nuit de leurs cris. Leur virilité est potentielle. Tout en eux se transforme en rires, en éclats de rire. Jamais leur fougue virile n’apparaît aussi claire et bouleversante que quand ils paraissent redevenus des enfants innocents, parce que dans leur corps demeure toujours présente leur jeunesse totale, joyeuse. »

  159. auddie - Paris dit :

    Bunker hipster anxiogène, sans espace, sans oxygène, ville fermée à tous et tout, sorte de musée virtuel, dans lesquels habitants, parias et touristes essaient de fermer les yeux, de ne pas voir, de ne pas sentir, et d’espérer dans l’ordre, disons, sans y croire. La configuration de la ville, la politique, française, les français, les parisiens, tout est tellement en surchauffe et limité par un esprit gaulois grosjean, glandu, rugbyman bordelais en imper étroit, fumeur de clope en stress qui te regarde comme un extra terrestre, femmes en souffrance, voyage en rêve, rêve de voyage, tout est limité, tout cela fait, en fait, la ville toxique par ‘excellence’.

  160. blm - bombes dit :

    il y a des nombres dansant dessous les bombes
    il y a des noms enfouis sous les maisons
    nos fiertés s’en réjouissent, partagent un bout de tombe
    nous sommes des sondes sans terminaison

    Il y des hommes perclus de choses qui tonnent
    oui dans l’automne, des enfants apeurés
    Il y a des pauvres dans l’image contrastée
    il y a des ronces qui empêchent de marcher

    Colère qu’on retardait, colère a-somatique
    tu gères automatique, commis à la commande

    Il y a des ondes, semeuses et lumineuses
    en nous des ordres sourds, quand panique la nuit
    rythmes cassés de force, dégrisés à main ferme
    lorsque finit le jour au tournant firmament
    dix neuf heure quarante cinq la culture s’étale
    la solitude s’affale, la fusion maximale
    c’est quand même bien de voir des fascistes se battre entre eux

    blm / auddie

    ‘Bombes »

  161. Anonyme dit :

    « La double journée, pauvre maman, c’est bien épuisant, et c’est mal payé, Friedrich Hengels, l’avait dit : « dans la famille aujourd’hui, « L’homme et le bourgeois; et la femme et le prolétariat ». Il avait raison, papa Hengels, il avait raison, car à la maison : « L’homme est le bourgeois; et la femme est le prolétariat ».

    Dans « L’une chante l’autre pas » d’Agnès Varda

  162. B LM dit :

    L’Europe est tellement anesthésié par les réseaux sociaux que la moindre pensée indépendante est refoulée de peur de froisser.

    Si le congrès américain arrête son aide à l’Ukraine ou si Trump passe dans un an, les russes avanceront jusqu’à Kiev, puis insidieusement, continueront à grignoter des territoires (mentaux et physiques). Ils rallieront d’autres avec eux, avec des surprises insoupçonnées. Les européens devront, quoi qu’on en dise (et qu’on en veuille), entrer en guerre, envoyer des troupes au casse pipe, sans gloire, entrer en économie de guerre, consacrer au moins 15% de leur budget à faire tourner des usines d’armement, et se tenir prêts à des frappes sur nos régions, avec des immeubles qui s’affaissent, des gens qui meurent, des bruits infernaux dans nos villes, au dessus de nos têtes, des déplacements de population.

    La question est : sommes-nous prêtes et prêts à entrer en guerre avec la Russie ? Collectivement, et sans les USA ? Des français se battront-ils main dans la main avec des allemands ? Des suédois se battront-ils main dans la main avec des espagnols ? Des gens travailleront ils dans des usines à obus ? Y aura-t-il des affiches « engagez-vous » dans les rues? Qui s’exilera en Amérique du sud? Là, à quelques mois, dans une petite année : pour l’hiver 2024/25?

    Un moment d’effroi, où ces mêmes réseaux sociaux, qui ont déjà détruit la tête et les nerfs des gens, leurs goûts et leur temps, qui ont pourri le monde en à peine 15 ans, clignoteront pour annoncer que telle personne est ‘SAFE’ à tel endroit, sans discontinuer.

  163. B LM - Gaza dit :

    Essai en 3 parties. Par Brieuc Le Meur © dec 2023. Berlin.

    1 – Hypothèses à propos de la situation à Gaza :

    Il est probable que le gouvernement Israélien ait eu connaissance d’une attaque de grande ampleur. S’ils n’avaient pas la date, ils avaient perçu l’intention.

    Il semble aussi que ces évènements funestes permettent au Likoud d’engager la phase finale d’un projet plus ancien : l’expulsion des Gazaouis vers le Sinaï. Les atrocités du 7 octobre 2023 et le malheur des familles des victimes et des otages… ne sont-elles pas un moindre prix à payer pour une stratégie de haine partagée ? Et ainsi justifier le feu du ciel ?

    N’y a t-il une forme de connivence, chez les extrémistes du monde entier ?

    On le sait, une violence terrible et aveugle s’est abattue sur la Palestine. Au moment de l’écriture de ce texte en novembre 2023, près de 15 000 personnes sont mortes. Puis on le sait désormais, 30 000 Gazaouis à la fin février 2024.

    Cette réaction radicale, la seule qui a toujours primé, est mise sur le compte de la survie concrète de l’état Israélien. Il repose la question du « où aller? ». Il fait planer le risque de la précarité la plus primale. Elle implique tous les acteurs des sociétés multiculurelles d’antan, comme nous, ici, devant nos écrans. On aborde jamais le silence coupable d’une Europe qui porte en elle les raisons de ces radicalités, comme du profond déséquilbre de l’Est Méditerranéen.

    Sur le plan de l’identification, on concède volontiers à la Palestine une aura neutre, oubliant la main mise obscurantiste des groupes islamistes. De l’autre côté, on donne une mauvaise carte aux Israéliens, entrepris d’une préparation minutieuse, d’une énergie conquérente, calculatrice. Il y aurait d’un côté les justes, et de l’autre, les colonisateurs. Mais pourquoi dans les faits, c’est l’inverse que donne à voir l’occident? Le débat est-il vérouillé d’avance ?

    La Palestine n’avait encore jamais participé à l’histoire de l’occident. C’est chose faite. Pour le spectateur, il est impossible d’échapper à ce conflit. La neutralité implique même une sorte de participation. Sur les écrans, sur les ondes, se donne à voir un soutien automatique, et même, « automatisé », à Israël. Tout le reste est pris dans le silence, dans la sidération. N’y a t-il pas une gigantesque omission qui plane ? N’oublions pas que dans le prolongement de la Shoah, 70 ans avant, il y a la dénonciation des juifs d’Europe par une partie des européens, mains dans la mains avec le parti nazi.

    Sur plan stratégique, c’est un climat vraiment favorable pour les intégristes, car il n’y a plus à se justifier politiquement. Ils s’en délectent : tout devient militaire, absolument urgent. Plus d’empêchements. C’est l’union nationale. L’union historique. Mais en fait, c’est l’union « Européenne ». Depuis des décennies, les internautes relaient la violence systémique des colons, mais on se dit, après tout : ne prolongent t’ils pas l’esprit d’un nord global dont on ne peut réfuter le nom ?

    On peut résumer les désirs des nations orientales : D’un point de vue Iranien, Palestinien, Iranien, Libanais et dans une moindre mesure, Syrien, Egyptien, irakien, il s’agit d’un projet d’extermination des Israéliens de Palestine.
    D’un point de vue Israélien, il s’agit de l’expulsion des Palestiniens de Palestine, d’une redéfinition des lieux.
    D’un point de vue occidental, il s’agit d’un projet de déstabilisation, mais aussi, de rédemption.

    1 – Du point de vue des gouvernants Israéliens : Factuellement, pourquoi ont-ils laissé le Hamas s’armer (sinon les armer), laissés leurs dirigeants vivre dans des pays tiers, creuser d’immenses tunnels sous Gaza ? (certains permettent d’y circuler en voiture…). Fallait-il lasser cette menace enfler, puis la laisser éclater ? Est-ce qu’il ‘fallait’ cette preuve aux yeux du monde ? En fait, une colonisation finale justifiée par la preuve du mal. Mais c’était aussi rejouer la victimisation absolue venue des heures les plus sombres de l’Europe Nazie.

    Ce mode opératoire est directement tourné vers l’occident. Il faut toujours que ça ait l’air ‘vrai’. Israël est une démocratie, ce n’est pas une dictature, mais un terrain orthodoxe obscurantiste agit comme un noyau idéologique imperméable à toute doxa progressiste. D’ailleurds les USA, nation de colons née dans la violence, soutient Israël, qui leur garanti un déséquilibre lointain. Là aussi, dans un sens, certaines choses doivent avoir l’air ‘vraies’. Le projet d’une expropriation finale se pose, et en fait, de toutes les expropriations, démontrant qu’il n’y a pas de retour en arrière possible.

    2 – Du point de vue Iranien : le but suprême, c’est la bombe nucléaire. Cela fait des décennies que le message est clair. Pourquoi ne pas l’écouter simplement? Les Iraniens et ses alliés de l’Est méditerranéen veulent atomiser Israël, mais ils ne veulent pas atomiser les Palestiniens par la même occasion. Pour atomiser Israël jusqu’à la bande sud, de Tel Aviv à Jérusalem, jusqu’aux avant gardistes colonies du sud, il faut creuser des tunnels géants et protéger les arcannes militaires de la résistance, puis, plus tard, provoquer une évacuation des palestiniens et leur refoulement vers le sud, et forcer la main à l’Egypte.Le voisin egyptien connait dans sa chair l’histoire d’un Sinaï occupé puis repris, mais factuellement, vide. C’est une chaîne stérile de montagnes.

    Conclusion d’un dénouement toujours impossible : Sans se parler, sans aucun accord direct, sauf pour des procédés de rapport fratricide, de tribus sœurs, d’Histoire commune, de joueurs d’échecs, Iraniens, Hamas, Hezbollah, Orthodoxes juifs, occidentaux, jouent cette carte à haut risque, les uns croyant que L’Egypte et la Jordanie mettront les Palestiniens à l’abri, les autres pensant que le renseignement, la force et la technologie, les mettront à l’abri du feu nucléaire. Dans les deux cas, l’exode des palestiniens est un projet partagé.

    C’est un écosystème d’intérêts convergents. Les agents extrémistes des uns et les autres vivent dans des dimensions qui n’ont plus grand chose à voir avec le quotidien des peuples. Les intermédiaires bi nationaux, surfinancés, protégés, ont intérêt à provoquer des bouleversements aussi lisibles possibles pour maquiller encore des positions ambigües. Intermédiaires arabes, eurasiens, et surtout, américains, ou plutôt, l’américain, celui de la maison blanche, renforcent leurs positions. Mais d’un point de vue européen, il y a à l’œuvre quelque chose de bien plus insidieux, avec des causes intriquées, oubliées :

    *

    2 – La grande fiction méditerranéenne :

    Au dix-neuvième siècle et dans une large moitié du vingtième, le monde entier était xénophobe, très largement antisémite. Ce n’était pas une opinion, mais plutôt une réaction de jalousie (voir « Shoah », le film de Lanzmann, et les interviews des villageois polonais juste après la guerre). Il y avait des boucs émissaires et une pauvreté systémique, terreau des inimitiés. Il y avait une violence sociale qui si elle n’avait pas été dirigée contre les juifs, eut été dirigée contre la bourgeoisie, contre les francs maçons, contre les immigrés européens, contre son voisin protestant, contre les gauchistes, contre les communistes, contre les chômeurs, contre les femmes, les vieux etc. La question à se poser, n’est pas ‘où se dirigeait la violence’, mais ‘comment résoudre la violence’ dans des démocraties toujours naissantes, car celles-ci restent toujours naissantes, et c’est d’ailleurs leur définition. L’instabilité, la sécurité jamais acquise, sont l’état régulier des démocraties. Le renouvellement des valeurs se fait pour toujours par le haut, et à bout de bras. C’est leur nature lente, lourde, toujours plus lente que la force brute.

    Rappelons qu’après guerre, l’occident présentait un monde largement colonisé. Nous devions notre liberté à cette nation qui, bien qu’elle nous ait sauvé du nazisme, reposait-elle aussi sur une colonisation. Les natifs américains ont été décimés sur les mêmes procédés de grappillage des terres, puis de violence expiatrice et vengeresse. Rendre au centuple les révoltes des peuples envahis. Dans le même processus opportuniste, le continent blanc raflait encore plus avant les terres d’Afrique et d’Asie, rebattant une nouvelle fois les cartes, sa spécialité.

    Après l’horreur des camps révélée au monde, après l’effroi, un autre monde Européen naissait, mais c’était bien avec les mêmes personnes. Sinon avec qui ? Churchill décidait à lui seul d’offrir un lieu aux survivants, prolongeant un mépris historique de l’altérité. Le geste était-il mystérieux ? L
    Avec le don d’Israël aux survivants de la Shoah, on a jamais, bilatéralement, proposé aux arabes d’accueillir les victimes de notre histoire, et encore moins, notre système de gouvernance. Rien n’a jamais été voté. Le vice de forme était donc inscrit dans ce projet de défiance, dans ce rapport curieux à la démocratie, dès que c’est l’histoire de l’autre. On ne lui laisse pas le temps de son déaprt, de son socle, de sa base existentielle. Encore un délire territorial ? Churchill devait bien se douter que cela créerait des problèmes. Demander aux juifs d’aller en Palestine… Même si le projet était ancien, au fond, que se passa t-il ? Il faut le redire : L’Europe restait bel et bien xénophobe. C’est ça la véritable information. Elle est et elle restera, comme toutes les autres régions du monde, xénophobe. Dans un sens et avec cet exil, on prolongeait une violence politique qui tenait lieu de dernière croisade. Avec une histoire biblique qui revenait au point central, presque au point tribal d’origine ?

    *

    Interlude historique, fictionnelle :

    7 octobre pendant JC :

    Un juif crée de nouveaux symboles et impose un dieu « matériel », incarné en son fils. Il ne faut jamais oublier que cela se déroule dans un contexte de polythéisme romain, et surtout, dans un contexte d’occupation. Cette première histoire du christianisme, cet élan populaire alternatif, sectaire, est une histoire de bulle qui éclate de l’intérieur. C’est l’histoire politique d’une admiration peut-être pour la cause impériale, en quelques sorte, de fait, européenne. C’est aussie une résistance pacifique, mais comment faire autrement contre les romains? C’est donc une histoire de virussage de l’intérieur, de grapillage des opinions. Audelà du procédé, dans l’écriture du texte, après la mort de Jésus, c’est la fiction réparatrice d’un homme qui survit à la crucifixion (qui a vu la lumière), qui a subit un choc post traumatique, puis qui construit un discours prosélyte et halluciné. Qu’il ait survécu, qou qu’il ait été remplacé; c’est tout de même l’histoire d’un pogrom originel. Pour lui, alors, fiction ou réalité se confondant, il n’est pas d’autres épreuves, pas d’autres buts qui ne soient pas réalisables. Montrer que l’on croit, et faire croire, produit sans doute de nombreux miracles (à mettre sur le compte de placebo puissants). Mille neuf cent quarante cinq ans plus tard, après les nouvelles occupations, après les nouvelles crucifixions, l’âme encore damnée de la terre impériale d’Europe, ses nouveaux Césars, le polythéisme contemporain se confond en politique. Il a muté en de nouveaux oracles -démocratiques-, en renouvellement des luttes et espoirs toujours trompés des peuples – mais qui néanmoins finit par aboutir-. L’histoire devait reprendre à la source des puissances religieuses.

    *

    Apparté refermé, revenons à la Palestine :

    Exiger un accompagnement onusien pérenne sur place eut obligé les états européens à questionner ces décisions étranges prises dans le flou il y a 75 ans, exiger de fait un reset de l’histoire, et surrout, de la civilisation impériale. Exiger -aujourd’hui- un traitement équitable du conflit israélo-palestinien, oblige les états européens à interroger une complicité silencieuse. Quelle est t-elle? Vaste dans le temps. Vaste dans l’oubli. Vaste dans le dépassement.
    Il est par exemple interdit, en Allemagne, de déclarer son antisémitisme, de critiquer Israël, mais tout le reste, par contre, est autorisé. Une digue, ici, empêche la mer de monter, mais là, et autour, ce sont de nouvelles vagues de xénophobie qui surgissent, et le plus paradoxal, c’est qu’elles se cachent aujourd’hui dans le soutient à Israël. C’est facilité par le contexte extérieur éloigné. L’erreur politique du soutient inconsidéré, de principe, robotique, à Israël, maintient toute autre façon de penser dans une ombre pratique et consensuelle. Tension palpable. Le ‘plus jamais’ allemand est devenu un outil d’invisibilisation de la haine des travailleurs, des ouvriers, des agriculteurs, qui se sentent déclassés, qui se sentent citoyens sur taxé. Les votes AFD remontent. La culpabilité s’estompe.

    Le geste mécanique de soutient à Israël s’opère contre son peuple, dans le sens où c’est un garde-fou. C’est d’abord une mesure anti nazi. Elle dit la possibilité d’un peuple violent. C’est une façon de renforcer un château de verre fragile d’opinions rentrées, et blanchies. Cet effort de blanchiment des opinions, on le sent bien, implique que l’antisémitisme soit crypté, occulté, interdit. Mais malgré les efforts pour se racheter, se révèle un discours officiel médiatique. La culpabilité latente, éducationnelle, constitutionnelle, règne. De façon plus européenne (c’est la même histoire), les mêmes non-dits vis-à-vis des opinions populaires sont occultés, et entretenus (au lieu, par exemple, de procéder à des débats publics, ou à des politiques besogneuses justes). tout est verrouillé ; pas simplement le rachat es consciences, le blanchiement mais aussi le contrôle raisonnable du pays, dans le concert des nations, dans l’entretient d’un individualisme forcené.

    Cela ‘fait du bruit », un bruit qui recouvre tout. L’instabilité, c’est là-bas. Cela cache l’actualité qui surgit ici ou là, comme par exemple, les mesures anti migrants, qui en 2024 sont codifiées en réalisme culturel, parfois même converties en barrières contre la montée de l’extrême droite. Ils ont trouvé ça tout seul. Ce soutient acte bien -dans le même temps, l’éloignement des juifs.

    Factuellement et intimement, un côté de la rue a produit la Shoah, tandis l’autre côté a fermé les yeux. Quelques maisons en bout de piste ont ‘résisté’. Puis a été « exilé » le peuple nomade. Cet arrangement avec le nazisme procède d’arrangements avec le far-ouest, avec le sionisme, et même, avec l’islamisme. La friction avec l’Islam sur les territoires et dans les centres-villes est dérivée. La déstabilisation s’opère d’ailleurs tant sur les territoires, qu’au Moyen-Orient. Le conflit territorial en Palestine recouvre les conflits des villes européennes. Energie éponge. Absorption des gauches européennes. Humanisme magnifique, utile. Soutenir Israël cause moins de problèmes que soutenir les Palestiniens. Il lave plus blanc, mais c’est un affront de plus au monde Oriental.

    C’est parce que Judas et Jésus sont la même personne. Comme dans un rêve, le subconscient projette plusieurs figures qui représente plusieurs rôles, plusieurs options, plusieurs pulsions. Le traitre à sa tribu, à sa terre, à sa religion… D’ailleurs, dans le monde contemporain, le vilain petit canard des familles s’invente souvent une foi, une passion, un engagement. Il se livre, à tous les sens du terme.

    Les génocidaires, les allemands, soutiennent inconditionnellement les juifs d’Europe, les protégeant des attaques contre les écoles à Berlin, contre les synagogues. Des policiers sont toujours postés devant les lieux juifs à Berlin. Mais cela cache ce que tout le monde partage avec amertume : c’est toujours là. L’antisémitisme, la xénophobie, le fascisme. Sont toujours là, mis refoulés, et désormais, maquillés dans un soutient étrange à la brutalité qui se lit comme une porte de sortie aux antipodes absolues de la solution à deux états. Il n’y aura pas d’accord. Il y aura une crucifixion (par le missile). Il y aura un exode.

    Alors, il semble paradoxal, c’est un euphémisme, sinon insensé, de dire que le soutien hypocrite à Israël est une nouvelle forme de xénophobie. Est-il un nouvel antisémitisme ? Cachez ce que nous ne pourrions plus dire. C’est l’ultra silence, l’ultra condescendance. Ne reste que la condamnation mécanique de tous ceux qui se posent des questions légitimes. Les conservatismes s’inventent des ennemis woke, rongés par l’internet, mélangeant progressistes, néo conservateurs, révélant les conflits intimes des droites en réfraction (voir article suivant sur le wokisme et ses actes manqués).

    Les Etats-Unis, des colons, soutiennent d’autres colons, mais ils ont été trompés. Ils ont été entraînés dans ce projet dont on soupçonne les anticipations diaboliques : l’expulsion des palestiniens, et le renforcement des milices terroristes.

    Les militaires multiplient les stratégies diaboliques, et peut-être même, les accords profonds. On constate souvent la fraternité des nationalistes qui partagent à l’international les mêmes projets, mais qui, sur les territoires, s’opposent frontalement, aboutissant à d’infernales distorsions culturelles. Les extrêmes-droites ont besoin d’autres extrémistes pour exister.

    Le fantôme de Churchill plane encore sur la Palestine, qui n’a jamais accepté cette création partielle d’un état à l’Européenne, ni la fusion impossible de tribus qui n’ont cessé, depuis 2500 ans, de se faire la guerre.

    Soyons informés que ces expulsions à grande échelle (d’Europe et d’Israël) vont créer d’autres Israëls, d’autres sortes de colonies fantômes, avec des êtres et des familles dans les interstices du monde qui ne trouveront pas refuge.

    *

    3 – Quelques exemples sociologiques

    Quelles sont les figures qui portent ce paradoxe ?

    A ma connaissance, et du point de vue d’un français à Berlin, voici quelques profils typiques que j’ai rencontré en grand nombre et ici synthétisés (En exergue, et d’un point de vue pratique, sociologique) :

    – Une suédoise dénonce sur son Instagram la colonisation. Cet antisémitisme fossile est très éloigné de ses préoccupations, mais il se matérialise et recouvre sa propre existence. Elle s’identifie à une population qu’elle ne connait pas, les palestiniens. Comme pendant le Covid, elle s’entiche de sujets liés à la spiritualité (la magie est partout, des théories philosophiques édulcorées, le tarot). Elle a la conviction d’avoir compris ces sujets mieux que les autres. Pouvoir les porter à la « connaissance » des autres, supposément moins bien armés qu’elle pour comprendre l’actualité (comme s’ils n’avaient pas internet, comme s’ils ne lisaient pas), elle alimente des conflits intérieurs. Cela « arme » mais aussi empêche le rôle nouveau qu’elle voudrait avoir. Quelques années avant, cela se déployait contre Bill Gates, contre la vaccination, etc. Les « grandes révélations » illustrent son immobilisme sur la même marche intime, et la frustration de n’être pas entendue…, de ne s’être elle-même pas entendue.

    – Un français soutient la Palestine, mais n’a jamais dénoncé l’antisémitisme européen. Le fascisme, au fond, serait toujours quelque chose d’hybride qui permettrait de ne pas se saisir des raisons de sa haine, déplacée à l’étranger, refoulée loin, loin d’ici. C’est donc le déplacé d’un intérieur ‘médiatique’, plus anonyme, plus masquant. Cette problématique intime peut cacher ou révéler d’autres non dit, d’autres névroses mal détectées, mal assumées, sexuelles, sociales, familiales, qui s’expriment alors dans ces conflits retrouvés; sous prétexte de désir de justice, le désir d’une justice qui ne s’applique pas à sa simple personne évidemment, ni sur son propre terrain, et à sa portée.

    – Un français, artiste, pion dans l’éducation nationale, critique sur des blogs et des petits journaux de ciné arty, frustré de ne pas avoir la vie qu’il désire, se reconnait dans les figures déviantes et résistantes du web, dans les cas d’intellectuels (parfois comiques) dont les profils semblent pris dans l’injustice. La tension est alors palpable. On la palpe, donc (à un clic de souris). Le gouffre est proche, mais on n’y sombre jamais vraiment. C’est une façon d’être proche de la grande punition sans avoir à la subir soi-même. L’identification marche à fond. Attaqués de toute part, Soral ou Dieudonné furent des sources prolifiques de secret/cachette derrière -ou devant- l’écran. On joue à se faire peur, et surtout, à rester dans un strict anonymat, dans une stricte réserve, qui d’ailleurs se dénote dans de nombreuses autres parties des débats ; presque tous les débats politiques qui demandent un peu de courage, de clarté, donc, de vraie information. L’antisémitisme réside dans le silence, dans l’omission, dans l’environnement du réseau social. La doxa matérialise le refoulé dans des intéressements (pour le moins) curieux. Dans le silence, encore une fois, on croit voir des questions légitimes. On les sent même. C’est comme d’être trop gentil, mielleux avec tout le monde. Ne jamais froisser.

    *

    Retour au quotidien des foules :

    Moi à Berlin, dans les embouteillages d’un matin gris de novembre, allant travailler :

    On en a parlé plus haut. La société allemande, politique et médiatique, « produit » littéralement un discours de façade de soutient aux juifs d’Allemagne, façon pour elle de ne pas embarrasser plus les allemands de souche qui se payent leur tranquillité, n’ayant plus à songer à leur haine dès lors et depuis des décennies disculpée, fondue dans les carlingues des WW ou des BMW. L’effort pour soutenir le statu quo international est une chappe de plomb sur l’intime comme sur l’histoire.

    L’embarras dans la voiture, en écoutant les infos des radios FM berlinoises. Moi, chercheur français, qui travaille sur le langage. J’écoute, gêné, les annonces du président allemand qui « renouvèle son soutient » aux juifs d’Allemagne. Bloqué au feu, je regarde à droite, à gauche, sur les visages des allemands dont je me doute qu’ils sont toujours xénophobes car je sais leurs efforts, leur gêne, leurs interdits, et que le soutient à Israël « moderne », c’est le soutient à un exil forcé et ancien des juifs, qu’ils s’achètent presque à crédit désormais. Où est encore leur innocence ? La Namibie, l’Afrique du sud, se mettent à cibler directement l’absurdie dans laquelle vit une société qui ne sait plus comment entreprendre de façon juste et intègre, lisible, saine, ses positions, et donc, les relations internationales.

    Peut-être que demain, ce sera le sort des Syriens, des turcs, ou des Soudanais ? Mais pour l’instant, « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ». Les commerçants turcs se tiennent droit. Leurs enfants vont dans des écoles arabes. Les petits allemands vont dans des écoles allemandes. Les voiles sont autorisés à l’école. Chacun vit sa vie, séparé, dans un calme relatif, et dans les opinions rentrées.

  164. BLM - Evoque l'éveil dit :

     » Evoque l’éveil  »

    Le terme wokisme, employé avec ou sans nuance, dans la sphère médiatique française, est révélateur de projets anciens.

    On comprend, à force d’écouter les catégories forcées, qu’il transporte les aspirations des intellectuels. Mais ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux qui n’emploient pas le piège qu’il représente.

    Ecrit en novembre 2023, nous sommes six mois plus tard. Et ce soir sur 28 minutes, on entend que le wokisme est « une morale, un rétrécissement, un libéralisme même, de ceux, très jeunes, qui aspirent à une vie meilleure »…

    *

    1 – Le procédé

    La première incohérence est que le terme n’est pas utilisé de la même façon selon qu’on soit aux Etats-Unis ou en Europe. Aux US, c’est un message d’éveil militant : « wake up », « réveille-toi », avec, dans sa forme gramaticale au passé : éveillé, ou « Réveillé », littéralement en anglais : « woke ».

    En Europe, c’est un message qui amalgame tant un conservatisme crispé qu’un progressisme à vif. Finalement, on ne sait pas bien ce dont il s’agit.

    On peut le prendre par l’autre bout : par le bout du fantasme, de la projection de soi. Utiliser le mot workisme révèlerait les pulsions de ceux qui s’en servent.

    Du point de vue strictement sociétal, cette désignation ne représente pas la véritable prise de conscience de la société. Cette conscience est, à dessein, sous utilisée, non représentative. Il semble vouloir rabaisser les porteurs d’un message de progrès et de justice. Evidemment, dans ce geste assez incohérent, vu l’évolution de la société et les réseaux, beaucoup d’angles morts sont à déplorer, qui rappellent les antagonismes à l’oeuvre. Et c’est là où ça devient intéressant.

    Parti des années 70, le wokisme à l’américaine est issu d’une conscience sociale porté par l’exemple d’Angela Davis, qui fait consensus jusqu’aux années 90, et promu par des succès télévisuels, par le rap, par le sport, par des formes artistiques, intellectuelles et universitaires, par des faisceaux de courants pourtant peu puissants en termes strictement politiques, car souvent conservateurs. On a peine à croire qu’ils sont de véritables leviers pour les minorités, car au contraire de ces courants populaires, la véritable revanche du pauvre ou du descendant d’esclave est une demande de justice radicale qui s’émancipe des clichés. C’est quoi, le vrai levier ? C’est l’éducation. C’est l’accès aux jobs, et ça, ils ne l’ont pas. Le wokisme direct, utile, donc, dans sa trame pratique, est une pensée politique et sociale, technique, qui pense dans un monde blanc vérouillé, et qui essaie de le dévérouiller.

    *

    Trente ans après, cette pensée accède enfin aux sphères populaires. Ce qui est une revendication basique de respect des droits devint aussi féministe, et plus récemment encore, décolonial. La sensibilité occidentale coupable envers les désastres intimes des dernières occupations de territoire, des derniers complexes de supériorité, nécessite (et réclame) des reprises d’équilibre sur tous les fronts. Ce front est décolonial puisque le patriarcat a dirigé sa violence vers les nations envahies. Il est décolonial, puis féministe, car la violence était d’abord dirigée vers le foyer. Tous les foyers, en tout cas, de ceux qui dirigeaient cette violence, et qui la dirigent encore. Donc la fusion des cause permet déjà des ambiguités.

    Les femmes, les familles, les étrangers, les colonisés furent et sont toujours les victimes. Par extension, ils représentent les dominés, les ‘exploitées’, celles et ceux sur qui on prospère (garantes du rang de leurs bourreaux).

    Il est remarquable de noter (de préciser, dans toute sa nuance) que ce qui permet de dénoncer la violence intra familiale en Europe ne met pas à mal cette même structure familiale (ni d’ailleurs la natalité) car de très nombreuses familles procédaient absolument sans violence, autrefois. D’autres modèles étaient revendiqués. Des structures familiales classiques aspiraient à plus de justice sociale.

    On s’accorde pour dire qu’une seule catégorie de la population occidentale fut favorisée : l’homme. Si les catégories et groupes étaient unis sous l’égide d’une même morale, d’un même système (hommes femmes, riches, pauvres), ce sur quoi reposait l’essor de société industrielle, démontra un sytême hiérarchisé, et par extension, très militarisé.

    En Europe, l’amalgame direct entre progressisme racial et progressisme intra familial révèle la sensibilité moderne et urgente aux inégalités. Au fond, ce mouvement dépasse largement le temre de wokisme, s’il devait être utilisé. Le mouvement, ni vraiment politique, ni vraiment idéologique, lié aux échanges, aux médias, à l’amélioration globale des éducations primaires, résonne avec le soutient historique des états pour les classes ouvrières, pour les causes féministes, contre la décolonisation. C’est un mouvement immuable. C’est une amélioration générale de la santé, de la paix. C’est statistique. Pour d’autres, c’est toujours urgent, car toujours fragile ; et les statistiques n’y suffisent pas. Rappelons que ce n’est qu’assez récemment que les discours transpartisants des militants noirs américains, des enfants d’immigrés européens, des causes des femmes et des petites gens, ont été fusionnées. Ceux qui réfléchissent aux causes d’un empêchement d’un futur fraternel interrogent d’abord les causes d’un passé dysfonctionnel.

    On pourrait donc dire que la fusion des luttes et des humanismes fait -enfin- sens. C’est la fusion des causes de ceux à qui on n’accorde pas encore l’autonomie. Pour autant, cet amalgame, acté depuis vingt-cinq ans par à peu près tout le monde dans les sociétés éclairées, rétablit un véritable ordre républicain. Les injustices sont rééquilibrées. Les groupes sont dans la mixité, tout en renforçant leur identité. Un ensemble plus large permet d’héberger chaque catégorie. Les victimes sont de plus en plus défendues, et, si le chemin est encore long, la parole est admise, et les problèmes, verbalisés.

    Pourquoi alors un autre amalgame se fait dans la bouche de ceux qui voient dans ces autonomies nouvelles des travers modernes ? Pourquoi soudain les problèmes annexes à ce grand mouvement humaniste, comme l’hyper identitarisme, le puritanisme (si cliché qu’il en est inoffensif), le radicalisme anti écologique, sont condensés ? Faut-il donner une liberté de ton à ceux qui ont déjà beaucoup donné pour l’universalisme? On leur a imposé la liberté de la presse, le vote des femmes, le marriage pour tous, le contrôle du financement des partis, l’indépendanace des organes de presse. Ce qui fait du bruit appelle la réaction de ceux qui faisaient du bruit…

    Bien qu’il ne soit employé par aucune des tendances qui devraient être concernées par les causes décoloniales, dans et au delà des villes, le terme « wokisme » supposerait un ‘affaiblissement moral et structurel de la société’. C’est toujours mis en avant lorsque le désarmement de l’Europe est pointé du doigt, ou lorsque les ventes d’armes à des de pays en difficulté est critiqué (critique de l’ancien impérialisme occidental)… On assiste alors à une très ancienne crispation. Une crispation très sexuée même. Si les sujets soulèvent plutôt des problèmes d’égalité entre les cultures, entre les territoires, cela révèle surtout une masculinisation des problèmes.

    C’est le premier symptôme : une réaction contre des groupes militants très féminisés.

    *

    2 – La confusion

    Cet amalgame entre des façons de militer, des contenus opposés, implique de se pencher sur les non-dits chez ceux qui l’emploient.

    Il y a un courant féministe aussi urgent qu’il y a un siècle, tant pour l’homme que la femme !

    C’est de la sanité des deux qu’il s’agit. Les hommes pour la plupart sont aussi victimes de la masculinité toxique que les femmes. Parlons aussi de féminité toxique ; un nouveau wokisme, à ne pas en douter. Il y a tout simplment un courant contre la violence systémique, celel contre celles et ceux qui croient devoir porter les habits de la violence.

    Parler de ‘vulgarité’ touche aux limites du contrat républicain, comme de celui de la liberté des uns et des autres. Une société libre est une société qui permet de produire toute sorte de contenus et d’expressions. A chaque manifestation du mauvais goût, c’est aussi le système de la liberté, et au fond, du libre arbitre, comme de la libre entreprise, qui se renforce, et qui peut être célébré. Gageons qu’il y a plutôt une urgence nette, claire, sans appel, un désir d’absolue égalité. Il y a aussi des envies de liberté sexuelle, et puis quoi d’autre ? Il y a une révolte inéluctable qui ne s’achève pas, une prise de conscience qui se prolonge sur des siècles d’oppression de quelques familles riches sur le reste du monde.

    Ce n’est toujours pas du wokisme, mot qui semble inventé de toute pièce.

    Des idiots, des idiotes, proposent ou assument de corriger et même, de censurer des livres, des films, pour ne pas choquer une audience hyper connectée. Pour le public plus jeune, déjà victime de déficit d’attention, de jugement, il y a une rupture possible entre la séparation des pouvoirs éditoriaux : l’éditeur édite, l’auteur écrit, dans un contexte de liberté d’expression et d’opinion. C’est une petite démocratie à l’œuvre, avec un pouvoir expressif, et un pouvoir logistique. Que des personnes soient au bord de remettre en cause ces nuances, cette liberté, ces contextes et époques variés, est un danger. Mias les woke qui discutent justement du passé, et ceux qui prennent une décision néo morale, aveugle, bigote et capitaliste, irresponsable, sont deux catégories diamétralement opposées.

    Effectivement on peut s’offusquer d’un Tintin au Congo, ou d’un passage d’à peu près tous les romans populaires français du dix-neuvième siècle, mais on réagit face à l’histoire. On renforce, seul, sa capacité de nuance et de distance. Neutraliser ces passages douloureux, ces anachronismes, c’est nier la souffrance de ceux qui ont subit les lois raciales, la colonisation ou l’esclavage. Effacer ces traces, c’est effacer cette histoire, la valeur du progrès, des combats, comme ceux qui ont payé le prix : la frustration la prison, l’opprobre, le rejet.

    Un déboulonnage de statue n’est pas un texte que l’on ouvre, que l’on ferme, que l’on choisit. La statue a le droit d’exister, mais pas au milieu du parc ou jouent les enfants (qui peuvent être les fils et filles de ceux qui ont vécu une vie d’esclave, ou qui sont morts lors de la ségrégation). On doit donc déboulonner des statues de tortionnaires.

    En matière éditoriale, journalistique, universitaire, chacun doit conserver en lui la faculté indépendante de faire le tri. Et si on enlève à quelqu’un le moment de réflexion, de retraitement, d’absorption de l’horreur, et les définitions des causes, alors on pave nettement un retour de ces horreurs, en enlevant le libre arbitre aux étudiants, au public. que cela prooque des tensions, c’est normal, mais les informations et l’histoire stricte doit circuler. Mais… ce geste éditorial bébête n’est toujours pas du « wokisme ».

    Conspuer ce mouvement, de la part de commentateurs sur des chaines télé, c’est atténuer ce qui permet de soutenir ‘la liberté d’être, d’aimer, la démocratie’. Amalgamer les foules populaires qui goûtent quotidiennement une précarité culturelle en ligne, c’est se tirer une balle dans le pied. Soudain, les valeurs républicaines, et ce qui a fait l’exception culturelle, démocratique, politique de l’Europe, semble moins solide, car en filigrane, ceux que l’on défend dans le grand récit, dans le grand discours, sont méprisés dans le petit.

    Donc étrangement, lorsque des mouvement décoloniaux, féministes, techno, écologistes, homo, ou des minorités revanchardes, exploitées insidieusement pas les uns et par les autres, aspirant à plus de reconnaissance, plus de droits, sont accusés de « wokisme », sous entendu, « d’exotisme », sont donc affublés du mépris qui n’existe que dans la grande histoire, dans le « grand récit ».

    Ce qui est contre productif, sinon hypocrite pour les débats sus-tendus par la passion démocratique et républicaine, est que ce qui fonde la position dominante et intellectuelle européenne (et nord américaine), est alors littéralement diminuée, car sinon, pourquoi attaquer ceux qui sont à l’avant des causes dont on se déclare les plus fervents défenseurs ? …

    … contre la Russie, contre la Corée du nord, contre l’Iran ou la Syrie, contre la Turquie ? Il y a une ombre portée, une ombre invisible, qui se cache dans ce que l’on peut considérer comme un acte manqué conservateur. On leur aurait imposé un peu trop de progressisme sexuel, européen, un peu trop de remise en cause de schémas sociaux.

    *

    3 – L’acte manqué.

    Le mot woke est importé de la culture militante nord américaine, noire principalement, post ségrégationniste et esclavagiste. Ce terme ne permet pas, ici, en France, la distinction entre des personnes innovantes politiquement, ni des courants éditoriaux maladroits, arc- boutés sur des principes moraux qui desservent la génération qu’ils voudraient représenter.

    Les gens qui censurent des livres, et ceux qui déboulonnent les statues d’esclavagistes américains, ne sont pas les mêmes. Les gens qui luttent pour que les plaintes de féminicides ou de violences soient prises en compte, ne sont pas les mêmes que ceux qui prônent une société catho. Quelqu’un qui voudrait vraiment -et définitivement- interdire le glyphosate dans la nature, dans les campagnes, mettre les camions sur des trains, n’est pas le même que celle qui voudrait un uniforme à l’école ou je ne sais quoi de « vintage » et de théâtral dans la société, pour justement ‘effacer’ la société.

    La cancel culture ici, c’est bien celui ou celle qui veut amenuiser les traces des échecs de sa politique libérale.

    Le fait que cela soit synthétisé en « wokisme », mot qui balaye donc tout ce qui serait militant, brouille de façon pesante les débats.

    Encore une fois, l’acte manqué est net : celui d’oublier d’être franc et honnête vis-à-vis des libertés données à l’individu. C’est un non dit, comme autant de sympathies pour les régimes radicaux, vus comme une douce poésie, inatteignable, sorte d’ordre disparu des preux chevaliers, des contes des campagnes, qui ne laissaient que peu à vivre à leurs paysans à part trimer. « Mais vous savez, on les protège ». Ce pacte de protection de la population aurait donc un prix, celui du conservatisme traditionnel naturellement.

    Le pacte séculaire réunit les héros qui les rappellent sur les plateaux, anciens ministres, anciens généraux, journalistes du Figaro, de LCI, de CNews, etc, etc… et à chaque fois, il s’agit bien de parler des choses importantes, des choses anciennes, comprenons, des choses de la confrontation, du principe de réalité absolu, de la guerre, qui surpasse en tout point ce bruit des minorités, des étudiants mondialisés, des femmes.

    Donc c’est un mot vraiment à bannir, techniquement parlant, car leurs utilisateurs, désemparés par le progressisme qu’ils ont (du bout des doigts et avec la grimace) aidés à protéger, à propager, depuis soixante dix ans, révèlent leur duplicité.

    *

    Habitant à Berlin, capitale aux avant postes de plusieurs courants progressistes, certes vécus par une certaine classe d’expatriés, ces courtants sont paradoxalement- assez peu revendicateurs, sinon même carrément confidentiels.

    Je n’ai, en 16 ans ici, jamais entendu parler de « wokisme ». Cela me semble même un mot absolument inventé de toute pièce, maladroit, issu des courants suprémacistes américains, bien décidés à contrer un rééquilibrage racial. Si ce terme est repris en Europe, c’est pour étouffer tout ce qui enclencherait une conscience politique dans les hautes strates de l’état. Pas le temps peut-être ? Ceux qui l’affirment, «le monde est woke» exigent sans discernement qu’on les dessaisisse de ces problématiques, pour un retour souverainiste (sans jamais formuler leur admiration directe pour les régimes durs). Et c’est normal, l’évolution sociale et culturelle se fait en deçà des acquis sociaux qui ont mis une vie à se constituer.

    *

    Brieuc Le Meur
    © 2024. Berlin

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