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Hommage ce soir à Boris Domalain, aka Gorki Plubakter, aka Cavage records. Vieil ami, vieil ennemi. Comme un peu pour tout le monde; en tout cas un type comme on en fait plus. Peut-être un des types de la scène no-tek parisienne le plus radical que j’ai pu rencontrer. Humainement cinglant, avec toujours sa part de vérité, sa part de terreur, sa part de poésie. Un compositeur hors pair que peu de gens ont su apprécier. Il ne laissait pas beaucoup de marge, ni beaucoup d’espace pour respirer. Un amoureux de l’analogique, du hip hop, du rn’b déviant, du hardcore dans toute son étendue. Un cataphile de génie. Une terreur mondaine. Un enfant roi, seul, et entouré d’estime. Quelqu’un de craint et d’admiré en même temps. Un dictateur, un anarchiste. Un créateur. Un destructeur. Radical humainement, …et si maladroit, et si emporté, et… si fragile, et si sensible, et cynique, comme on en fait plus. Figure d’une époque révolue, de bruits de couloirs, de bruits de fêtes, producteurs de lives sur K7 géniaux, une avant garde tech-step, wave-core, en avance sur son temps, en avance sur des supports futiles, sur des choses futiles, et toujours dans la critique grasse et fine, et physique, et spirituelle,… auto-destructrice, contre des choses qui le sont encore plus… futiles. Faux liver ironique sur PC portable, selecta de l’extrème funk, mauvais esprit et référence, référence du bon esprit, observateur insatiable de la moutonnerie des scènes, des gens, des artistes de pacotille. Doux, violent. Violent et doux. Il laisse un fils, des disques sur son label, cavage, et ailleurs. Une réputation, une énergie, une humilité. Sa gouaille de parisien et sa voix nette, grave. Sa cicatrice intérieure. Qu’il laisse grande ouverte. Chez tous ceux qui l’ont connu, et qui se voyaient, pour le meilleur et pour le pire, renvoyés à leur image, laissés à leurs chemins, au hasard, à leurs doutes. Sa disparition fige une scène, une époque, pas si lointaine, toujours active, et qu’elle le reste, anti-commerciale, anti-promo, anti suce boules, lèche culs, vendus, contre les “en demi teinte”, en demi engagement, en demi dentelle, et sous la dentelle: les postures, et les suivismes, et nos mines pantelantes à penser que nous n’étions pas tendus sur ce fil, sur son fil, pas tendus comme les couloirs des catacombes, et que nous, alors, on questionnait nos compromis, on se demandait ce qu’il voulait dire, et parfois on comprenait, et parfois même, par mimétisme, on renvoyait cette radicalité, ce message, cette intégrité qu’on continuera de mal interpréter. Mystère éternel de celui qui s’oppose à tous dans un monde de l’art anti-démocratique, et c’était peut-être ça sa voie, sa liberté, sa recherche esthétique constante, désinvolte, que même le mot punk serait une pauvre insulte, une lâcheté, provoquant un rire narquois. Des souvenirs, j’en ai. Je les tairai. Je les écrirai sûrement plus tard, raconterai plus avant ce que les années 90 voulaient dire, et le mot rave, et ce vivier, et ces sons-là, et cette scène-là. Adepte du contraire de la communication, Boris aurait ri de ce billet. Mais là, comment faire autrement? au moins, que les choses soient à leur place, comme elles l’auraient été. Je lui rend hommage, à lui, ce grain de sable, dur, très dur, dans la machine molle.
Stalker / Brieuc
(ps: je posterai plus avant les morceaux qu’il faut écouter, découvrir, re-découvrir)
quelques liens :
http://soundcloud.com/gorkiplubakter
http://soundcloud.com/saoulaterre
remove your rythms, and you’re naked
remove your clothes, and you’re naked
remove your mother tongue, and you’re naked
remove your age, and you’re naked
feel the harmony, without steps, hides, words and times.
Live : Vladislav Delay. Berlin Atonal Festival. Vendredi 26 juillet 2013.
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Impression et métaphores écrites sur le vif, carnet à la main, bousculé, et bousculant! (la critique musicale) le Vendredi 26 juillet 2013. Texte recopié en regardant « la maman et la putain » de Jean Eustache. Mais je n’ai pas de culture. J’écris c’est tout. Je vais à des concerts. Je fais de la musique. Et j’aime reconnaître dans ce film en noir et blanc des visages contemporains (alors qu’il est tourné après guerre, ce qui ne veut rien dire, mais quand-même).
(comme si les visages avaient changés …)
. . . . .
» Ça commence en ternaire haché en intro. Que je situe bien l’action. Il est seul sur scène derrière un praticable, et il joue avec un ordinateur personnel. C’est ça, c’est personnel. Moi, je sais ce qu’il y a dedans, et je sais comment il empile ses sons les uns sur les autres, chez lui dans son studio, et comment il rempli le spectre, et danse, sûrement avec un autre marcel. Là, il est vert (son marcel). Il le remplit tellement, que parfois, il doit se dire: il faut que j’en enlève… Bon, je continue. C’est donc une attaque sèche de rythmes aux sons médiums, donnant une impression de vitesse. Même les synthés, impersonnels, sont découpés, s’excusant presque. Le second morceau donne aussi dans le ternaire bien dérapé, avec une montée de deep qui ne reste pas, remplacée par des couches de lead au vocabulaire criard, faisant monter une distorsion staccato jusqu’à ce que la basse profonde s’élance dans un mur du son, déjà ! magnifiant l’espace d’un enthousiasme adolescent, mais toujours avec ces notes de tristesse, ces accords profonds, adultes, ignobles classicismes triturés, montrant bien la vague de punk -cyber- et la liberté de penser plus vite et plus fort. Quand le gimmick ternaire a une retombées, la synthèse surchargé de réverbération disparait, et l’on aborde une ouverture, clin d’oeil dans la serrure, sur le hardcore techno, mais, c’est volé, subreptice, car la porte s’ouvre et ce n’était pas ce qu’on attendait. C’est une nouvelle pièce, déconstruite, cinglée, traversée d’insaisissable pulsions sur des monoblocs violoneux. Le broken beat, très cher lecteur, le broken beat! le rythme cassé, la batterie de cuisine, le PC qui plante, la profondeur criblée de balles… ! Et après le peloton d’exécution de la musique nulle de tous les clubs, de toutes les soirées, laminée, réduite, …. il reste la fumée, l’écho des jouets d’enfants pompant les derniers neutrons de ses piles alcaline, rugueux câlin après la bataille, piétinés, agonisant à mort par excès d’electronica.
La main sur une piste de distorsion, les caisses claires et les beats suivent une logique: l’exact contraire de la droiteur et de la régularité? J’aime bien faire ça aussi: ça remplit tous ces petits blancs du séquenceur, ces temps de la dance musique laissés à l’abandon.
Des oies sauvages dans la tempête.
On se pose ou on se pose pas?
Il y a des lacs gelés en dessous, et des forêts,
et cette grêle qui tape sans discontinuer.
Le milieu du set atteint un pallier insolent
à 170 battements par minutes. Scandale!
Hochement de tête et dissensions.
Menus déroulant: Kick et claps sur cloches concassés.
Vagues pleines en multicouches mouvantes.
L’esthétique rythmique bouillonne, sillonne, abreuve, qu’un sang impur – c’est très moqueur; ça piaille là-haut, ça joue aux dés avec les détails, ça remue du sac de clous. Quelques kicks apparaissent, hyper profonds et synthétiques, très seuls aussi, une fois, deux fois, pas plus, tandis que la matière gronde derrière, c’est chargé, plein de tension, et il lui suffit de lâcher les cymbales et de concentrer l’éboulement des rochers sur la gravière, là où auparavant le glacier…. et ses craquements arctiques fossiles… Il y a même des patins gabba. Cet énervement sent le speed, le kérosène, et l’ironie, et la fusion des tempos dans une même trame.
Plan d’une cartographie mentale :
chemins escarpés,
bitume frais encore fumant,
plein de sable collé.
Ou alors, on tape sur les tuyaux de la vielle usine électrique, et la radio ne marche pas.
Ça capte des résidus d’interview, puis une chanson reggae.
Tout est brouillé par des milliers d’années de friture et de bouillonnement.
Jolie indéfinition du beat.
Et on va voir quel son va finir en premier,
à la corde, à la clarté, à la joie!
Les autres, vaincus, s’effacent,
et lors d’un roulement de percussions grave,
recouvrant le sample de ragga presque inaudible,
se détache alors une ligne plus droite, presque anonyme,
puis un snare qui renforce encore l’impression de vitesse
et de découpage, et ce slice, ce trémolo hypno qui a liquéfié
toute trace d’architecture morale – et tonale.
La pop est morte.
. . . .
(40 minutes d’hystérie aux variations pourtant pas si rapides. La grammaire et le vocabulaire restent techno. Les détails et les rythmes sont déstructurés, mais la météo des patterns est cohérente, pas comme en Bretagne ou en Irlande). Le mec est finlandais.
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Brieuc Le Meur / auddie
L’idée de cette chronique en prose, et de substituer une impression subjective (la prose), à une autre : celle que donne la musique.
Au sortir d’un concert, les images mentales sont floues, et les mots difficiles à formuler. C’est d’autant plus difficile avec l’évolution de la musique savante, qui dépasse aujourd’hui, et de loin, la technicité et l’intensité de la musique classique, et découvre une géographie mentale nouvelle et phénoménale.
Impossible de saisir en une fois tous les sons et variations, puisqu’aucune mélodie identifiée ne permet de s’y accrocher. Pas de gimmick qui trotte dans la tête – tel qu’aurait pu le décrire Proust par exemple, avec la sonate de Vinteuil, ou Beaudelaire lorsqu’il parle de Wagner, ou qu’il songe « Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther » – .
Seules les variations de rythme, d’intensité, de textures, de fréquence, et les référents à d’autres pièces électroniques, permettent de décomposer une grammaire, et surtout, des sentiments.
La musique électronique, seul vrai art contemporain populaire qui transcende les langues et la modernité, en ce qu’il est un mouvement non intellectuel (la techno), se doit alors d’être décrit et expliqué avec un médium annexe: la poésie.
I don’t think enough young music bloggers give enough constructive criticism. I feel like a lot of them are just regurgitating the hype that the labels started. It’s almost like they want to be on good terms with the artists by writing a good review; which may have not been as well deserved as one would think. I think that real artists appreciate constructive criticism as that’s all a part of the process. Reviewers/ bloggers shouldn’t be afraid to say this band is good but… If you like an artist enough, you’ll want them to evolve into something better, and if the artists can’t handle it, then perhaps they need to find another creative outlet.
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Il me suffit de fermer les yeux pour rappeler à moi la danse animale,
violences et répétitions
fractes en paroles
débris en cohésions,
corps en colère
formes en tombeaux,
renaissances sans morts,
noir et démons
et tons savants
rages sourdes
inventaires collectifs
les enfants du nord n’avaient pas l’air serein.
à la recherche d’une construction en soi qui fit tenir le monde dans un enclos
séparé par des montages de feuilles,
l’automne c’est toute l’année
flétris de bruits de couloir
gène – amplitude des savants qui n’ont
rien à voir
revêches, de n’avoir
rien fait
de n’avoir
rien dit
de n’être que la tête prisonnière au ciel,
et les pieds,
dans une dalle en acier.
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Ce qu’il nous reste?
L’illusion d’époque
d’appartenir à ceux qui y ont goutté.
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Optique au goût du jour
possibilité latente, dominante, hyper activité
endroits de glace et de feu
habitables dans ce drapé d’ondes
au secours d’un pôle
pour être comme celui qui n’entend rien,
tellement ça tape
ça cogne
ça tire et ça lève, de tous les côtés!
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BLM « France texte » et musique
sinon mon piano des années 70 marchait plus mais entre temps le serpent est allé dedans et voilà : il re marche et je me disais aussi que les enfants ont conscience qu’ils jouent (pas les adultes) et les animaux qu’ils font semblant de faire la sieste
http://www.youtube.com/watch?v=OKFDxwPSrwQ&feature=share
nice one !
un ami DJ m’a dit un jour:
« mais je suis une pute, dude ».
ça a fait trois bonnes raisons de ne plus jamais lui parler.
1 : qu’il soit DJ
2 : qu’il soit une pute
3 : qu’il dise « dude »
Dernièrement, j’ai compris qu’une notion fondamentale est liée à ma vie d’artiste :
J’aime la vie; je la déteste, peu importe. Ce qui est important, c’est l’espoir; ce que d’autres appellent la foi, ou l’esperance. C’est un prolongement esthétique, un montage particulier.
C’est une posture certes un peu négative, mais tout est lié : Le modèle de la génération précédente ne nous a pas convaincus. Nous refusons les schémas de vie servile.
Bien-sûr, nous avons des idées, des idées novatrices, mais tout est verrouillé autour de nous. Alors, il faut prendre le pouvoir là où il n’y a personne, et souvent, c’est en nous …. (et sur des supports futiles).
Une courte victoire totu de même, et ce quelle que soit la décénie : j’ai toujours eu la conviction de n’être pas seul dans cette résistance.
D’abord, nous regardons. Ensuite, nous écoutons, transcendés par quelque substrat de vide spacial qui flotte et scintille à quelques centimètres de nos visages. Il est permis ici de visiter cet entre deux murs, cette dimension intérieure. Sportifs aux vêtement légers et sombres, nous sommes habités, vainqueurs pour quelques minutes de plus, dans une sorte de fusion sèche.
C’est la techno. C’est un théâtre intérieur.
critique extatique de technicien cariste :
le dernier album de Sister Iodine : http://sisteriodine.bandcamp.com/
_1 er track (blanc domaine)
Avez vous déjà soulevé le capot d’un corbillard russe volé à Dansk, dragué sous l’arctique, à se péter le pare-choc sur des milliers de kilomètres contre des icebergs que personne ne verra jamais, ils sont dans tes pires cauchemars, ils sont noirs de boue et pleins de sable et de sang et d’ivresse calme, puis arrivé sur la côte Est des US en faisant le tour par l’Alaska, le Canada, une Amérique transie, après avoir croisé quelques câbles internet et charrié des infos poubelles, gamelles, zincs et spams hurleurs? Nan? NAN ? Eh bin la bagnole encore vivante arrive rouillée de vitamine et d’électrolyse tamponnée 100% pervertine, encre de poulpe et nucléaire propre. C’est ça la question : est-ce que vous avez déjà soulevé le capot de ce corbillard là, ou non ? ….
Non pasque ça doit sonner comme ça, et ça doit plus vous lâcher.
_2 eme track (druga blaze)
la tectonique des plaques a toute sa place dans les cours de maintien
_3 eme track : Ø
sonic youth c’est de la merde
_4 eme track : (cuntre)
fond de sauce et fonte en disgrâce
ça me fait penser que devant cette couche de carbone, la poupée parlante RESSENT la douleur
_5 eme track (strobes)
et elle a des copines
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english : some modernity in the experimental textures
Boucle à boucler, une découverte. Sous les beats vulgaires d’une certaine electro d’aujourd’hui, se cachent quelques double faces à juger sur pièce, ou comment passer à l’ennemi sans quitter ses chaussures, rivetées au sol. C’est le monde qui se renverse au dessus de soi, et vient -par en haut- servir d’averse aux plafonniers trop bas pour saisir les messages des radios adolescentes. Boucle à boucler, je vous préviens, dans cette chronique se cache autant de clés que de mystères. Et dans cette faille, autant de boue que de diamants. C’est à ne plus savoir qu’en faire.
http://soundcloud.com/bissecta/sets/syntonic-poetry/
Paroles du titre de de Lizzy Mercier-Descloux
Mais où sont passées les gazelles ?
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Et je marchais dans la rue un soir a pas feutrés
Seule a seule je comptais mes pas pour me rassurer
Tout en fumant dans le noir un mégot ajouré
Les heures chassent le temps qui presse et la caravane passe
Je pensais au sommeil pour demeurer éveillée
Mais au carrefour soudain je les ai entr´aperçues
Nez au vent elles déboulaient à brides abattues
Elles tanguaient sous les phares des autos effarouchées
Mais où sont passées les gazelles?
Dans le brun et l´or de leur yeux tout se boulversait
Je riais aux éclats en sanglot dans l´affolement
La rue n´aura jamais fini de me passionner
Des trotoirs, des tapis rouge dévalant à nos pied
Mais où sont passées les gazelles?
Pour l´incroyable cortège vivant tombé des nues
Et je marchais dans la rue à pas feutrés
seule a seule je comptais mes pas pour me rassurer
Les heures chassent le temps qui presse et la caravane passe
Listen to this, they say that french is the language of love
This is, if you want to bet on the survivial of a joke
Rien n´est guère impossible par une nuit étoilée
La rue ne peut reprendre ce qu´elle a déja donné
Et les bras tendus vers la foule
Au hasard Balthazar, la lutte continue
Garde ta langue bien pendue, et la lutte continue.
http://www.youtube.com/watch?v=gfXMa55K-wM#t=147
Rafraîchissant. Enfin un truc joyeux (et bien produit!), foutraque mais maîtrisé, qui a ces sonorités tropicales, surfrock, hawaïennes, avec des énergies inspirées d’un Brian Eno ou de Talking Heads (vieilleries qui à force de les écouter finissent pas vous donner la nausée). Idem pour une techno avant-gardiste, aux sonorités antarctiques, ambient froide et proto dub – est-ce que parfois tu rigoles?-, qui commencent à bourgeonner et faire éclore les vraies valeurs humaines sous-jacentes de ces énergies somme toute conformistes et plutôt coincées, même si c’est par là que ça se passe : est-ce que parfois tu rigoles ? (x2) . Là ce morceau pourrait tout à fait être produit avec des synthés et des banques de sons percussives africaines, mais justement, ça sonnerait tellement propre et straight que ça n’aurait aucune âme. Là, la structure a pourtant, comme beaucoup de morceaux post rock ou « excited folk » (une invention de la maison), énormément à voir avec l’electronique, dans l’arrangement je veux dire, avec ces parties monoblocs répétitives et ses transitions radicales. Le clip même reprend cette politique artistique un peu flippée, qui refoule toute prise de risque ou faute de goût en asséchant l’idée pour n’en retenir que la substance minimale, sans trop d’effet, sans trop d’engagement. Juste, juste, juste le truc, et rien d’autre. Génération paranoïaque. Génération j’ai pas beaucoup de possibilité d’exister, n’en faisons pas trop pour trop risquer. Eh oui, tout ça se cache en filigrane dans ce jouissif et explosif morceau d’aujourd’hui.
Un phénomène qu’on ne peut pas laisser de côté, sinon de quoi parlons-nous?
http://www.youtube.com/watch?v=cUhPA5qIxDQ
Ils sont heureux;
la musique démarre, puis s’arrête constamment,
elle est à la fois horripilante et dégoulinante de vulgarité, et assumée,
elle remplie de vocaux de supermarché, tout en étant ultra inventive lors des phases de reprises brutales, qui sont comme des éjaculations cosmiques à plusieurs, et je pèse mes mots, signes que le reste de l’existence dans les esprits doit bien être un renoncement tout seul, ou comment gérer l’horreur d’avoir tout à disposition tout le temps; sans pouvoir se défragmenter en 10, en 20, en 100. Les connectés du monde entier se lâchent et sont tous beaux et sont tous en bonne santé et ont tous des pectoraux et des minis jupes et sont tous super ouverts d’esprit.
D’un côté je saisis le désir délibéré de fusionner sans aucune retenue avec ses pairs, et sans aucun sous entendu critique ou contestataire, et de l’autre je crois que je finirai par me mettre très en colère, après l’heure ou deux à m’émerveiller du phénomène hollandais depuis les grosses raves gabber et hardcore de 30 00 personne où j’allais parfois à Rotterdam et Amsterdam en 95 ou 96 ? grandiose tout de même, mais pour le moins inquiétant, déjà.
Et c’est au cœur de l’Europe; et c’est la fête, et c’est des grooves swingués en 1/8 à la mesure, comme le hardstyle _ « eat _sleep_rave_repeat » … et pas mal des mes potes dj français de free party de l’époque, après être passé par l’electro, après la hardtek, jouent tous cette musique de pizzeria, et sûrement que Carpenter ou Lynch pourraient faire un film là-dessus sans fourvoyer un seul des arguments de ce post; hybrides; d’un truc populaire, avant-gardiste, branché, pop, débile, naif, avancé, tout en même temps, sans qu’aucune des arcanes de l’art d’aujourd’hui n’en parle, tellement ils sont les nez dans leurs peurs et leurs certitudes.
En un sens je comprend, de l’autre; non.
Un type spécial, écorché vif, dont je n’avais jamais entendu parler, clownesque et irritable, irritant. Disparu en 2011. Une sorte de didier super en beaucoup plus mélancolique et désabusé. Il faisait des trucs magnifiques aussi, comme les vrais poètes, entre une colère, une esbroufe, une diversion, et du sabotage, comme cette chanson, et ce clip, exemplaire :
http://www.youtube.com/watch?v=JFC0b31SjZk
Lizzie aurait aimé
http://www.youtube.com/watch?v=d5R16Z5Xtfc
the end of magic
the restart of garage music of daddy fuck
Les vidéos « en soirée » se multiplient. C’est que la fin est proche. L’image est partout, une image laide, une image I-phone, qui enlève toute poésie, toute portée artistique et intime à ces expériences. Ils ont l’air faussement impliqués. Tout à l’air faux. Ça me fait penser à ces jeunes gens dans Twin Peaks qui hurlent, debout dans une décapotable qui roule à toute allure sur une route de campagne. On les voit ensuite explosés après l’accident, à l’agonie. David Lynch a porté un regard sur leur bêtise, et sur l’éphémère de leurs actes. Ça n’a pas duré longtemps dans le film, ni dans la vie d’ailleurs… Des cris, des rictus jusqu’aux oreilles, toutes dents dehors, une voiture, la musique à fond. Une fin. Point barre.
Si je dis que la fin est proche, c’est qu’il s’est passé la même chose pour d’autres scènes techno précédemment, exactement la même chose, lorsque des « reports » sur internet circulaient, des chroniques de raves, de soirées, avec des photos, parfois des vidéos. C’est le moment où la fin a commencé. Où la presse s’en est emparé. Où des curieux de plus en plus stupides ont copié les codes pour en faire des choses affreuses, et où les organisateurs ont commencé à faire les mauvais choix, en faisant tout passer pour de la gaudriole, pour un truc « marrant ». C’est trop rigolo. Ho ho ho . Mais combien ne sont plus là. Combien nous ont bien cassé les couilles avec leurs théories, leur manque de sérieux, leur vide moral, artistique, culturel… Combien ont arrêté de travailler? Presque tous.
On en reparle à la prochaine vague.
mais j’ai les noms de ceux qui ricanent.
http://diadorim.bandcamp.com/
Glad I’ve finally found sontihemg I agree with!
Das ist immer schwer zu finden
And odours in a kind of aviary
Of ever-blooming Eden-trees she kept,
.
Les odeurs dans une sorte d’aviaire
D’arbres d’ailes d’Eden la Dame daignait,
Manuel Bonsoir courage les jeunes hey
Il y a deux minutes
Manuel enfin j’ai eu trente ans en deux mille c’est pas très très longtemps, mais j’ai eu de l’avance sur ma génération ce qui fait que je suis du temps des vingt ans de mes parents
Je lis à présent toute sortographes ce que fait que moi enfin j’ai pas pra tique pement auuucune idée
Mais je dirai autour de moi parcee qu’il n’est pas impossible que des amis veulent acheter des vyniles bref
Réduit à l’état le plus solide et matériel, le plus concentré, j’envoie des baisers à tout le monde
https://soundcloud.com/manuel-montero/dawn-city-girls-arthur-louis-cingualte-eleodora-nesua-manuel
https://soundcloud.com/bissecta/heisenberg
bel canto
****
Etoiles, vous êtes si belles et si vieilles
et vous vivrez longtemps
moi je me sens jeune, vieux et sans charme
ou pas de charme comme le votre
et je ne compte vivre après vous, comme si vous étiez mes filles
….
J’arrive tard à la source de la connaissance
et je m’abreuve comme un porc
la soif est trop physique
et cette eau qui souvient ma gorge à la vie
était le désir même plus que la musique
*
Les lampadaires de la ville et les écrans de la misère
la lumière malpropre du solitaire pourrissant
un perroquet m’a maudit
un perroquet clairvoyant l’a fait
et je suis aveuglé et je fuis le soleil et brûle en face du sexe
il faut que tu le saches
je me suis échappé de mon corps
j’habite un golem
un homme d’argile sans musique
…
un bateau qui navige m’a pris pour passager
au fond d’une grotte
et mes aventures sont microscopiques
le suspense et la mélodie des violons et des hautbois
je vois dans l’aura des débris et des beefsteacks hallucinés
le sort de Simbad
qui au fond d’une perle
au fond d’une grotte
rumine
https://soundcloud.com/bissecta/medium-middle-media
Erase the ego …
Galvanize these falls and these letting go .
Pray farewell, this perfect cult of The Agon, paradoxical gift of self.
The arena, the gear, a grenade into the head.
Some glitches for each facet.
In a suit of others.
Really leave.
And in order to not be oneself.
To be free to not be with you.
Invent some homeworks like many imaginary friends.
Then deny his dreams on the edge of some lips.
After all, love and death, it’s so overrated.
Wedding or jail that is the scansion.
So wild gynoid That welds a few bubbles of passion on the rainbow blast of rebel ancestors, in smack wise clouds, echoing solitude of this passage that continues to pass.
At median mass immolated.
The water rat eats the golden chick in his amber egg .
Electricity is the last warrior.
aptitude à dix
cerner
vision souveraine
revers du frimeur
les plis de l’or
dinateur blanc
en esclave ou en jouet
enjoué gravé
sur le pavé
obligé de bien faire
au souffle long
cinéma qui détaille
dans la bataille
Iris au laser
au toucher des rubans
au lieu de ça,
nous avons des alarmes
des alarmes de silence
silence d’oracle (visage de sable)
ça se voit sur sa gueule
quand il est à la lumière
fuite ouverte par le monde futile
dans l’espace irradiant
fumant
glacial
vide d’air et de passions incultes, instruites,
communes
et alors?
nocturne
est la sonde
qui
parcourt
l’infini
she, cet outil cosmique
impossible à tenir
à l’ombre du ciel
en arc en verre
c’est le démon qui sature
et qui nous brûle
tous les 26 000 ans.
yeah yeah !
WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! WE GOT IT ! v
La magie de la musique produite, c’est de transmettre les droits d’auteur aux danseurs. on s’y croit, plus jouissif que de le chanter en vrai devant une salle pleine.
Tout ce que je pense, tourné vers le fulgurant passé
tout ce que je pense ce de vider une bouteille de jus
qui je suis et qui je fus. Elle m’a répondu.
Elle est la Mort, elle descend un escalier gravement,
avec la pompe d’une dame royale, avec charme.
Viens au jardin ma belle, je t’ai tant attendu.
Les pensées du passé furent tes seins, ta vulve
la folie du couple, la folie d’un tel écrivain que tu lisais.
Me voici à toi consacré, je note tout, j’enregistre à tes pieds.
Du flamenco et de la magie juive, de la musique cadence et tulles.
Combien d’ancêtres et des esprits de la brousse, anciens,
tu n’avais pour baiser tes chaussures la main à fleur du haut talon.
La Mort amoureuse
au Bordel
aux fulgurances du Musée
La Mort amoureuse
ne pense à ce qui vient après.
Il faut une guitare qui sache jouer comme Rip
Les chiens de l’autre monde
pas chercher de bagarre, et de l’alcool pour tous
toi, garçon qui tiennes la barque, si j’étais femme
laisse tomber fume un dernier cigare je te quitte elle m’appelle
des hauts et des bas
je suis en sevrage de codeine et je fume
I’ve become a sort of bum, a clochard
but I’ve seen the true China in suburbs
I’ve seen young chinese pimps beautiful like me
it doesn’t take more time than me
to change the world, my dear girl
let me be temptation to Eve as this was the snake
as the snake let me be tempting matter
let me make the world shine to the moon
the rabbit says stupid things
old lungs with a dark whisper have wisdom
old lungs live in ether
like the number
like the number of times
times in midnight bars
times you got it
* un vêtement se porte neuf, il se déchire, et puis vingt après, quelqu’un le porte à nouveau : déchiré. Comment juger ces choses-là? Idem pour la musique: les programmateurs le savent bien, eux qui collectionnent les disques et connaissent tous les musiciens, ils n’émettent plus aucun jugement sur personne ni sur les mouvances musicales, qu’elles soient vulgaires, d’avant gardes, pop ou savantes: ils savent que des décennies plus tard, l’ensemble sera revisité et perçu autrement.
à propos du néo féminisme dans la musique :
En ce moment, dans les scènes musicales (que je connais bien), des femmes organisent des soirées en éliminant les hommes du line up (pour lutter contre le patriarcat…). Il faut être soit femme, soit gay, soit queer.
Donc en militant contre une prétendue main mise masculine sur la musique électronique (absolument fausse et hors de propos), elles agissent en inventant tout bonnement une véritable main mise contre un sexe, un genre, une partie de la population, qui n’existait pas auparavant, mais aussi, contre la musique, puisque le critère n’est plus de faire de la bonne ou de la mauvaise musique, mais de correspondre à l’intitulé graphique et folklorique du moment, ce qui est une double entorse.
A cet endroit, donner des arguments scientifiques ne fait qu’alourdir le débat. Il suffit de prôner une bonne musique pour toutes et tous, et surtout un continuel effort paritaire pour que les gens choisissent ce qu’ils veulent être, à quoi ils veulent ressembler, ce qu’ils veulent composer et jouer, écouter et danser (puisque c’est bien de choix qu’il s’agit) et la société évolue.
C’est à dire, et c’est là où je veux en venir, quoi qu’il arrive, nous sommes dans un mouvement, une évolution. Cette évolution est lente ou rapide, mais elle transgresse les deux positions : science que le néo féminisme, qui sans cesse s’affrontent mais ne construisent pas.
auddie
04/11/2011 à 07:43
– re post – 8 an 1/2 plus tard
*
*
MUSIQUE
*
*
musique, si c’est toi que je coupe
en l’état, comme ça, au milieu de nos pas
est-ce parce-que je m’essouffle
et voudrai te faire taire
au milieu du chemin?
au faîte du matin?
J’ai crié toute la nuit,
j’ai craché ma misère
j’ai changé mon destin
pris ces grands airs beaux fats, et combien d’autres routes?
Et si j’avais dû vivre
un plus vilain dessein?
J’aurai combien de feuilles
mortes sur mon siège
devant un parterre de fantômes
tape des mains
dans le silence,
sans ardeur
et sans fièvre
que serait-il d’autre
cet enfant qui s’éteint
Une autre chose sans doute.
Moi, je n’ai pas demain
remis les choses en route
pour arrêter d’écrire
ou penser à défaire
une lourde armure qui coûte
des secondes, des années
Les choses simples,
mais combien sont-elles?
je ne les ai pas compté.
Elles sont là pour toujours
je n’ai qu’à continuer.
Musiques, musique, oh, je te tiens sans doute
Je te mens, je vous perd, si je vous tenais toutes
Que m’a tu donné, juste ta façon de faire?
Oh je crois qu’on s’endort
sur un paquet de fêtes
et quand on redécolle
dans une parenthèse
c’est nos mots durs
demain
c’est un feu qu’on attise
la passion et la tise
m’ont tout emprisonné
à l’air libre mes actes
je te vois, dissoute
musique,
sans doute on apprécie, le jour
que ma voix s’est défaite
vieillie par tant de cris
accablée de chimie
d’inconscience et d’ascèse
et combien d’heures du mal
au compteur de ma chaise?
Peut-on parler d’éveil?
j’ai trouvé qu’on est sans
hivers à corps perdus
quand la grande et -mystère-
lune du pendu
s’invite à mon retour.
je suis passé par là,
je t’ai pris dans mes bras,
musique
porté jusqu’à la casse
que je suis entêté
…
04/11/2011 à 11:15 (Modifier)
…
fleur sèche du livre
que la pluie a mouillée
l’éveil du hasard noir
le rire d’hiver
dormir sans dormir
écouter
au fond du manoir
le soupir de la salamandre
le bruit de pneu
hier tu faisais pas, Cassandre,
plus de prière au coeur.
…
You look so good to me
Here in this old saloon
Way back in West Berlin
A bottle of white wine
White wine and you
A table made of wood
And how I wish you would
Fall in love with me
You look so good to me
Standing out in the street
With your cheap fur on
Or maybe your plastic raincoat
And your plastic shoes
They look good too
Standing in the snow
You’re younger than you look
Fall in love with me
Fall in love with me
How I wish you would
A table made of wood
And a, a bottle of white wine
And you, and a bottle of white wine and you
And when you’re standing
In the street and it’s cold
And it snows on you
And you look younger than you really are
I wish you would
Fall in love with me
I wish you would
Fall in love with me
I wish you would
Fall in love with me
I wish you would
Fall in love with me yeah, yeah
The way your eyes are black
The way your hair is black
The way your heart is young
There’s just a few like you
Just the kind I need
To fall in love with me
Oh and you look so good
Oh yes you look so good
A bottle of white wine
A cigarette and you
Here in this saloon
White wine and you
I wish you’d fall in love with me
I wish you’d fall in love with me
‘Cause there’s just a few like you
So young and real
There’s just a few like you
So young and real
Fall in love with me [x4]
I wish you would
You look so good
Oh when you’re young at heart
There’s just a few like you
You’re young at heart
Won’t you
Come to this old saloon
Come to my waiting arms
A table made of wood
And I will look at you
‘Cause you’re so young and pure
And you’re young at heart
You’re young at heart
A bottle of white wine
And when you’re tumbling down
You just look better
When you’re tumbling down
You just look finer
Boiler Room est grotesque, quoi qu’il arrive, car les gens derrière sont grotesques. Perchés, dansant mal, en égo trip marqué, voulant être vus, en admiration ou faussement passionnés, tout est faux, ridicule et exacerbe le pire de l’humain moderne. On est tellement embarrassés à chaque fois en regardant cette caricature. Mais le vrai GROS GROS problème de ces vidéos, c’est qu’il tue le côté caché et confidentiel, anonyme, anti star et anti suce boule du mouvement. Ces images ne devraient pas exister. Mais comme jamais personne n’a dit à ces gens ni à ces artistes, et ENCORE MOINS A CES JEUNES que tout cela allait à l’encontre de la préservation du sérieux et de l’underground de cette cause alors, de nouvelles promotions du secteur de la bêtise démultipliée deviennent la norme. Mais cette cause a encore une valeur, la valeur d’une action politique et artistique contre la grosse industrie à papa, contre un ultra capitalisme qui détruit la planète et sépare les gens, contre des grosses machines qui nous dictent quoi être et quoi penser… Mais pas un journaliste ne se pose la question du sens perdu et de l’esthétique pourrie de tout ça. Pourquoi? « Ben pasque on s’amuse-euh… gnn gn gnn « . On s’amuse et on a l’air vraiment cons. L’élitisme ? C’est ne pas se montrer, c’est ne pas montrer ce qui doit rester caché. A la rigueur écrire, à la rigueur … Mais ce n’est pas un élitisme, c’est juste une résistance. La résistance DE BASE.
Plaisirs solo
puis-je dire que la techno a détruit ma vie ? Puis Facebook. Puis Berlin.
ça a débuté avec les live acts. Ah c’est dément ça les live acts.
on joue seul devant du monde. Plaisir maudit. Plaisir couard.
On est grandit pour un samedi.
Au début je trouvais que c’était le plus beau métier du monde.
Alors, ça l’était.
Aujourd’hui je trouve que c’est immonde. Alors, ça l’est.
beauté incandescente (et montée)
https://www.youtube.com/watch?v=u2NXMTP1J08
à 23’40 – les mitaines pas d’pouce en hiver :
https://youtu.be/T8SLq_GNQOk
Je compte les dernières choses aux dernières heures
Je suis censé le prendre aux heures heureuses.
Je veux ce morceau de toi
qui consume mes ailes dépliées dans la salle de spectacle
Je tourne dans cette ruche, il y a quelque chose.
Tu te comportes en rocher, dans l’établissement.
Le rossignol chante sur le mur
Suis-je censé crier ? faire ça tout seul ?
Pas difficiles, ces fractions de choses vitesse.
Tu parles de venir, doux bébé.
Nous sommes en haut, à l’aise.
Je compte sur toi lors de ces dernières heures.
Je veux juste avoir, un morceau de toi
qui consume mes ailes qui se déploient.
Les choses semblent bien en place au retour de flamme
Je suis censé retenir mon désir pour toi.
Qui casse des frondes blanches sur les murs de béton.
Suis-je censé crier et chanter ça tout seul ?
J’ai le sentiment qu’une chose s’est brisée, enfin, dans la capitale européenne où je vis et travaille. La techno est enfin morte. Je veux dire, morte et enterrée. Les cavaliers des disques l’ont tuée. Mais il n’y a pas que ça… Il n’y a pas que le fait que les soirées ne marchent plus, que les organisateurs crèvent un par un, que la scène devient une sorte d’horrible « placement », de plan de carrière avec bookers stupides, avec du streaming et des ‘attitudes’ derrière les platines, du streaming dégueulasse, avec des ravers tellement clichés que même avec les plus beaux efforts de darkness ou de blackitude, ça reste comme le pire de ce qu’on appellait avant, pour se moquer, la techno « tunning », un côté mega beauf, complètement niqué, absolument mal pensé, jamais remis en question… Non… en vérité, et c’est là où ça devient vraiment préoccupant, c’est toute la sphère des musiques amplifiées, mais aussi des arts vivants, de la danse contemporaine, du cinéma, de la photographie (et alors l’écrit n’en parlons même pas) qui périclite. Les gens .. et est-ce que le covid est passé par là ? … les gens veulent juste être entre potes, manger un truc, boire un coup, et vivre sainement. 48 h de teuf, forcés à regarder un mur ou un idiot qui joue des trucs tellement prévisibles… sans emotion, sans poésie, sans moments de flottement que c’en est le format du format du format, l’essence du format ! Les gens ne veulent plus s’emmerder avec des trucs d’artistes à la con. La raison ? Eh bien c’est simple : tout est « accessible ». Tu vois : « availlable », « disponible », en ligne. La vie intime des gens, la vie des artistes, leurs pensées secrètes ou ce qu’ils mangent (ou ne mangent pas) au petit dej’, car on travaille sa ligne, en after ou dans le dj « booth ». Mais tu le veux ? Tu le veux dans ta gueule ton putain de dj ‘booth’ ? Internet a simplement, superbement, discrètement, absolument tout tué. Et je vais vous dire un truc, avant que vous ne me detestiez (mais moi je vous déteste déjà) : les choses ne doivent pas être « available ». Qu’est-ce que c’est que cet impensé ultra capitaliste : que toutes les choses, comme sur amazon, doivent être available? On vit dans un monde de pirates et de gamins capricieux. Sans emotion. Mais le bon côté des choses, c’est que les gens s’arrêtent, justement. Ils arrêtent. Ils se calment. Ils ne sortent plus. Se posent. Profitent. Font autre chose. A vrai dire, et je vais vous le dire, ….vous êtes arrivés jusque là…. c’est que vous êtes capables de sauver le monde (sinon vous même), c’est qu’un peu d’attention et de patience vous anime encore : c’est toute l’idée d’un « spectacle’ qui doit être repensé.
C’est dur d’aimer une musique, une façon de faire, de la jouer, pure, complexe, et de se retrouver dans un monde grotesque, avec une pluie de portable, une forêt de smartphones, des attitudes hyper égocentrées, tant chez les dj’s en représentation que chez les ravers, qui assument leurs côté touriste, espions paranoïaques, transfuges, genre, de passage. Tout est devenu tellement codé, que l’ensemble n’est plus que des ‘moments’ médiatiques, des coulures d’ego, de merde, de pure vulgarité pincée planquée, friquée, de chiasse technique médiatique. Je veux dire, est-ce qu’il y a des moments Sans Tout ça dans la tête des gens ? Dans la tête de ces contraires de musiciens ? Dans la musique même ? Non je ne fais pas mon « vieux ». Je suis HORRIFIE par ce qu’est devenue la scène techno, et tout ce qu’il se voudrait contemporain ou xpé autour.
Alors voilà, oui, c’est dur d’aimer avoir cette démarche live, d’improvisation, avec un travail fou derrière, pour n’avoir pour s’y projeter, que … que … ça.
Je voudrais rajouter, en substance, que cette suprématie de la musique jouée sur bande plutôt qu’en direct (et tout le folklore et les habitudes qui vont avec depuis 30 ans … comme les certitudes…), empêche d’établir une véritable scène live, comme un développement sain et poussé des musiciens et performers, souvent isolés. Ils sont mal conseillés (ou pas conseillés du tout) sur le rôle et leurs possibilités de création et de performance dans cette scène de musique de danse. L’industrie et l’ingénierie, les ingénieurs machines, ont souvent peu de perspective ni d’appui concret à propos des instruments à produire pour aider ces musiciens, et développer des techniques qui dépassent en efficacité et en visuel ce qui se fait avec des disques.
la forme mécanique, l’epsit du public, l’affront des chapelles, le coeur à l’arrêt. mais je cours bien assez, sans bruit dans la neige, à l’abri des brevets, et d’un futur ambré, je crois aux natures fortes, fortes comme le son. Jamais tu ne m’auras. Je vivrais à fond, et quand le bruit des autres atteindra ma tanière, je crierais, je danserais, dans le couloir des morts, là, sur le pavé, sur la route, pour partir au travail, rongée de rouille, d’une pluie lavée de soleil, distordue d’egos, de guerre, de silences. Comment survivre à vos gueules d’enterrement ? La bravade me garde jeune. Je suis un enfant.
Je crois aux natures, fortes comme les bruits, mais vous ne les aurez jamais,
Je vivrai pleinement, et quand le bruit des autres m’atteindra
je crierai, je danserai, dans le couloir des morts,
là, sur le trottoir, sur la route du travail, rongée par la rouille de la pluie lavée par le soleil,
déformés par les infos, la guerre, les silences. Comment survivre à cette course funéraire ? La bravade me maintient jeune.
Je marche sur la glace
sans de faute au nom
L’âme dimensionnée
je suis prêt à plonger
Oh ! mécanique des sourires
et mèches sur le trottoir
c’est les liens de famille
qui englobent le soir
:
Brieuc Le Meur
Berlin
Pour bien savoir de quoi on parle, et pour celles et ceux qu’un peu de lecture dominicale ne rebute pas, je reposte ici une partie de la très intéressante discussion avec mon collègue Joël, que je salue, sur le post d’avant.
*
– à propos de la question des femmes artistes :
Dans ces nouvelles scènes hyper sexistes, blanches, ultra médiatiques et streamées, qui deviennent la norme, malheureusement, on ne permet pas d’être moche, ou grosse, ou gay, ou hors norme, et c’est encore plus vrai pour les mecs, qui doivent avoir un certain genre, une certaine image dynamique, un peu tunning, un peu street, un peu sport, alors que d’autres profils sont rejetés, c’est clair, puisqu’on ne les voit pas.
(notez que dans les niches artistiques d’avant garde ou activistes, ces données n’ont pas cours. Chacun est au naturel)
– A propos de la question « dj danseur vs rocker danseur »
Je dirais que dans le rock, c’est normal de se la jouer, car les gens sont encore des auteurs, des musiciens. Là, de ce qu’on voit sur les réseaux, les drops en transe et hardtechno moderne, c’est typiquement d’un playback assumé qu’il s’agit, presque d’un show burlesque à Pigalle, d’une imitation. Les gens s’habituent à ce format. Je veux dire, il faut bien savoir de quoi on parle. Perso je ne parle pas de notre scène free, ni d’une certaine scène underground de clubs et festivals techno berlinois, ou de detroit, dublin, glasgow, bristol, la bretagne ou l’italie, mais bien de ces plateformes (RA, boiler room, techno station, electro news etc, des groupes fb ou tik tok qui appartiennent à ces financiers) et ces énormes festivals où on ne voit que des dj’s s’exciter quand le beat s’envole sur des patterns photocopiées. Ces projets média, ces boites, cannibalisent la nouvelle génération pour en faire des objets.
– A propos de la pertinence de cette analyse (ici), et du rapport au passé, comme à ce qui est en train d’arriver :
Les discours « c’était mieux avant », ou « le vinyle c’est mieux que les cdj » sont stériles, on est bien d’accord, car en définitive, on parle de tout autre chose. Evidement -et heureusement- que les choses changent. Perso ça me fatigue ce retour constant sur le passé. L’historique de la rave etc… Mais, ce passéisme obsède car on arrive à un tournant, parce que d’autres scènes se créent, parce que les valeurs changent du tout au tout. Donc on a bien le droit de produire une analyse, une critique, en tout cas une observation, tant qu’elle est ouverte.
Rappelons que l’electro est devenue la scène dominante, avec le rap, autre scène de musique électronique. Les deux catalysent toute une génération, et autant de manipulations anonymes. Donc on a bien le droit de produire une « pensée ». C’est trop énorme pour ne pas le faire.
Et les faits, donc, sont que la scène rave ultra commerciale (mais aussi populaire, les deux sont intimement liées) bascule dans un univers de playback, gogo dancer, et surtout backé par la finance. Ce sont des grosses grosses prods hors sol, avec des gars qui disent : « tiens les drops, l’énergie, les bras levé, les meufs bonnes, ça marche sur les réseaux sociaux, donc on à qu’à y aller à fond. C’est qui cette meuf-là, on à qu’à lui demander de se la raconter encore plus devant les platines, et on met les vidéos sur le réseau, et on se fait encore plus de tune ». Là, personne ne parle de ces stratégies de manipulation des masses. Est-ce que ça a à voir avec la musique? Non. Est-ce que c’est une dictature de la joie trafiquée? Oui. Qu’ensuite on retrouve ça dans de toutes petites soirées un peu bobo, un peu Ibiza, un peu élitistes, c’est normal : ça a déteint.
On voit bien qu’on est plus du tout dans une vieille rengaine passéiste, ni dans une histoire de problème de notoriété, mais bien dans la critique d’une arnaque qui dépasse notre mouvement (arnaque très sexiste et patriarcale, d’ailleurs).
Ce n’est plus un rapport à la musique, mais une nouvelle société du spectacle, avec un public devenu esclave, aux antipodes des valeurs qui ont créé la rave (un anti star system).
Tout ça est possible en grande partie parce que que la façon de jouer la musique a aboutit au djaying spectacle dont on parle ici, musique pré enregistrée sur usb, sur bande, sur disque vinyle, peu importe le support, c’est pré enregistré ! …. au lieu de continuer à être des auteurs, des artistes, et de produire une œuvre avec difficulté, comme dans les autres scènes musicales.
C’est si facile de jouer de la musique toute faite ; ça permet de créer des spectacles disproportionnés, complètement fakes, portés ensuite par les médias sociaux, puis par la finance internationale. Evidemment, on parle ici des abus des festivals où tu ne vois qu’un océan de têtes, jusqu’au bout d’un hangar énorme. Que les gens jouent sur vinyle ou avec des cassettes audio, c’est pas le débat. Le débat c’est : pourquoi il n’y a plus de musiciens ?
Autrefois on luttait contre les majors, contre la télé, contre le mass média, contre les partis de droite ou d’extrême droite, contre la répression. Aujourd’hui on devrait lutter contre ça. Et contre une grosse partie d’internet. Car ça s’est retourné. C’est revenu, ça s’est réinstallé, bien clean, de l’intérieur, à l’intérieur.
Les grosses scènes et leurs relais internet sont devenues ogres, des machines à fric, avec des publics qui ne sont plus que des « masses ». Les ‘entertainers’ demandent des cachets absurdes. Les salles ne peuvent plus suivre. Même les petites salles se demandent si les djs les respectent encore. Tout le monde se la raconte. Tout ça pour jouer la musique des autres ? C’est un cercle vicieux, et ça, tout le monde peut le comprendre. Je me trompe ?
Donc en fait, ça part de cette facilité là (ma théorie depuis des décennies, mais aussi, la théorie d’autres acteurs semble-t-il, car les informations « remontent » de plus en plus). Donc la bascule, elle est là, et il FAUT en parler. Sinon, on accepte une scène mac do, une scène disco/Goldmansachs, une scène qui parie sur la prédominance d’une joie de publicitaire. Mais est-ce que c’est vraiment joyeux tout ça? On ne sait même pas ce qu’il se passe sur les dance floor. Les gens sont comme au concert de Taylor Swift. Les différences entre merde et plaisir sont atténuées. Le commercial a gagné.
Finalement, il s’agit de savoir ce qu’on veut produire, et surtout : pour qui ? Pour quelle indépendance d’esprit des gens ?
– Une autre et dernier point, et peut-être le plus important :
Ce qu’on fait nous (du live, de la prod et de la perf), est complètement occulté par cette omniprésence du dj’aying gogo, blaireau. Les gens se sont habitués à un standard.
Mais notre scène live pourrait être bien plus prise au sérieux.
Par exemple, il pourrait y avoir des standards de mastering, de mixage sur scène, que tout le monde pourrait adopter. Les ingénieurs aussi, pourraient se poser les bonnes questions de l’ergonomie, de l’enchaînement des patterns, des solos, de la compatibilité entre systèmes. Les outils sont pensés pour la production, mais rarement pour la scène. Personnellement, je trouve que les machines sont mal conçues et brident le jeu des musiciens. ça pourrait aller beaucoup, mais alors vraiment beaucoup plus loin.
Les découvertes et avancées de la scène free en la matière pourraient être partagées et importées dans des scènes plus commerciales (jouer en façade, en plein air, avec un esprit de liberté). Les dj’s pourraient être moins exposés, ce qui remettrait le danseur au centre.
Il y a vraiment énormément de choses encore à inventer dans ce domaine. Tout ça c’est bridé par ce folklore idiot du drop, des bras levés, d’un public tourné vers un seul point, devenu malgré lui, assez stupide. Il n’y a vraiment pas de quoi être fier de ça. Je veux dire, avant (ok je viens de dire ‘avant’ 🙂 , la scène était fière de ses ravers. Le spectacle était sur la piste. Les documents vidéos étaient portés sur les danseurs. Aujourd’hui, qui les voit, ces ravers ? Ils ne sont plus que de simples numéros, sans distinction, comme devant Netflix.
Dans un sens, nos techniques, pourraient être bien plus avancées, et l’intérêt du public pour le live, pour la musique jouée normalement, être bien plus fort (mais ça va arriver, c’est sûr).
On sent que la réflexion avance, que les acteurs se réapproprient le débat, avec plus ou moins de maladresse.
à suivre ! 🙂